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4.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : Belgique
Biographie :

Théodore Hannon, dit Théo Hannon, né à Ixelles le 1ᵉʳ octobre 1851 et mort à Etterbeek le 7 avril 1916, est un poète et peintre belge. Il est le fils du médecin et botaniste Joseph-Désiré Hannon et le frère du photographe Édouard Hannon et de la mycologue Mariette Rousseau.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Théodore Hannon
Les beaux vices de Jane

Jane est vannée, — et l'est superlativement !
Son épiderme ambré, que les nuits ravagèrent,
Garde un subtil arôme où les sens s'exagèrent,
Où le clairon des nerfs geint maladivement.
Jane est vannée, — et l'est superlativement !

Sa bouche apéritive a des baisers étranges,
Bons au cœur, mais pillards de phosphore, ô cerveaux !
Quand l'alcôve, le soir, flambe aux reflets oranges
De ses cheveux tordant leurs fauves écheveaux,
Sa bouche apéritive a des baisers étranges.

Son corps forme un divan tiède et capitonné...
De ses yeux fatigués descendent les paresses.
Sa gorge est l'oreiller blanc, où pelotonné,
Le spleen vient alanguir les trop vives caresses.
Son corps forme un divan tiède et capitonné.

Sur son clavier de nerfs aux notes détraquées,
Pleure le lamento des cœurs ivres d'ennuis.
Pourtant le hallali des extases traquées
Se sonne allègrement aux belliqueuses nuits
Sur son clavier de nerfs aux notes détraquées.

Mais son amour est doux comme un soleil couché.
Pour qui sait la comprendre, en ma Jane est caché
Ce charme douloureux (méconnu du profane)
Du parfum qui s'évente et de la fleur qui se fane,
Car son amour est doux comme un soleil couché.

(Rimes de joie, 1881)
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Encens de foire.

Chère, rappelle-toi ce lourd bouquet forain
Que humait goulûment le peuple souverain.
Les fifres dans la nuit déscrvaient leurs vinaigres,
Le bugle éternuait à la face des cors
Et des pistons fausses. Scandant ces désaccords,
Tonitruaient les tambours maigres.

Mais plus stridente encor s'éparpillait dans l'air
Une gamme d'odeurs à délier tout flair,
Et plus farouchement éclatait la fanfare
Des huiles en travail et des acres saindoux,
Epanchant leurs relents intenses par l'air doux
Où ta narine en fleur s'effare.

Reporter scrupuleux, j'ai note, sans rancoeur,
Les curieuses voix et les cris de ce choeur
Dont mon nez a perçu la fleurante harmonie :
Boudin blanc, moule en deuil, crabe en pourpre gilet,
Pomme de terre d'or, saucissonviolet,
O grésillante symphonie !

Quand le tram vert et blanc stoppa, je te tendis
Le poing. Ta jambe fit éclair : tu descendis.
Le sol garda la pointe exquisede tes mules.
Soudain une bouffée énorme de senteurs
Montadu tourbillon des feux et des moiteurs,
Selon les flamandes formules.

C'était d'abord l'haleine écoeurante des suifs
S'exhalant vers les cieux en spasmes convulsifs.
Sur de larges fourneaux chantonnaient les fritures :
La graisse en lents remous roule les prismes blonds
Qui tournent, viennent, vont, montent, nauséabonds,
Plongent et font des fioritures.

Près d'une fille rouge aux vulgaires poignets,
En jupes qu'un graillon empèse, les beignets
Champignonnaient, sables de pâle cassonnade.
O fluxions de pâte indigeste ! Leurs pleurs
Se figeaient longuement dans la faïence à fleurs
Et puaient à la cantonade.

Les gaufres aux parfums suspects de pain grillé
Eaisaient pyramider leur dôme quadrillé,
Où le sucre avait mis une pointe de givre.
Les pains d'épices mous mêlaient leur fade odeur
Aux couques étalant leur luisante rondeur
Comme des médailles de cuivre.

Les moules sur le feu râlaient piteusement.
Or leurs valves, ainsi qu'un bec d'oiseau gourmand,
S'ouvraient ; et tout autour, des effluves marines
Vous prenaient à la gorge, évoquant une mer
Inconnue où croupit quelque varech amer,
Epouvantement des narines !

Dans l'ombre, alors frémit ton nez aux grands dédains !
En de fumeux poêlons rissolaient les boudins.
Parfois un oignon frit joignait ses notes sures
Au choeurdes saucissons qui claquaient par la nuit :
La flamme leur ouvrait le ventre avec un bruit
Très sec et des éclaboussures.

Plus loin, s'aplatissant en de larges osiers,
Les suffocantes schols déchiraient les gosiers,
Et, sans honte, étalant des lys de chair malade,
Elles arquaient leurs dos fendus en rais d'un sou,
Infections autour desquelles le voyou,
Regards convoiteux, se balade.

Puis c'étaient, asphyxie ambulante ! les gras
Et burlesques paniers qui défilent au bras
De quelque affreuse vieille à la voix très-usée,
Panier qu'épanouit ce bouquet parfumé :
Crevettes, escargots, oeufsdurs, cheval fumé,
Où ton coeur prit mainte nausée !

L'horreur des lampions à funèbre lueur
Flottait sur une mer de blouses en sueur ;
Epave : dans un coin ronronnait un harpiste.
Parfois quelque beauté fendait l'âpre roulis,
Sur ses très hauts talons l'âme des patchoulis
Rôdait, vous trahissant sa piste.

En angles dédaigneux ta lèvre se plissait
Et ton nez aux dégoûts superbes frémissait,
Tandis qu'autour de nous, en chaudes turbulences,
Sans relâche, aux cieux noirs montaient les salaisons
Et claironnaient les lards, denses exhalaisons
Aux nutritives pestilences !

Cependant que la foire allumait son encens,
Moi je marchais béat à tes côtés, les sens
Ravis par la senteur printanière qui plane
Sur ta chair, en oubli des tourmentes de l'ail,
Sous les frissons ailés de ton large éventail
Tout embaumé de frangipane.
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Fleurs artificielles.

III

O région déconcertante
Par sa naïve absurdité
Qui me séduit et qui me tente,
Adorable en sa fausseté !

Où te lèves-tu, soleil pâle,
Dont les rayons inexpliqués,
Sur ces chers bouquets compliqués
Versèrent l'éclat et le hâie ?

Sous quels cieux et par quels degrés
Croissent ces rigides corbeilles
Que ne vient souiller nul engrais
Et que respectent les abeilles?

Dans quel mystérieux grenier
S'emmagasinent leurs semences,
D'où leur viennent ces soins immenses,
Et quel surhumain jardinier

En un jour de folie étrange
Osa rêver votre beauté,
Fleurettes dont rien ne dérange
La sereine immobilité.?

Sa fantaisie aux doigts agiles
Enlumina vos fins émaux
Et sut implanter vos rameaux
Dans de merveilleuses argiles.

Loin par delà l'océan vert
Doit germer cette flore unique,
"Aucun savant n'a découvert
Le secret de sa botanique.

Sur quelque rivage écarté
C'est un paradis, - ô merveille
Sans lendemain comme sans veille I —
Fait de couleur et de clarté.

Cet éden fécond en mystères
A proscrit immuablement
De ses impassibles parterres
L'odeur, le bruit, le mouvement !

IV

Or, sur ces cadavres voltige
Comme un papillon cajoleur
Ta main qui va de fleur en fleur,
Et l'on voit sur sa roidé tige

La fleur surprise se hausser
Puis s'épanouir, bien vivante I
Tout s'anime où va se poser
Ta caresse alerte et savante,

Tout se meut à tes doigts jolis :
Sous leurs délicates phalanges
Le bourgeon rejette ses langes,
La feuille défripe ses plis.

Les boutons mignards font des mines
En délaçant leur.corset clair;
Les amoureuses étamines
Epanderit leur pollen dans l'air.

Les spathes exceptionnelles
Tendent leurs cornets à tes pleurs,
Le prand lis farde ses pâleurs
Au doux soleil de tes prunelles.

Emerveillé, le papillon
Agite ses ailes et joue,
Perplexe entre le vermillon
De tes roses et de ta joue.

A tes attouchements subtils,
A tes coups d'ongles, le pétale
Voluptueusement s'étale
Et forme une alcôve aux pistils.

Le scarabée aux ailes bleues
A remué la patte. Il court
A vos mâts de cocagne, queues
D'oeillets auxquels il fait sa cour !

Cependant les floraisonsfausses
Se groupent en riches bouquets
Parfumés à tes doigts coquets,
O modiste ! et, - métamorphoses -

Parmi ces fleurs mortes prenant
Vie à ta main providentielle,
Tu me parus, incontinent,
Etre la fleur artificielle !
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Manneken-Pis

La fillette en cheveux par moi longtemps suivie
Vint s'arrêter tout près de l'impudent gamin,
Ce cher bronze qui n'a de libre qu'une main...
Elle admirait son geste et paraissait ravie.

Ce qu'elle attendait là n'e'tait point l'omnibus !
- Pucelle : une de ces exsangues fleurs du vice
Se dressant pour les coeurs naïfs comme un rébus.
« Viens ! » lui dis-je, prenant sa taille de novice,

« Viens, je veux te mener par les cafés-concerts
» Où, tout en écoutant rossignoler des airs,
» A longs traits, nous boirons le lambic des dimanches. »

L'enfant entrelaça les deux mains dans ses manches
Et, rêveuse, levant ses longs yeux de lapis,
Sans répondre, écouta pleurer Manneken-Pis.
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Fleurs artificielles.

I

Ton clair magasin, ô modiste,
Plonge dans le ravissement
Mes yeux et mon cerveau d'artiste
Subjugués merveilleusement !

C'est une serre tropicale
Où. par un éternel matin
Rayonnent des fleurs en satin.
En soie, en velours, en percale.

Plus séduisantes que tes pleurs
Ou que tes peignoirs de batailles,
M'apparaissent les fausses fleurs
Qu'aux élégantes tu détailles.

Déserte le banal boudoir,
Car je lui préfère la flore
Bizarrement versicolore
Dont s'ébouriffeton comptoir.

Je crois, en franchissant la porte
De ce jardin capricieux.
Que l'aile des rêves m'emporte
Loin, bien loin, sous de nouveaux cieux.

Dans leurs fantastiques corolles,
A ton sourire épanouis
Eclatent en choeurs inouis
Des végétaux sachant leurs rôles.

II

Près d'un bleuet en calicot
Fleuri sous d'autres latitudes,
Tout noir, un grand coquelicot
Prend de funèbres attitudes.

Une tulipe de velours
Penche sa tête mauve et pleure
Sur des gramens d'or qu elle effleure
De ses pétales ronds et lourds.

Ophyrie aux reflets de cuivre,
Hautaine sur le fil de fer,
Lève son front où le faux gîvre
A mis comme un baiser d'hiver.

Ophyrie - et bien d'autres roses
S'émerveillant de leurs satins
Extraordinaires et teints,
Dans de joyeuses couperoses !

Une aube en verre filé met
Sa rosée aux fruits de la ronce;
L'aile d'un papillon gourmet
Luit dans les calices de bronze.

Rival d'un rameau de pyrus,
Un liseron grenat évase
Aux lèvres neigeuses d'un vase
Son entonnoir de papyrus.

La mouche de jais en maraude
Brille aux clochettes du muguet.
La cétoine aux yeux d'émeraude
Dans les narcisses fait le guet.

De flamboyantes renoncules
Arrondissent leurs taffetas,
O caprice, que tu montas
Sur de fabuleux pédoncules.

Au coeur d'un lis artificiel,
L'aile d'azur d'un scarabée
Semble, du firmament tombée,
Une gouttelette de ciel.
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Buveuses de phosphore.

I

Je tiens en haine ces mazettes
Courant, le soir, les guilledous,
Se vendant pour des anisettes,
Parlant aigre, mais buvant doux.

Oui, j'ai l'horreur de ces gamines
Aux jeunes instincts malfaisants.
J'abhorre leurs gestes, leurs mines
Déjà perverses, de seize ans !

D'un vice niais fleurs précoces
S'étiolant en une nuit,
Que glaner dans ces tristes cosses,
Leurs corsets, où niche l'ennui ?

Elles portent des gorges plates
Sans nul frisson avant-coureur,
Peut-on aimer vraiment ces lattes
A faire haïr la maigreur ?

Cependant il n'est pas de fêtes
Où ces puériles beautés,
Parmi les foules stupéfaites,
N'arborent leurs sottes gaîtés.

Noceuses, la nuit, pour leurs robes,
Le jour, travaillant pour leur faim,
D'aucunes sont fleuristes probes,
D'autres blanchisseuses de fin.

Par-ci, piqueuses de bottines
Et par-là, piqueuses de gants,
Les autres taillent, libertines,
La chemise des élégants.

Leur nid ? C'est la vague mansarde
Où rode un musc de mauvais lieu.
En tête du lit dur luisarde
Quelque Vierge ou quelque bon Dieu.

Quand les guignons les abandonnent
Elles épousent des coucous
Sans coeur ni sexe, qui leur donnent
Moins d'heures douces que de coups !

Chez elles jamais rien n'accuse
Les tressauts d'un tempérament :
Sans passion et sans excuse
Elles se livrent bêtement.

Leurs amours sont des flâneries.
L'homme pour elles n'est qu'un bras
A les conduire aux brasseries,
A les poser aux alhambras.

Sans soif, - ainsi qu'elles caressent,
Elles boivent comme des trous.
Leurs cerveaux constamment paressent
Elles n'ont ni mots, ni froufrous.

Et conservent aux équipées,
Intacte, leur mince raison.
O désespérantes poupées
Dont le ventre est rempli de son !

Elles n'ont ni désir, ni rêve,
Ni rire intelligent, ni njeur :
Ces piteuses fillettes d'Eve
Ont croqué la pomme en sa fleur.
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Buveuses de phosphore.

II

Artistes, mes frères, poètes,
Idéalisons nos plaisirs
En ne livrant jamais aux betes
Nos insatiables désirs !

L'esprit épanouit le vice,
Il faut fuir la banalité :
Que la maîtresse nous ravisse
Beaucoup par son étrangeté !

Il est de ces femmes bizarres...
Dans leurs terribles arsenaux
Etincellent des armes rares
Que recuirent d'âpres fourneaux.

Leur regard aigu, c'est un glaive
Jusqu'aux moelles vous transperçant,
De leur chevelure s'élève
Un parfum sauvage et puissant.

Leurs caresses sont des blessures
Qui font saigner l'âme longtemps,
Et leurs baisers sont des morsures,
Leurs larges baisers éclatants !

Sur leurs chairs aux nerveuses formes
Plane un fumet subtil et fort.
Mieux que les pâles chloroformes
Il vous enivre, il vous endort,

Il vous berce sur des cadences
D'une irrésistible langueur...
- Mais, ô farouches confidences
Se chuchotant de coeur à coeur,

Quand les mord la coquetterie
Ensorcelante d'aiguiser
Par une pointe d'hystérie
La ritournelle du baiser !...

Il leur faut amour à leur taille,
Amour exigeant à nourrir !
Leur lit est un champ de bataille :
On y doit vaincre ou bien mourir.

Arrière, les vertus grincheuses,
Riant jaune du bout des dents !
Levez-vous, mauvaises coucheuses,
Regarnissez vos fronts pédants.

Des cheveux ombragent nos nuques,
Notre cuirasse est sans défaut.
Nous ne sommes point des eunuques.
Voilà les femmes qu'il nous faut !

Aimons-les celles-là, poètes !
A leurs pieds couchons nos verdeurs :
Nous verrons germer dans nos têtes
Les sonnets aux chaudes odeurs,

Les strophes aux rimes ailées.
Le vers chatoyant et gaillard !
Peintre, aimons-les d amours zélées :
Elles savent réveiller l'Art.

Et l'Orgueil aux voix turbulentes,
Au fond des coeurs désespérés
Et dans les pulpes somnolentes
Des cervelets déphosphorés !
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Parfums aimés.

I

Quand par la nuit, comme un voleur,
Désertant l'énervante alcôve,
De tes bras altiers je me sauve
Sans force, sans voix, sans chaleur.

Quand je me hâte en la nuit froide,
Le front pâle, les yeux rougis,
Fiévreux, regagnant d'un pied roide
Tristement mon triste logis.

Lorsque je fends l'ombre funèbre
A pas indécis, plein d'émoi,
Doucement je songe à part moi...
L'horreur des minuits m'enténèbre.

Emmitoufllé dans ce manteau
D'ombres propice aux songeries,
Je vais savourant le gâteau
Des ressouvenances chéries.

Sans souci des rôdeurs du soir
Me dévisageant d'un air drôle,
Sans voir la brute qui me frôle
Et qu'au ruisseau l'alcool fait choir,

Sans voir la fille qui sautelle
Aux cadences de ses satins,
Sans répondre aux mornes catins
Dont le sourire s'empastelle,

Par ton image protégé,
(Telle une image tutélaire !)
Je fuis, ton souvenir logé
Sur ma peau, comme un scapulaire.

II

Aux toits s'encolère le vent,
Lamentable, la girouette
S'endiable, grince, pirouette
Sous le ciel noir qui va pleuvant.

Dans sa robe de pénitente
Là-haut la lune a l'oeil mauvais.
Que m'importe ! Je vais, je vais
Les nerfs dolents, la chair contente.

Ton arôme vivace et fort
Dans ma chevelure se joue,
L'âme de tes caresses dort
Sur mes lèvres et sur ma joue.

Au sein des brumes, par la nuit,
Sur mes pas ton bouquet s'étale
Et de ta chair, pulpe et pétale,
Le choeur subodorant me suit.

Choeur qui me grise et me protège
De tous ses esprits parfumés !
Dans ces senteurs, tendre cortège,
Je m'avance, les yeux fermés.

Croyant encor, sous le ciel d'encre,
Etre blotti dans ton chignon,
Au creux de tes seins, port mignon
Où mes désirs ont jeté l'ancre.
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Vierges byzantines.

Dans son impalpable peignoir
De tulle noir
Certe elle est plus originale
Que virginale.

Son corps de plâtre a des luisants
Bien séduisants :
Il semble, en le crépon morose,
Un éclair rose.

Par essaims jaseurs les baisers
Inapaisés
S'envolent vers ses chairs ravies,
Tièdes d'envies.

Elle est exquise de beautés
Et de bontés ;
Mais à travers le haut bas soufre
Brillent — j'en souffre ! —

Aux yeux tristement éblouis
Quelques louis...
Pourquoi m'apparaître vénale,
L'originale ?

Pourquoi faut-ilque l'affligeant
Et bête argent
Au bout de ta sûre caresse
Nous apparaisse ?

Je ne cherche point ton amour
Ni ton humour :
Cesse d'alanguir ton échine,
Belle machine.

Laisse-moi donc ! je ne veux pas
De tes appas
Ni de ta bouche trop savante,
Et qui s'en vante !

Sans poivre éclate mon menu :
Je suis venu
Pour voir tes payeurs de champagnes
Et tes compagnes,

Pour vos rires, pour vos refrains
Gais et sans freins ;
Je suis venu pour oir du rouge,
Aimable gouge.

Du vert, du bleu, du cramoisi,
Du jaune aussi !
Et pour humer les aromates
De vos peaux mates,

Pour noter les parfums rôdeurs
Des mille odeurs
Qui sont l'encens de votre turne
Peu taciturne !

- Sur les lambris dûment dorés
Et mordorés,
En une pétulante tache
Le corps détache

Sa silhouette et ses contours
Aux vifs atours...
Pourtant, obsédante équivoque !
Ce coin m'évoque,

En son monde pâle et pimpant
Se découpant
Sur des fonds où l'on voit se suivre
L'or et le cuivre,

Les vieux chefs-d'oeuvre byzantins
Où, mes catins.
Luisent les Vierges chlorotiques
Des bons gothiques !
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