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Critiques de Viviane Cerf (8)
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La Dame aux Nénuphars

Récit très poétique, ce livre nous donne accès aux sentiments intimes d'une jeune fille à travers ses déambulations dans Paris, qu'elle découvre, et ses amours. On est pris par la musicalité de la voix qui conte cet apprentissage par lequel elle s'extrait des eaux troubles de la vie et du poids de son passé, pour remonter à la lumière où s'épanouissent les nénuphars, et les regards qui connaissent la beauté.
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L'évidence du vrai

Paris, on meurt littéralement de chaud dès qu'on sort dans la journée. Ce roman d'anticipation nous projette dans un monde épouvantable, d'autant plus que tout découle de notre présent, du climat aux rapports sociaux. Heureusement sous le lion de Denfert la révolte souterraine a son QG. La narration est captivante et nous accroche jusqu'à la fin!
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L'évidence du vrai

Paris, dans le futur : les températures sont tellement élevées qu'on ne peut plus sortir de jour, sous peine de brûler. Les habitants travaillent et vivent, enfin, vivotent ou survivent de nuit. L'air est irrespirable, la faune et la flore ont disparu. La vie n'est que rivalité qui peut vite tourner à une disgrâce et une mort certaine. L'informatique contrôle tout. Des riches qui eux, vivent à l'ancienne, dans le confort dirigent le monde. Mais il y a une Résistance. Souterraine.



C'est dans cette ville éternellement grise, polluée que se croisent Lia l'informaticienne chargée de la sécurité de l’Élysée, Guillaume physicien qui cherche à assainir l'air, Philippe juge d'instruction et Hector homme ambitieux qui par tous les moyens veut arriver au plus haut.



Devrais-je créer une catégorie coup de cœur de coup de cœur ? Si oui, ce livre en fait assurément partie. S'il prend les codes des livres de SF : une élite corrompue qui dirige des hommes fatigués, réduits à travailler toujours plus et vivre moins, et une Résistance active qui tente par tous les moyens de se rendre visible, il le fait par l’intermédiaire de personnages finement décrits, profonds et une écriture tellement belle, à laquelle on ne s'attend pas forcément dans un roman d'anticipation mais que, lorsqu'on a déjà lu Viviane Cerf (La dame aux nénuphars, Amen), on retrouve avec plaisir, joie et gourmandise. J'aime sa manière de construire ses phrases, ses chapitres. Finesse, délicatesse, jeu avec les niveaux de langage, du plus oral au plus poétique. Il y a des pages qui emportent totalement, en fait le livre entier emporte totalement au point de ralentir sa lecture et d'avoir envie d'y passer plus de temps et de -presque- regretter qu'il ne compte que 400 pages !



Et il y a l'histoire et les personnages créé par l'autrice. D'évidents rapprochements avec notre époque, Hector, l'ambitieux prêt à tout, sorte d'Alexandre Benalla, Lia une lanceuse d'alerte qui rien ne destinait à cela... et des phrases dures et tellement réalistes : "Ils savent que les politiques qu'ils mènent vont conduire à l'appauvrissement de la très grande majorité de la population, et ils les poursuivent, ils savent que les politiques qu'ils mènent vont conduire à rendre l'air irrespirable et ils les poursuivent, ils savent que les politiques qu'ils mènent vont conduire à faire baisser très significativement l'espérance et le confort de vie, et ils les poursuivent." (p.368/369) Bien vu également, le moment de basculement d'un personnage, jusqu'ici assez servile parce que privilégié, qui interroge son existence d'obéissance. Et s'interroger dans ce monde où tout moment de vie, voire les pensées les plus intimes sont surveillées, est dangereux. un homme ou une femme qui réfléchit n'est plus aussi malléable et corvéable.



Viviane Cerf réussit une brillante alliance entre une histoire et des personnages puissants et une écriture somptueuse. Ses deux premiers livres m'avaient intrigué, plu voire emballé, je suis encore au-delà avec ce titre et j'espère qu'enfin cette jeune autrice fera parler d'elle. Elle a une personnalité, une écriture et une voix originales qui emportent forcément l'adhésion. La mienne à coup sûr.
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Amen

Gabriel et sa soeur sont nés dans une famille catholique très pratiquante. ils n'étaient pas vraiment désirés, mais la religion n'autorisant pas la contraception, ils sont là.

Pour ces parents à l'étroitesse d'esprit assez sidérante, pas de chance, un fils homosexuel et une fille qui lit, réfléchit et remet en cause les saintes écritures. Drame, rejet, la violence familiale au nom de la religion (!!?).

Le frère et la soeur quitte rapidement leurs parents et, se soutenant l'un l'autre, tentent de trouver leur place.



Ce roman très court est une petite pépite, dont la principale originalité est son style ainsi que sa narration. C'est décalé, incisif et percutant.

C'est néanmoins très accessible, facile à lire, on s'adapte vite à ce style mordant et atypique.

La religion est un thème très important de cette histoire, nous en avons une vraie critique, enfin surtout des personnes qui prennent tout cela au pied de la lettre, sans recul, ni réflexion.



J'ai totalement adoré les premières pages du roman, qui commence comme un conte de fée, avant de recoller brutalement à la réalité et nous montrer l'absurdité de certains principes religieux.



Ce livre nous fait réfléchir sur ce que nous impose la société, souvent au travers de la religion, ou de la bonne morale, au détriment de la liberté d'être soi-même.



J'ai beaucoup aimé ce texte puissant, d'autant plus écrit par une jeune autrice.
Lien : https://jelydragon.blogspot...
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Amen

Tout d'abord, merci à l'opération Masse Critique de Babelio et aux éditions " Des femmes - Antoinette Fouque " de m'avoir permis de lire ce roman.



En toute honnêteté, je ne me souvenais plus avoir sélectionné ce livre durant la Masse Critique donc j'étais particulièrement surprise de le recevoir. Peut-être même un peu déçue, puisque j'avais une excellente sélection. Mais, pourquoi pas ? Je suis ouverte à tous les types de lecture donc, j'y vais !



Et cela a été une énorme surprise ! Une bonne surprise ! Ce roman ne correspond en rien à ce que j'avais peur d'avoir entre les mains. Il est surprenant, vraiment.



Visuellement, c'est écrit gros, c'est aéré. Stylistiquement parlant, c'est facile à lire, c'est accessible sans être niais car plus profond que l'on pourrait le croire sur certains passages.



En somme, j'ai apprécié ma lecture. Elle me donne même envie de découvrir le premier roman de l'auteure, La dame aux Nénuphars. Alors, lancez-vous, vous aussi, si vous n'avez pas peur des critiques sur la religion.
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Amen

Gabriel et sa sœur sont nés dans une famille catholique très pratiquante, un élément de vie à surmonter ou dépasser pour se faire une place dans la vie. Un court roman, écrit sous une forme poétique, qui règle ses comptes à une certaine conception de la religion et brasse un peu trop de thématiques pour être pleinement convaincant. Mais une jeune auteure (née en 1992) à suivre.

Un livre reçu dans le cadre de Masse Critique Babelio.
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Amen

Viviane Cerf est une jeune auteure qui m'avait déjà pas mal intrigué pour son premier roman : La Dame aux Nénuphars. Ce deuxième roman est tout aussi original dans la forme que profond et fort dans le fond. Il commence quasiment par des éclats de rire de ma part lorsque les parents des deux jeunes gens se fréquentent :



"Les deux amants succombèrent à l'ivresse de l'amour, à la force de la passion et à l'impétuosité de leurs sens.



Bref, ils avaient envie de baiser.



Seulement une union qui ne se fait pas à l'aune de la bénédiction divine met l'une et l'autre de ses parties dans un péché mortel.



Ils prirent alors la décision de leur vie : se marier, car "il vaut mieux se marier que de brûler". [première épître aux Corinthiens, 7,9]



L'union éternelle de leurs âmes autorisant le rapprochement express de leurs corps, Monsieur pénétra dans Madame, Madame jouit sans doute de Monsieur -du moins, l'espérons-nous-, et, de fil en aiguille et de queue en vagin, ce qui devait arriver arriva.



Le ventre de Madame s'arrondit.



Merde, un mioche." (p. 8)



Puis, Viviane Cerf continue sur le même ton pendant plusieurs pages, parlant de la culpabilisation des diktats de l'Eglise et de ses représentants alors que certains ne se gênent pas pour les transgresser. C'est très drôle, ça m'a replongé un peu dans mes souvenirs d'enfance, élevé dans une famille catholique, certes très éloignée des préceptes des traditionalistes, mais cette notion de culpabilité, de péché, de bien et de mal étaient assez présente dans ces années-là. C'est sûrement de là que viennent mon athéisme convaincu et mon anticléricalisme avéré et revendiqués. J'ai donc beaucoup ri avant que le roman ne devienne plus grave, plus posé. Le frère et La sœur vivent alors des moments pas faciles. Et se posent les questions de la tolérance, de l'homosexualité, du féminisme, du poids des religions dans nos sociétés et de leurs carcans entravant la liberté de beaucoup et augmentant et entretenant la connerie de pas mal d'autres.



Un petit passage un peu long lorsque La sœur entre dans un troupe de théâtre et qu'elle répète Tartuffe, qui se répète un peu sur plusieurs paragraphes et puis, de nouveau Viviane Cerf m'a raccroché à son histoire et à ses personnages. Il faut dire que le ton et la forme me plaisent beaucoup. J'aime l'écriture rapide, parfois sèche, qui va à l’essentiel ou qui sait prendre du temps. L'auteure ne s'interdit aucune forme ni aucun mot -même parfois les plus crus-, son texte est d'une force et d'une profondeur incroyables, d'une vivacité indéniable. Les mots virevoltent, on est pris dans un tourbillon mais qui laisse le temps de se poser, de réfléchir. C'est une sensation rare et fort agréable. Viviane Cerf a écrit ce roman à l'âge de 22 ans, elle en a à peine plus aujourd'hui, il me semble qu'elle a des ressources et des capacités pour faire d'elle une écrivaine qui va compter, qui compte déjà. Une voix originale et forte.
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La Dame aux Nénuphars

Une jeune femme, provinciale, erre dans les rues de Paris. Elle est née non désirée, a subi des violences dans son enfance et tente de fuir tout cela. Ses rencontres avec Automne un homme aux yeux verts sapin dont elle tombe amoureuse, avec Chagrin son confident et avec la Dame aux Nénuphars qu'elle rencontre dans les lieux de culture et d'ouverture au monde, seront déterminantes pour elle.



Encore une étrangeté des éditions Des femmes-Antoinette Fouque après celle de Nathalie Léger-Cresson. Pour cet ouvrage, premier roman d'une jeune femme née en 1992 et écrit à 19 ans, que j'ose à peine qualifier de roman, c'est d'abord la forme qui surprend. J'ai plutôt eu l'impression de lire un long poème, autant dans la mise en page que dans l'écriture. Petites phrases qui ne finissent quasiment jamais une ligne. Parfois trois mots, parfois un seul, quelquefois un peu plus. Phrases nominales, ou plus classiques, rarement. Elles sont torturées, bizarrement tournées, le verbe parfois en position finale curieusement. Beaucoup d'images aussi, comme celle par exemple des nénuphars qui fleurissent sur des eaux troubles, les nénuphars qui sont les yeux des humains qui peuvent éclairer un visage même lorsque cet humain a vécu des événements terribles ou qu'il vieillit et que la fin approche. La résilience vue par les fleurs, j'ai trouvé cela très beau.



C'est aussi un voyage initiatique pour la jeune fille qui va devoir dépasser ses peurs et ses angoisses pour quitter son enfance violente. Les adultes qu'elle rencontre l'aideront à comprendre et s'enrichir. La Dame aux Nénuphars notamment qui l'ouvre à des réflexions et des images poétiques et fortes sur le sens de la vie, la vieillesse, l'éternité.



"Elle reprend : l'éternité : regarder.



Quand le nénuphar s'ouvre vainquant les eaux



boueuses.



Quand les yeux s'aperçoivent de la beauté



d'un instant.



L'éternité alors parce qu'il domine le temps.



Sort de la chaîne qui lie futur, présent, passé.



Tellement différent des autres qu'on peut pas



le mettre bout à bout des autres instants.



L'éternité : alors.



Des autres instants : il sort." (p.44)



Ce n'est pas toujours aisé d'entrer dans cet texte et peut-être cet extrait vous déroutera. En fait, le mieux serait de lire l'entièreté de ce texte, car toutes les strophes se parlent, se répondent et au bout de quelques pages, une musique naît qui ne nous quitte plus jusqu'à la fin. Un rythme. Une mélodie. Étonnant livre. Envoûtant. Poétique.
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