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Citations de Tom Stoppard (35)


Un miracle ? Arrête. Une coïncidence. Je ne crois pas aux miracles. En fait, je ne crois pas non plus aux coïncidences. Tu n’avais pas l’information. Voilà tout.
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Bo : J’ai peur d’avoir fait une connerie…
Hilary (Une pause) : Une connerie ? Quel genre de connerie ?
Bo : Au début, il y avait quatre-vingt-seize gamins.
Hilary : D’accord… Mais tu en as analysé quatre-vingt-huit… Quatre-vingt-huit ont participé.
Bo : Non, en fait, ils ont tous participé…
Hilary (Pause) : Mais… euh… attends… Les quatre-vingt-seize ont participé ? Et quoi ? Et il y en a huit qui ne sont pas allés jusqu’au bout, et donc tu as analysé ce qui restait – c’est bien ça ?
Bo : Non, j’ai fait l’analyse sur les quatre-vingt-seize.
Hilary : Et ensuite ?
Bo : Ce n’était pas clair… J’ai éliminé huit d’entre eux et j’ai refait l’analyse.
Hilary : Et puis ?
Bo : Puis je t’ai montré. Quand tu revenais d’Italie.
Pause.
Hilary : Comment as-tu choisi ceux que tu as éliminés ? Au hasard ?
Pause.
(Calmement) Merde.
Tu as retiré, dans chaque groupe, les résultats qui ne collaient pas avec la conclusion que tu voulais…
Bo : C’était… enfin, des résultats bizarres…
Hilary : Ce sont les marginaux, Bo ! Le hasard fait toujours ça… c’est pour ça que les choses ne tombent jamais tout à fait comme on attendrait. Comment peux-tu être si stupide ? Pourquoi as-tu fait ça ?
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Je vais plutôt vous raconter l’histoire d’un ver qui fait des choses incroyables. C’est un parasite de la vache. Ses oeufs se développent dans la bouse de vache. Problème : comment s’y prendre, si vous êtes un ver dans une bouse de vache, pour retourner dans une vache et boucler ainsi votre cycle vital ? Eh bien, voici une merveille de la nature. D’abord les oeufs sont mangés par des escargots dans lesquels ils se développent. Les larves se retrouvent dans la bave d’escargot dont les fourmis raffolent… À peu près la moitié des vermisseaux nouveau-nés se retrouvent ainsi dans l’estomac des fourmis. Et là, que font-ils ? Ils essaient de percer la paroi de l’estomac et cherchent à se frayer un chemin jusqu’au cerveau de la fourmi ! À peine un pour cent y parvient. Mais c’est suffisant. Celui qui y arrive modifie alors le comportement de la fourmi de telle sorte qu’elle n’ait plus désormais en tête qu’une seule idée : grimper dans l’herbe (ce que les fourmis ne font pas d’habitude), augmentant ainsi ses chances d’être broutée par une vache… À ce moment-là, la vie du ver se termine, car il n’a plus qu’à faire des oeufs dans la vache, lesquels atterriront dans une bouse de vache. J’appelle cela de l’altruisme profond…
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la psychologie est en train de devenir une industrie. Le compte à rebours a commencé pour la marche triomphale du cerveau incorporé répondant à toutes les questions de l’esprit désincarné.
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Hilary : Je traite du Hard Problem. Je dis que toutes les théories qui ont été proposées pour le résoudre ne sont ni plus ni moins convaincantes qu’une théorie de l’intervention divine. Donc, psychologiquement, elles ont la même valeur. Le raisonnement est en béton.
Léo : Ce que ça dit, et tu le sais très bien, c’est que les athées sont dans le déni…
Hilary : Non, pas exactement : seulement qu’il se pourrait que nous soyons dans le déni à propos du dualisme corps/esprit.
Léo : Oh, vraiment, en plein coeur du Hard Problem, en somme ! Si le problème est hard, espèce de perruche intempérante, c’est parce que le dualisme corps/esprit est le problème, pas la solution !
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Que fera-t-on du sublime une fois que tout le monde sera fier d’être « matérialiste » ? Pour sauver les apparences de la valeur, aucune théorie n’est trop absurde du moment qu’elle ressemble à de la science – des particules élémentaires avec de minuscules quanta de conscience ; ou un cosmos doté d’une intention ; ou l’esprit assimilé au programme d’un ordinateur. Autant de tentatives désespérées, Spike ! Est-ce que matérialisme ne te fait pas penser à une sorte de foi ? C’en est une, je crois.
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Hilary : Est-ce que tu me montreras comment le théorème de Gödel permet de prouver que le cerveau ne peut pas être modélisé sur un ordinateur ?
Ursula : Arrête… tu n’aurais jamais entendu parler du théorème de Gödel si il n’y avait pas eu la publicité dans la vitrine des Galeries Lafayette !
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Sait-on jamais pourquoi on fait ce qu’on fait ? Alors, comme on est rusé, on ne demande pas cela. On demande autre chose pour obtenir la réponse à la question qu’on n’a pas posée. On tourne les boutons de l’expérience comme on tournerait les boutons d’un vieux poste de radio pour capter une station.
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À Loughborough, nous avions l’habitude de faire un test de garde d’enfant. Tu décris deux parents. Le premier est dans la moyenne à tous les points de vue : santé, revenus, vie sociale, tout. Le second est plus contrasté. Il est plus riche, mais il voyage davantage, bons revenus, mais petits problèmes de santé, etc. Quand tu demandes auquel des deux parents il faut attribuer la garde des enfants, une majorité se dégage en faveur du second. Quand tu demandes auquel des deux parents il faut refuser la garde des enfants, tu obtiens encore une majorité en faveur du second. Impossible de mettre cela en algorithme. Ça ne marche pas. On a tenté plein de fois. Rien à faire.
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Jerry : […] Imagine que tu marches dans une rue et que tu tombes sur un ami d’enfance, tu vas dire que c’est une coïncidence : « étonnant ! Toi ici ! Quelle coïncidence ! »
Cathy Surtout si tu descends une rue au Japon.
Jerry Surtout dans ce cas-là, en effet. Tu vas dire : « Wow ! il y avait, quoi ? Une chance sur un million ? Quelle coïncidence ! » Mais si vous étiez au même endroit au même moment, ce n’est pas, en fait, un hasard. Et donc, en un autre sens, ce n’est pas du tout une coïncidence. Car la chose devait nécessairement se produire. Simplement, tu n’avais pas l’information.
Cathy L’information ?
Jerry Suppose que ton ami d’enfance était japonais, et suppose que vous étiez tous les deux fans de… dinosaures, mettons. Alors, au lieu d’avoir une chance sur un million de tomber sur lui, tu en avais une sur cent de le rencontrer en allant visiter un parc de dinosaures à Tokyo. Même si je n’aurais pas moi-même parié que cela se produirait.
Cathy Moi, j’aurais parié. Et j’aurais pu gagner cent fois ma mise…
Jerry Ou tu aurais tout perdu…
Cathy Hmm… Oui, c’est vrai.
Jerry Tu as besoin de plus d’informations. Tout ce qui rend la rencontre plus prévisible, tout ce qui fait qu’elle est moins une coïncidence, jusqu’au point où tu décides qu’il vaut la peine de parier, c’est l’information.
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Je suis désolé, mais si vous séparez ce que vous ne pouvez pas comprendre de la matière, vous retournez directement à Platon. Le cerveau est matériel. Il n’y a rien qui ne soit matériel dans ce bas monde. Pas un grain qui n’ait été compté. Mais les maths pour expliquer ce qui se passe dans le cerveau, c’est comme essayer d’écrire une équation pour une chute d’eau aussi grande que – je ne sais pas, peut-être comme un million de fois les chutes du Niagara – et, jusqu’ici, nous pouvons seulement écrire des équations à deux variables pour un mélangeur, c’est vrai. Mais ça ne peut que progresser : la seule façon d’avancer est de cartographier l’activité cérébrale avec toujours plus de détails et de la comparer avec l’expérience consciente. La psychologie ne peut devenir une science dure que si on la connecte à un scanner, à la neurobiologie.
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Amal : […] Il y a des preuves incontestables qui montrent que le cerveau fabrique la conscience.
Hilary : Il y a des preuves incontestables que l’activité cérébrale est corrélée avec la conscience : c’est différent. Elle tient le registre de la conscience. Mais personne n’est jamais allé très loin en tentant de montrer comment le cerveau fabriquait de la conscience.
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Pourquoi est-ce qu’une machine à calculer ne pourrait pas savoir jouer aux échecs ? Mais quand c’est mon tour de jouer, est-ce que l’ordinateur est anxieux ou est-ce qu’il reste devant moi comme un vieux grille-pain qui attend qu’on lui fourre un nouveau toast ? La réponse, on la connaît : il attend comme un grille-pain.
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Les ordinateurs calculent. Les cerveaux pensent. Est-ce qu’une machine pense ?
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Les singes, c’est génial. Un scan par ci, un scan par là, on ouvre leur petite tête, on essaie ceci, on essaie cela, on regarde ce qui se passe. Personne ne se plaint…
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Dès lors qu'il s'agit de conscience, l'idée de Dieu revient au galop, tel un médecin sur les lieux d'un accident. Parce que lorsqu'on y réfléchit bien, le corps est fait de choses, et les choses ne pensent pas. Les bananes ne pensent pas : « Hé, deux et deux font quatre », ou bien « je ne suis pas la reine d'Angleterre »… et quand on décompose une banane, on comprend pourquoi.
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Tu crois que tu as expliqué la douleur. Si tu me connectais à un détecteur, tu pourrais suivre le signal, bip-bip. Si tu passais mon cerveau au scanner, tu pourrais même cartographier ma douleur. Paf : j'ai mal ! Maintenant, explique-moi la tristesse. Comment ressent-on la tristesse ?
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Moi, ça ne me perturbe pas d'avoir un ancêtre en commun avec un chimpanzé qui pousse des hurlements – c'est le résultat de l'évolution par la sélection naturelle, allez, dis-le – seulement voilà, des millions d'années plus tard, les chimpanzés continuent à hurler tandis que toi, tu emploies des mots comme hypothèse. Donc je me demande s'ils ne sont pas passés à côté de quelque chose. Mais il n'y a pas de quoi être préoccupé.
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Culture, empathie, foi, espérance et charité autant de simulacres de l'égoïsme. Reviens à la biologie, il n'y a que ça de vrai : un kilo et demi de matière grise déposé sous ton crâne, comme un plan du métro de Londres avec ses quatre-vingt-six milliards de stations interconnectées par trente mille milliards de liaisons. Tout cela pour faire un moi, ton moi, si égoïste ou altruiste soit-il. Combien de fois crois-tu que je te raccompagnerai chez toi pour une tasse d'un café qui n'est même pas digne de ce nom avant de renoncer au faux sucre et de te laisser rentrer en bus ?
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Le jeu ne porte pas sur toi et Bob, mais sur une tendance statistique. Il porte sur des stratégies de survie ancrées dans notre cerveau depuis des millions d'années. Il y a ceux qui mangent, ceux qui sont mangés, ceux qui transmettent leurs gènes à la génération suivante. La compétition est dans l'ordre des choses. L'intérêt personnel est un principe universel. La coopération est une stratégie. L'altruisme est une apparence, sauf chez les fourmis et les abeilles. Tu n'es ni une fourmi ni une abeille, tu candidates à un doctorat au Krohl Institut où ils ne prennent pour ainsi dire en considération que la licence mention « très bien » alors que tu vas probablement obtenir une mention « bien » alors arrête de faire la conne, et surtout évite d'utiliser le mot « bien » comme si ça voulait dire quelque chose en sciences de l'évolution.
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