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Critiques de Xavier Bouvet (8)
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Le bateau blanc

Pour nombre d'entre nous les pays baltes représentent une vague entité sur un planisphère, quelque part vers le nord, mais pas sûr que beaucoup pourraient citer les noms des trois pays en question (Estonie, Lettonie, Lituanie) ni indiquer leur emplacement exact. Quelques lignes dans les livres d'histoire pour ceux qui s'en souviennent, objets d'invasions et de tractations pendant la seconde guerre mondiale. Récemment les voix de leurs gouvernements se sont élevées pour tenter de sensibiliser l'ensemble des européens au réel danger posé par les ambitions démesurées de la Russie ; les pays sont petits mais une chose est sûre, ils connaissent le sujet. Leur histoire est marquée par les occupations contre leur gré, tout comme leur voisin finlandais. En refermant le récit de Xavier Bouvet on a très envie de leur faire confiance sur ce point.



L'auteur nous propose de revivre un épisode incroyable et méconnu de cette région, lorsque en septembre 1944 l'Estonie, prise en tenailles entre l'occupant allemand en déroute et les chars russes volant officiellement à son secours pour mieux récupérer son territoire, tenta de rétablir son indépendance chèrement acquise dans les années 1920 et foulée aux pieds par les nazis. Une poignée d'hommes, intellectuels, avocats, parfois anciens ministres va s'attacher à restaurer la république, espérant obtenir le soutien des alliés face aux appétits de l'ogre soviétique. Mais les alliés ont d'autres préoccupations...



Par une habile construction, Xavier Bouvet revisite ces quelques jours clés tout en relatant en amont la genèse de cette situation politique intenable (Ô combien !) et en aval les conséquences pour les protagonistes soumis à la répression d'un régime qu'ils voulaient à tout pris éviter. Ce n'est qu'en 1990 que l'Estonie retrouvera son indépendance. Le récit tient en haleine, l'histoire prend corps, les destins se dessinent, tragiques, marqués par les contraintes de corps, les déportations et les assassinats. La figure d'Otto Tief émerge, son courage, son engagement mais surtout sa calme détermination marquent, loin des images de héros tous puissants aux égos surdimensionnés. L'homme paye très cher sa défense de la liberté, mais ne renonce jamais, puisant dans les livres une inspiration sans limite. Cet ouvrage est un coup de projecteur bien mérité. Voire utile puisque l'histoire a tendance à bégayer.



Une lecture addictive, inspirante et particulièrement enrichissante.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le bateau blanc

Le 13 février 2024, la Russie a lancé des avis de recherche contre des responsables politiques des pays baltes et de la Pologne au motif d'une vision opposée de l'Histoire. Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a ainsi justifié : « Ces gens sont responsables de décisions qui sont de facto une insulte à L Histoire, ce sont des gens qui mènent des actions hostiles contre la mémoire historique, contre notre pays ».



Parmi les responsables politiques visés figure Kaja Kallas, la première ministre de l'Estonie, accusée par la Russie de destruction de monuments en hommages aux soldats soviétiques [1].



Dans le bateau blanc de Xavier Bouvet, il est question de l'Estonie, de la Russie (à l'époque du roman, il s'agit évidemment de l'Union Soviétique) et de l'Histoire, qui semble vouloir se répéter.



Dans son premier roman, Xavier Bouvet relate un épisode assez peu connu de la seconde guerre mondiale : la constitution du gouvernement Tief de 1944 qui ne dura que du 18 au 22 septembre 1944. Avec la Finlande, la Roumanie, la Pologne et les deux autres pays baltes, la Lettonie et la Lituanie, l'Estonie a été un des enjeux du pacte germano-soviétique de non-agression ou pacte Ribbentrop-Molotov signé en août 1939. En plus de la non-agression, le pacte a consisté en une espèce de répartition des six pays concernés entre les deux sigantaires. Dans le cas de l'Estonie, placé sous l'influence de l'URSS, c'est l'obtention de ports supplémentaires dans la Baltique et l'accroissement de sa zone côtière qui motive l'URSS. En juin 1941, l'Allemagne Nazie lance l'opération Barbarossa et envahit entre autres l'Estonie, occupée jusqu'au 18 septembre 1944. Entre ce retrait des forces d'occupation allemandes et l'arrivée de l'Armée Rouge le 22 septembre 1944, Otto Tief, avocat, homme politique et commandant militaire pendant la guerre d'indépendance estonienne de 1918-1920, forme un gouvernement éphémère.



C'est cette période du 18 au 22 septembre 1944 que relate Xavier Bouvet dans Le bateau blanc. Très documenté et fruit de près de trois ans de recherche, le roman historique proposé par Xavier Bouvet traite, en mêlant L Histoire et les histoires personnelles, de la résistance d'hommes et de femmes pour défendre leur indépendance.



Dans la préface à la réédition de le masque de Dimitrios d'Eric Ambler, Olivier Cohen écrit : "Oui, il est urgent de lire (ou relire) Ambler aujourd'hui. le monde dont il parle a changé. Mais est-ce bien sûr ? Les démocraties sont menacées, l'économie fragilisée. Les frontières se ferment. La guerre est de retour en Europe et au Proche-Orient. Des nations émergentes refusent de s'aligner sur les grandes puissances, augmentant l'instabilité générale" (p. 10-11). La lecture du livre de Xavier Bouvet permettra de mieux comprendre pourquoi l'Estonie est à l'affût des manoeuvres russes depuis l'invasion de l'Ukraine.



[1] En 2022, le gouvernement estonien avait décidé de déplacer un char de l'armée rouge de la ville russophone de Narva pour l'entreposer au musée de la guerre afin d'éviter des tensions.
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Le bateau blanc

Livre détonnant (j’insiste sur le doublement de la consonne) au sein d’une production littéraire souvent plus légère en ce début d’année, Le bateau blanc est un roman historique consacré à la République indépendante d’Estonie et à ses fondateurs modernes, plus particulièrement Otto Tief, premier ministre de ce petit état pris en étau entre deux totalitarismes : la Russie à l’époque de l’U.R.S.S. et l’Allemagne nazie.



À l’image d’un accouchement long et difficile, au prix de nombreux efforts et de grandes souffrances, l’Estonie a fini par obtenir son indépendance comme d’autres pays de l’ancienne Union des Républiques Socialistes Soviétiques au début des années 90.



Ses fondateurs ne rêvaient pas tant d’indépendance que de neutralité. Un idéal mis à mal par des nations voisines pour le moins belligérantes au féroce appétit territorial qui s’est manifesté tout au long du XXème siècle. Mais peut-être n’étaient-ce que les prémices de ce qui secouerait la scène mondiale au cours du XXIème…



À l’heure où la Russie se trouve de nouveau en proie à une fièvre expansionniste, il est bon et intéressant de se pencher le temps d’un roman sur la vie mouvementée de ces hommes qui avaient rêvé l’Estonie calme et paisible.



Avec Le bateau blanc, Xavier Bouvet donne à l’Estonie ses lettres de noblesse et à ses lecteurs l’envie de découvrir plus pleinement ce pays discret qui semblerait insignifiant au sein de la grande Europe.



Ce livre ne m’a pas transmis des idées politiques mais des envies de voyage. Une belle découverte.
Lien : https://cequejendis.fr/2024/..
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Le bateau blanc

Dès les premières pages on est dans le contexte politique. A la fois l'entrée en matière est très intelligente par le parallèle qui est fait à un fait divers plus vieux mais elle est aussi -pour quelqu'un comme moi peu aux faits du contexte historique de l'Estonie en 1944- un peu brusque, c'est donc un peu dur de rentrer dans ce roman.

Mais rassurez-vous pour ceux qui seraient dans le même cas de figure que moi, on revient très vite dix ans en arrière pour nous narrer tous les évènements qui vont nous amener à ce fameux début.

Très vite on découvre un peu mieux les personnages et on se sent intrigué. De mon ignorance déjà mentionnée ci-dessus de l'histoire Estonienne, je ne peux m'empêcher de chercher sur internet quelques noms et,c'est ce qu'il me semblait, les personnages du roman ont vraiment existé. Et c'est passionnant de découvrir ici une Histoire que l'on ne nous raconte jamais. Passée la difficulté de bien intégrer tous les personnages, on est happé par cette histoire qui sans être un documentaire se veut très proche de la réalité, nourrie de témoignages et d'ouvrages historiques même si -l'auteur le dit- "Il a pourtant fallu choisir, simplifier, animer, mettre en scène, quelques fois altérer, en un mot créer."

Le rythme est admirablement choisi, comme l'on est toujours suivant les chapitres entre deux époques, des chapitres où tout va très vite et où l'on avance heures par heures s'alternent à la fin avec des chapitres où des années s'écoulent.

Et moi qui à chaque chapitre me demandait "mais ce bateau blanc alors ?" Eh bien oui l'auteur est bien malin il attend l'avant dernière minute pour donner le fin mot de l'histoire. Mais pour le connaître il faudra le lire à votre tour.
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Le bateau blanc

Comment une poignée d’hommes guidés par leurs idéaux ont tenté en 1944 de changer le destin de leur pays l’Estonie. Mais qui se soucie de ce pays coincé entre deux empires ambitieux ?



Comme le dit lui-même Xavier Bouvet, on oscille entre la pure fiction et le travail d’historien. Ce fragment d’Histoire d’un pays largement méconnu est raconté de façon captivante dans une langue riche. Les allers et retours dans le temps peuvent être déroutants mais amènent du rythme. Il faut juste se familiariser avec les noms de famille estoniens et la géographie du pays, mais une fois passé ce cap, on est embarqué dans l’histoire, les stratégies politiques et militaires des uns et des autres. Et le bateau blanc ? Suspense jusqu’au bout…



Une lecture passionnante pour en apprendre plus sur l'Histoire de l'Europe.
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Le bateau blanc

A travers son récit romancé de l'épopée du commandant Otto Tief, héros de la résistance estonienne contre l'Armée rouge, Xavier Bouvet nous replonge dans l'histoire longtemps falsifiée du petit Etat Balte aujourd'hui en pointe contre l'offensive russe.
Lien : https://www.lesechos.fr/week..
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Le bateau blanc

"Le Bateau blanc" de Xavier Bouvet : le récit implacable des cinq jours vains d'un Premier ministre estonien.
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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Le bateau blanc

Dans son premier roman, Xavier Bouvet, qui vit en Estonie, raconte comment, en 1944, l'État balte a défié l'URSS en proclamant son indépendance.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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