Un haïku... un poème plus joli que les choses dont il parle.
Nos cicatrices, déjà, ne racontent plus rien.
Il n'y aura personne pour se souvenir de nos douleurs.
Nulles larmes ne seront versées pour éteindre le feu qui nous consumera.
La marée s'efface, reprenant ses saveurs de sel. Avant de partir, elle dépose ses embruns où glissent les fleurs de cerisiers.
Les cerisiers contemplent la lagune en une muette prière. Leurs branches plongent vers les eaux dormantes dans une chute immobile d'une indéfinissable tristesse.
Il ne reste rien dans ce monde. La guerre a embrasé ce que nous aurions pu récolter. De tout ce bonheur que j'aurais eu de vous, il ne restera que quelques cendres, qui se perdront dans la brise d'un long soir.
Tu aurais aimé cette matinée aux parfums doux et calmes... la ligne d'horizon subtilement découpée de nuages paresseux.
C'étaient nos mères : elles savaient...
Elles savaient que leurs gosses pouvaient rencontrer n'importe quoi, dans les sillons, lorsque le soleil tombait...
Les kamikazes visent le cœur avant l'esprit. Il y a une stratégie derrière tout cela : semer la terreur et le chaos, créer un maximum de désordre.
Le sacré est ce qui donne la vie et ce qui la ravit, c'est la source d'où elle coule, l'estuaire d'où elle se perd.
Vous voyez, la mer est un endroit apaisant. Elle n'a pas d'état d'âme. Les nostalgies ou les regrets n'ont rien pour s'y accrocher.
La houle finit toujours par les emporter...
Il suffit de laisser les douleurs s'y perdre, comme des plaisanciers imprudents surpris par du gros temps...