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Citation de AMR_La_Pirate


Elle est mariée depuis sept ans, elle est devenue femme, elle a gagné confiance en elle, elle s’est formée, elle a appris à découvrir ses qualités, ses compétences, ce pour quoi elle est douée et ce pour quoi elle l’est moins sans se sentir menacée d’abandon. Si elle demande à Paul s’il l’aimera toute la vie, si elle lui demande de jurer qu’ils resteront ensemble, ce n’est pas tant pour l’entendre lui promettre ce dont elle est maintenant à peu près convaincue mais pour se convaincre que c’est bien ce qu’elle souhaite elle, et qu’il ne la laissera pas partir, qu’il ne la laissera pas succomber à ses désirs de fugue, de folie, de fadaises.

[...]

Toute femme sent que, plus son pouvoir sur un homme est grand, le seul moyen de s’en aller, c’est de fuir…

[...]

Catherine vrille. Médée n’est pas folle, elle est bafouée, humiliée, trahie. Elle, une reine, on la traîne dans la boue. Médée n’est pas folle, elle se venge en prenant en otage ce qu’elle a de plus cher. Sa vie seule ne peut se mesurer à l’énormité de la trahison : sa vie à elle ne suffit pas, c’est au-dessus d’elle, il faut s’en prendre à l’humanité entière, à cette pourriture qu’est l’humanité, à l’infamie des hommes. Parce que les hommes sont infâmes, abjects. Les hommes sont des porcs qui ne pensent qu’avec leur queue, tous des gros dégueulasses, et elle en sait quelque chose, elle est la fille d’un de ces salopards. Médée n’est pas folle, elle est ce prodige qui avertit de la volonté des dieux. Et les dieux, pas toujours mais quand même parfois, sont là pour mettre le holà, pour dire là franchement, non, là c’est vraiment pousser le bouchon, là c’est plus possible, rien ne va plus. Non là rien ne va plus.

[...]

Sans cesse bafouée par la faiblesse de son sexe, ses vaines tentatives d’émancipation restaient irrémédiablement tributaires de son con. Jusqu’à son dernier message à son amant glissé dans ce livre qui disait en toutes lettres combien le désir culpabilisait la mère, dupait la femme et trahissait l’enfant. Et mère et salope, et soumise et lascive, et consentante et farouche, et mamelle et matrice, et dépendante et dominée. Les mères avaient tout à perdre et maman avait tout perdu, au fur et à mesure, à commencer par elle-même.
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