J’AI LONGÉ MA JEUNESSE
Extrait 2
de l’insouciance je n’ai jamais rien su
moins encore de la légèreté, cette injonction qui vient
souvent de ceux-là mêmes qui en sont incapables
cependant j’aimais que l’homme, littéralement, coure (et
puise) à sa perte
que sa vie relève de la dépense
une cousine pleurnichait
des pentes étaient dévalées
le lac nous tenait dans ses bras
mensonge sable sable
J’AI LONGÉ MA JEUNESSE
Extrait 1
j’ai longé ma jeunesse dans de grandes villes et sur des
routes communales parmi les fougères et les replis de fleurs
tout sonnait sous l’aile des faux. Tout avait son timbre
le soleil et les insectes noirs descendaient vers les eaux et les
vitres
dans des foyers d’encre violette la langue cherchait
aveuglément
la grammaire offrait la possibilité d’un pont
les mouvements inédits de mots étaient mes seuls
mouvements de joie
…