Acéré comme la dent du serpent

En temps de guerre, ce pilote japonais se souvient, à bord de son ohka, la "fleur de cerisier", de son parcours. Il rêve de devenir kamikaze et doit accomplir son jibaku. Mais, marié et père d'une petite fille, son commandant refuse de lui accorder cet honneur...

Dans ce Japon de cendres et de décombres, Thierry Boulanger nous raconte l'histoire de ce pilote qui rêve de se sacrifier pour son pays, la guerre étant perdue. Une narration toute en poésie malgré les drames qui se jouent. Un monologue qui émeut. Un album étonnant et bouleversant tant sur le fond que sur la forme. En effet, le dessin réaliste et monochrome sert à merveille aussi bien ces scènes de combat que l'insouciance de cette petite fille.

Saperlipopette, le bien étrange objet livresque que voilà.

J'attendais de Thierry Boulanger qu'il me colle un pain, c'est un minimum.
Si les ingrédients furent de qualité, la pâte eut du mal à monter...en première lecture.

C'est l'histoire d'un gars, officier japonais de son état, qui ne rêvait que d'une chose, devenir kamikaze.
Effectuer son Jibaku, le sacrifice suprême.
Mais mari et père, on lui refusa fort logiquement cet insigne honneur.
Voici son histoire.

Si le somptueux dessin monochrome ne lasse pas de ravir les châsses, le texte essentiellement poétique m'a déstabilisé au plus haut point.
Versant bien peu dans ce domaine très particulier, j'ai éprouvé les pires difficultés à associer l'indubitable beauté des textes avec un tel contexte guerrier.
Puis survient la fin, sublime d'émotion.
Relecture dans la foulée (petite la foulée, le dernier qui m'a vu courir doit pas être tout jeune), et là, the revelation.
L'accord parfait entre image et propos. La symbiose absolue.
La claquounette qui m'avait initialement échappé dans toute sa splendeur.
Petit conseil avisé, commencez donc par la relecture histoire de gagner un peu de temps...

Je n'ai pas assez de mots qui me viennent en tête pour vous dire à quel point cet ouvrage m'a touché... Nous ne sommes pas dans une Bande Dessinée mais nous lisons les vers d'un poème imagé. Les mots touchent, les dessins nous poignent.
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