Je dois un grand merci à l'avis de ma libraire qui m'a incitée à découvrir
William Chambers Morrow. Nouvelliste américain du XIXème siècle, j'ignorais jusqu'à son nom avant de tomber sur ce recueil paru aux éditions Libretto. Une maison que j'apprécie pour la qualité et la diversité de son catalogue.
Mais revenons au Singe, à l'Idiot et Autres Gens. Les quatorze nouvelles présentées ici offrent une suite de contes noirs, souvent cruels. L'humour n'en est pas exclu, si l'on aime l'humour grinçant et macabre.
W. C. Morrow pousse ses personnages dans leurs ultimes limites, retourne comme un gant leurs pensées les plus enfouis. Et ce faisant, il nous rend quasi acteur de ses récits par la forte attraction de son écriture et de la construction de sa narration.
Le sort se révèle généralement d'une funeste ironie pour les individus nés sous sa plume. Folie et violence se donnent la main dans plusieurs histoires pour conduire les êtres vers leur dénouement. La quatrième de couverture indique que chez Morrow, "l'on meurt beaucoup, et rarement dans son lit". C'est on ne peut plus vrai. L'intérêt vient aussi des caractères extraordinaires dont il dote ses personnages, simple quidam ou malfrat de haut vol, chirurgien de renom ou "freaks" dans une compagnie foraine. Si la chute de certaines nouvelles se devine avant les dernières lignes, d'autres réservent la surprise jusqu'au bout.
Un recueil d'un vif intérêt, où l'on ne s'ennuie pas un instant et qui rend hommage à un nouvelliste de qualité visiblement assez oublié de nos jours.