Citations de Scott Thomas (13)
Une main se referma sur elle, alors qu'un vrombissement jaillissait des ténèbres.
Moore cria, le spot de la caméra éclairant frénétiquement les murs crasseux à la recherche de la source de ce bruit.
- C'est le groupe électrogène ! hurla Wainwright.
La machine adopta peu à peu un souffle régulier.
- Tout va bien. C'est juste le groupe.
Une boule orange apparut, puis une autre et encore une. Elles vacillèrent une fois ou deux, avant d'émettre un bruit sec surprenant et de briller à pleine puissance.
Trois ampoules électriques de soixante watts pendaient du plafond, projetant des cônes de lumière vive.
Il n'y avait rien devant eux. Rachel Finch ne tendait pas les bras dans leur direction. Rebecca Finch ne souriait pas comme une démente dans son fauteuil roulant. Juste un sous-sol jamais terminé, un cube de béton nu beaucoup plus petit que Moore l'avait imaginé.
Elle regarda Sébastien. Il n'avait plus cet air absent, mais contemplait la pièce vide avec une expression de confusion totale.
- J'ai vu...
- Quand j’écris, je n’oublie jamais une chose, ajouta Sebastian. « La plus ancienne et la plus forte émotion de l’humanité est la peur, et la plus ancienne et la plus forte des peurs est celle de l’inconnu. » Lovecraft a dit ça, et pour cause. Face à un sort incertain, notre esprit nous conduit naturellement à envisager le pire. Aucun auteur digne de ce nom n’a besoin d’avoir recours à des saignées fétichistes pour émoustiller le lecteur.
- Et vous, vous écrivez comme si vous partiez en guerre. Contre qui, Moore? Contre quoi?
- Contre ce que vous fuyez, je suppose. Combat ou fuite, ce sont les deux stratégies fondamentales qui permettent d'affronter les épreuves de la vie. Moi, j'ai choisi de me battre
Voila peut-être la pire des perversions: nier l'horreur, alors qu'elle est partout, autour de vous.
Tout était silencieux. Même le vent d’automne mugissant avait baissé de ton, alors qu’il agitait mollement les cimes des arbres dénudés. La grande lune blafarde éclairait de sa pâleur spectrale les rares nuages, leurs formes mal définies se dissipant dans l’éther quelques moments plus tard.
- Voilà la clé de l’horreur véritable, affirma Sebastian avec une assurance qu’aucun d’eux ne pouvait contester. Si vous croyez que c’est réel, c’est réel.
Voilà peut-être la pire des perversions : nier l’horreur, alors qu’elle est partout, autour de vous.
La maison m'appella et je répondis.
- Vous ne m'avez pas insulté une seule fois depuis votre arrivée.
- Désolée.
- Ça m'inquiète. Si vous oubliez de vous payer ma tête, c'est que c'est grave.
L'amour est ce qui nous réchauffe. C'est comme du feu grégeois ; il se joue des tentatives pour l'étouffer, il brûle plus fort, même au contact de l'eau. Je veux me rappeler l'amour, Sam. Je veux me le rappeler pour toujours. Parce que l'idée de perdre cela... Eh bien, je ne connais rien de plus terrifiant.
Parfois, les histoires ont trop de pouvoir. Elles changent l'opinion que les gens ont de vous.
Je suis écrivain. Je passe la moitié de mon temps à procrastiner sur le web.
- Monsieur Cole, à vous l’honneur : parmi tous les genres à votre portée, pourquoi l’horreur ?
Sebastian réfléchit un moment. Puis, d’une voix ferme et assurée, il répondit :
- L’écrit a toujours eu pour but d’expliquer aux hommes ce qui leur semble inexplicable. Nous écrivons pour comprendre l’univers, mais, surtout, nous écrivons pour comprendre la place que nous y occupons. Je n’ai jamais choisi la littérature fantastique; j’ai simplement compris la dichotomie du monde. Le bien n’existe pas sans le mal. La lumière sans les ténèbres. Il s’est juste trouvé qu’au moment de m’asseoir pour la première fois devant ma vieille Remington no 5, ma toute première machine à écrire, les ténèbres m’ont davantage intéressé.