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Citations de Véronique Gentil (12)


Le cœur que la pensée…



Le cœur que la pensée parfois froidement coupe
dans ce beau temps c’est comme si l’allée du jardin
séparait d’un coup de la joie et qu’au revers d’un
coquelicot on sente le sang la fin des choses d’ici-bas
de toutes les choses d’ici-bas dont nous sommes —
la vie qu’on sert mal même à force surtout à force
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   À Eric Sautou



extrait 3

la pluie droite
sur le chemin de terre
glisse sur Jean le Lieu
comme sur un vieil oiseau
ou une embarcation
des pans d’imperméable
faseyent et claquent
dans son dos



où s’enfonce-t-il, jusqu’où
dans ses pensées
laissant venir à lui sa vie muette ou dormir
sous des feuilles qui ont la couleur des fruits ?
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Dans mes heures creuses les choses se font et se défont. Elles ne sont pas un vide à remplir, elles sont au contraire pleines d’une substance à démêler, à me rendre mobile.
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Ce ruisseau encrassé de mousse…



Ce ruisseau encrassé de mousse (tassement de saletés
tendres de bois) après les pluies grand ver brun d’eau
brassée remuant à ras l’herbe avance comme avance
la possibilité de vivre après

des jours ont la douceur du beurre avec cette chose
soudaine et déchirante d’être ramenée sous ta main

alors je suis loin
la cognée obsédante du pic

les heures sans
criaillent avec les freux
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J’AI LONGÉ MA JEUNESSE


Extrait 2

de l’insouciance je n’ai jamais rien su
moins encore de la légèreté, cette injonction qui vient
souvent de ceux-là mêmes qui en sont incapables

cependant j’aimais que l’homme, littéralement, coure (et
puise) à sa perte
que sa vie relève de la dépense

une cousine pleurnichait
des pentes étaient dévalées
le lac nous tenait dans ses bras

mensonge sable sable
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je croise dans l’intérieur…



je croise dans l’intérieur d’un abat-jour la frappe molle
des insectes mais ne nomme ni le pire ni l’expérience
du pire


j’ai quitté l’assemblée des symboles
j’ai délaissé la question du vivre
et peut-être ce renoncement saura-t-il éclairer de lueurs
mâles la chair terne de mes tableaux
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Maintenant je n’attends plus ta voix…



Maintenant je n’attends plus ta voix qui m’était un berceau
et une lettre si elle venait de toi je l’ouvrirais avec crainte

il m’arrive encore de dormir dans une maison sans
heures avec le roulis de mes pensées difficiles
accroupie et perdue
incapable d’attribuer une valeur à la solitude — hauteur
  ou noblesse
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J’AI LONGÉ MA JEUNESSE


Extrait 1

j’ai longé ma jeunesse dans de grandes villes et sur des
routes communales parmi les fougères et les replis de fleurs

tout sonnait sous l’aile des faux. Tout avait son timbre

le soleil et les insectes noirs descendaient vers les eaux et les
vitres

dans des foyers d’encre violette la langue cherchait
aveuglément
la grammaire offrait la possibilité d’un pont

les mouvements inédits de mots étaient mes seuls
mouvements de joie
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La vitesse à laquelle l’aube a passé sur l’arbre que je regardais… Ses branches hérissées, dures et sombres m’ont évoqué les encres de Shintao.
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Comme il est un devoir d'approcher la nuit de celui qui se penche sur nous, de n'en écarter ni le lisse ni le rugueux, mais de tout prendre. Et d'animer mais de quels mots, de quels gestes et de quels silences le sens de cette collision.
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   À Eric Sautou



extrait 2

Laissons faire les morts. Laissons-les faire en nous sans les
couvrir du son des craintes.

Si on se retranche dans le pli le plus fin et le plus reculé de soi
on verra – ainsi que les formes naissent, hésitent près de la terre
(épis mauves, fleurs rondes), des régions épineuses où vivent les
nids avec leurs œufs fermés – comment nous-mêmes hésitons
chaque jour à reprendre forme, à considérer le morne et le
relief et à garder pour soi une grande et lourde chose.
À la force des tristesses, à la force des morts et à celle des
inquiétudes qui dérobent la douceur et contraignent à
seulement longer les bois, opposons une fragilité et non une
autre force, car il n’y a rien à vaincre.
Tant mieux si pour un temps dominent la timidité et la dent
des bêtes sauvages, les vieilles forêts, la pure angoisse de la
nuit et la pure angoisse du jour. Comment sinon pourrait-on
se tourner vers les visages, se tenir devant la puissance et la
solitude des visages ?
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   À Eric Sautou



extrait 1

les mères s’en vont
et l’eau fait des nœuds noirs sous les barques

il n’y a plus d’ombre d’été, de dimanches

les robes ont encore l’air de vivre

les fleurs s’ouvrent pour personne

la pivoine à la livrée rouge
tombe entière dans la main

sur les labours
de grands bœufs s’écartèlent

un automne stationne
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