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3.15/5 (sur 10 notes)

Nationalité : Turquie
Né(e) à : Bruxelles , le 15/07/1958
Biographie :

Yiğit Bener est un écrivain, traducteur et interprète turc.

Il a grandi entre la France et la Turquie qu'il quitte en 1980 pour n'y revenir que 10 ans plus tard. Il habite Istanbul depuis 1990.
Il a publié quatre romans, un recueil de nouvelles (traduit en français par Célin Vuraler : "Autres Cauchemars", Actes Sud, 2010) et de nombreux essais.

"Heyulanin Donusu" a obtenu le prix Orhan Kemal du meilleur roman en 2012.

Dans son roman publié en 2015, "Le Revenant", Yiğit Bener observe avec détachement et humour son pays, la Turquie.

Il a également traduit plusieurs ouvrages, notamment Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline (prix de la meilleure traduction, 2002).




Source : Wikipedia
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Yigit Bener - le revenant .
Yigit Bener vous présente son ouvrage "Le revenant" aux éditions Actes Sud Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/yigit-bener-revenant-9782330048303.html https://www.facebook.com/Librairie.mollat/ https://twitter.com/LibrairieMollat http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/ https://vimeo.com/mollat https://instagram.com/librairie_mollat/ https://www.pinterest.com/librairiemollat/ http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ https://soundcloud.com/librairie-mollat http://blogs.mollat.com/ Note de musique : Morning Song (Live @ KEXP)

Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Ah, le corps de la femme, aaah... Tout le problème, c'est de savoir à qui il appartient... Et il ne manque pas de prétendants. A commencer par les hommes de la famille: son papa... son grand frère, voire son petit frère... son mari... son fils... son fiancé...et toute la mêlée. Ensuite, sa mère, ses tantes, sa mémé, sa cousine éloignée au troisième degré et même les voisines... Son professeur ou son précepteur de Coran... son patron... les étrangers et les gens du quartier... les touristes donneurs de leçon... Et même des juges de la Cour européenne des droits de l'homme ...et aussi des fondations... la religion... le gouvernement... la presse... le porno... et même la mode. Le premier ministre... le président... les dirigeants de l'opposition... les oulémas ... l'Etat-Major général, ou bien les pontifes de l'industrie du textile ou des adorateurs de la mode... Sans oublier les bébés affamés qui ont les yeux rivés sur leurs seins!
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Pour se démarquer des "autres", toute communauté commencera tôt ou tard à développer des discours irrationnels sur l'appartenance, en cultivant l'altérité, l'exclusion et finalement le mépris d'autrui. Ses membres ressentirent le besoin de se différencier à travers des symboles, des uniformes et des rituels, et de proclamer leur supériorité sur les autres.
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Bien sûr, le nouveau pouvoir politique qui avait "pris possession" du pays à l'issue des élections de 2002 n'était pas ma tasse de thé. Le climat conservateur est bien contraire à mon mode de vie, opposé autant à mon raisonnement qu'à mes sentiments ... D'un autre côté,.. Qu'en est-il des anciens dirigeants? De ceux qui tenaient les rênes du pouvoir depuis toujours? Les porteurs d'étiquettes! Les bourreaux! Si notre "beaux pays" était resté entre leurs mains, cela n'aurait-il pas posé problèmes? Pour quelles raisons regretterions-nous le modèle et l'ordre juridique militaires établis par le coup d'Etat du 12 septembre 1980 (et d'ailleurs renforcés lors du coup d'Etat rempart de 1997)?
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C’est étrange, après avoir quitté le nid familial pour travailler ou emménagé ailleurs pour leur mariage, la plupart des gens ne reconsidère plus jamais l’orientation de leur vie. Ils se laissent porter. Ils passent toute leur existence, ou presque, dans les limites d’un cadre figé sans jamais la remettre en question.
Il y a pourtant bien des gens qui pensent à redresser la barre et à changer de direction. Cette idée vient ronger chacun de nous, tôt ou tard. Mais au final l’inertie, les habitudes, les obligations ou bien tout simplement la lâcheté reprennent le dessus.
Pour le revenant, changer n’est pas un luxe. Changer, c’est sa destinée. À force de pérégrinations, il s’est changé lui-même ainsi que le monde connu qui l’entourait.
Pendant les mois que j’ai passés à Ankara, j’ai dû faire face à cette dure réalité : contrairement à ce que j’avais cru lorsque j’étais dans l’autre monde, j’ai compris que je n’avais jamais eu ma place dans mon passé non plus. Il fallait désormais que je prenne un nouveau cap.
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Être revenant, c’est l’art de tirer les leçons des coups que l’on a reçus. Une école qui nous purge du vice de l’orgueil.
Le revenant ne peut regarder les orgueilleux obnubilés par le pouvoir autrement qu’avec commisération. Leur existence est bien pathétique. Ils n’ont de cesse d’enfoncer les têtes de leurs subalternes, puis de se fondre en courbettes devant leurs supérieurs : coincés entre la frustration de ne pouvoir surpasser celui d’en haut, et la crainte d’être supplanté par celui d’en bas… Une vie de tourments, en mobilisation générale permanente pour une guerre sans fin, sans vainqueur… Tant de fatigue pour de telles indignités !
Le revenant ne perd pas son temps avec ce genre de pitreries. D’avoir lui-même brusquement perdu tout pouvoir, il a eu la révélation qu’il n’était qu’un minuscule point dans l’univers, de surcroît bien éphémère, et a perçu l’absurdité de la course à un pouvoir si volatil.
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(...) l'Etat policier, ce monstre qu'ils avaient créé lors du précédent coup d'Etat, s'était retourné contre eux. Ils ont découvert la brutalité du système, sur lequel ils préféraient fermer les yeux lorsqu'il s'acharnait contre d'autres. Même ceux qui avaient durant des décennies foulé aux pieds tous les droits et toutes les lois, et qui s'apprêtaient à suspendre tout système judiciaire, criaient maintenant à l'injustice! En réalité, cela pouvait être considéré comme un développement positif: désormais, puisque même les anciens bourreaux étaient devenus victimes, toutes les couches de la société sans exception se plaignaient de la dictature, réclamaient l'avènement d'une démocratie réelle et d'un véritable Etat de droit, et défendaient farouchement les droits de l'homme: bref, tout le monde était devenu démocrate ... mais démocrate uniquement lorsqu'il s'agissait de ses propres droits.
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C’est mon sournois de voisin qui était le grand fautif : il arrosait son jardin matin et soir ! Et, bien sûr, il ne me ressemble pas. Un fainéant, quoi. Il reste dans son jardin, sous le soleil, toute la journée malgré la chaleur infernale… Il a une peau de buffle ! Il ne doit pas souvent se faire piquer, j’en mettrais ma main au feu. Il n’est pas dans la ligne de mire. Vous devriez voir son genre : avec ses longues jambes toutes maigrichonnes… son dos voûté… et des bras fluets si proches de son cou qu’on dirait qu’ils lui sortent des oreilles, des yeux globuleux et sa mâchoire en pointe… On aurait dit un… mon Dieu, ce n’est pas vrai…
Sa dernière invention : réunir à l’arrière de son jardin des seaux remplis d’eau. C’était une soi-disant prévention contre les feux de forêt. Mon œil, oui ! Au contraire, il attise les flammes. Un nid gorgé de larves. Il les fait se reproduire pour qu’ils viennent me piquer je le sais ! Juste pour me narguer. Combien de fois l’ai-je mis en garde, mais il ne me prend pas au sérieux. De quel droit venais-je fourrer mon nez dans son jardin ? Oh mais j’en ai parfaitement le droit, s’il continue à élever des moustiques sur son terrain pour qu’ils viennent m’agresser dans ma maison, je ne me laisserai pas faire, c’est sûr. (« La fièvre »)
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Il semblerait que les êtres humains aient du mal à gérer deux de leurs plus grandes caractéristiques : la contradiction et la diversité …
Pourtant, ce désir d'uniformisation n'est-il pas à l'origine des tragédies, des massacres, des génocides et de la folie totalitaire tout au long de l'Histoire ? Communauté, ghetto et apartheid : revêtir l'armure … ériger des murs … se renfermer sur soi … ne se lier qu'avec nos semblables … rigidités identitaires à la chaîne … symboliser notre apparence …
La guerre des symboles prépare les esprits aux véritables guerres : à écraser comme un insecte et exterminer cet autre que l'on ne tolère plus, au nettoyage ethnique, à l'échange des populations, la déportation, le massacre de masse, le génocide, à effacer les traces du passé, la suppression de la mémoire … […] Uniforme est synonyme de guerre : qui le revêt finit par partir en guerre.
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Ainsi, « modernité » et « bigoterie » peuvent se croiser au même carrefour : si ces femmes qui croient devoir se voiler renonçaient d'elles-mêmes à leur désir d'étudier, de travailler, d'écrire, de revendiquer leurs droits, de tenter de bénéficier des bienfaits de la modernité ; si elles acceptaient de disparaître de la circulation et restaient cloîtrées chez elles, apparemment, modernes et bigots, tout le monde serait content ! […] Y a-t-il vraiment une différence significative entre l'attitude de la police des mœurs de Téhéran à l'encontre des femmes dont le voile se relâche, et l'expulsion des femmes voilées de l'université d'Ankara ? En quoi serait-ce plus civilisé de contraindre à Paris une femme à retirer sa burqa que d'autres l'avaient obligée à enfiler à Kaboul ?
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On avait surnommé l’Invertébré celui qui avait la moustache pendante. À cause de son allure dégingandée, je crois. Sa lèche nous tapait sur les nerfs : un fayot qui nous regardait de haut. On ne s’est jamais entendus. En revanche, il m’était déjà arrivé de discuter avec son acolyte. Un gars plutôt sympa, pas méchant… En tout cas, c’est l’impression qu’il me donnait… Maintenant, est-ce lui qui avait changé, ou bien moi, ou alors l’un et l’autre, je ne sais pas trop… Mais une chose était sûre : nous n’avions plus rien à nous dire. Il était en colère contre le monde entier : contre tous ces États impérialistes occidentaux qui nous voulaient du mal… les voisins ennemis… le prétendu génocide… ceux qui bradaient nos intérêts à Chypre… Ces escrocs intégristes et affairistes… Le patronat à la solde de l’étranger… La presse collaboratrice… les soi-disant compatriotes qui s’évertuaient à parler cette langue dont on nous avait pourtant enseigné l’inexistence… Les gauchistes invétérés, qui n’avaient jamais réussi à surmonter l’humiliation de s’être fait botter les fesses… Et surtout ces intellectuels peu éclairés, tous aveugles, vénaux, et traîtres de surcroît ! (« L’expérience »)
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