On se souvient encore dans tous les ports situés entre Sikra et Callao de l’étrange petit brigantin, de mince tonnage, mais d’une marche supérieure. Mille histoires baroques circulaient sur ses exploits, mais la plupart étaient colportées par des marins superstitieux et d’imagination vive, de ces gens qui démontrent couramment l’affinité naturelle existant entre le mensonge et l’oisiveté.
Le regard qu'il croisait n'était pas celui, dur et cruel, du gardien de la ménagerie, ni non plus celui, vide, frivole, curieux des spectateurs qui encouragent par leur présence et soutiennent de leur obole cette pratique infâme et exclusivement humaine qui consiste à capturer des animaux sauvages pour les garder toute leur vie dans les affres de la captivité.
"La résurrection de la petite Wang-Tai"
Mourir de faim quand on n’a pas un sou vaillant, voilà qui est désespérant ! Mais mourir de faim quand l’or fait éclater vos poches, c’est sublime. Certes, le seul vrai paradis est celui où l’affamé se trouve devant un repas succulent qu’il pourrait prendre s’il s’en donnait la peine ; puis, la panse pleine, s’endormit.
– Ah ! dit-il lentement et avec une netteté particulière, la pluie, vous aussi, vous a surpris sans pardessus ni parapluie ! Venez sous cette porte… il y a place pour deux.