Seule une pensée ardente pour ma chère Corse réchauffe mon cœur d'enfant solitaire et ombrageux. Mes condisciples raillent ma ferveur patriotique pour cette île, barbare à leurs yeux. Infatués de leur nom, ces fils de grandes familles ou de nobliaux se gaussent de mes origines et de mon accent. Je prononce encore mon prénom 'Napoulioné', ce qui me vaut le sobriquet de 'la paille au nez'. Moi le boursier pauvre, moi l'étranger ! Maîtres et élèves me détestent cordialement, et je le leur rends bien, me repliant sur moi-même, pur et dur, capable, déjà, seul contre tous, de rendre coup pour coup. (P.21)