Tonka, la narratrice serbe de ce récit, se livre à nous lors d’une nuit d’insomnie. Elle s’adresse directement à nous lecteurs de façon très directe (doux euphémisme) et nous parle de son amant, de son mari, des rapports entre les hommes et les femmes, de sexe, de guerre, d’illusion de liberté dans ce monde dirigé par une poignée de gens… Tout cela est très politiquement incorrect et très cru, vraiment très cru !
Ce livre qui déborde d’humour noir a eu pour conséquence de me plonger dans des états alternés de francs rires, de fureur et de tristesse désespérée à un rythme plus que soutenu. J’ai apprécié cet humour qui d’une part dit avec lucidité des choses que l’on fait souvent mine d’ignorer et d’autre part, permet de mettre en mots des horreurs telles que celles vécues à la guerre. Je pense même avoir senti derrière cette forme d’humour une fameuse sensibilité.
Pour conclure, je dois dire que j’affectionne ces récits qui nous plongent dans la guerre et sa cruauté durant lesquels ma gorge, ma poitrine se serrent et ma petite voix hurle : « Oh non pas ça… stop ! ». Non pas par masochisme ou voyeurisme mais parce qu’il me semble qu’en étant secouée et horrifiée de la sorte, j’en ressors toujours davantage vaccinée contre toute tentation de violence.
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