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Citations de Yvan Pommaux (179)


Quand on donne du feu, on ne perd rien et on donne tout. Il en est ainsi de l'écriture et de la lecture.
Claude Ponti
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Pippi Longstocking [Fifi Brindacier] m'enseignait quelque chose que je ne comprenais pas alors et que j'ai découvert beaucoup plus tard. Aujourd'hui, je sais que les qualités de cette petite fille viennent tout simplement de ce qu'elle savait rester fidèle à ses propres désirs. Elle était peut-être une rebelle qui s'attaquait aux lois des adultes et au carcan de l'école, et sans doute faisait-elle table rase de l'image conventionnelle de la petite fille, mais par dessus-tout, elle était fidèle à elle-même.
Stephanie Blake
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Je devais avoir cinq ans et je lisais tout ce que je trouvais. Je me souviens de l'odeur des livres quand je les ouvrais. J'étais fascinée par les dessins, les couleurs et les expressions des personnages. Ne sachant pas encore lire, j'inventais, au fil des pages, des histoires autour des images que je découvrais. Quelques temps plus tard, je compris que les lettres collées les unes aux autres formaient des mots, les mots des phrases, et que tout cela avait un sens : je lisais!
Stephanie Blake
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Et un jour, j'ai rencontré Geneviève Brisac. Dans un livre, puis pour de vrai, comme disent les enfants. J'ai lu les romans qu'elle écrivait, et ceux qu'elle publiait. Je me souviens avoir pensé, émerveillée : on peut donc écrire ainsi. Pour les adultes, et pour les enfants. On peut, dans les deux cas, s'adresser à l'intelligence, à la sensibilité et à l'humour du lecteur. On peut le prendre par la main, lui chuchoter des mots de douceur à l'oreille, le faire rire, l'étonner, l'emmener là où il ne s'attendait pas à aller, là où soi-même on ignorait que l'on irait, et puis le lâcher parce qu'une fois le livre fini, il peut se débrouiller tout seul pour vivre, et trouver d'autres livres.
Valérie Zenatti
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Le temps s'est écoulé, ploc, ploc, j'ai changé de pays une fois, deux fois, de langue aussi, de maison, d'amis. Mais partout j'emportais avec moi mon kit de survie: un livre, au minimum, et un cahier pour écrire. Ainsi équipée, je pouvais aller n'importe où, attendre des heures un bus, un train, un être, une trahison, je n'en avais cure, j'étais protégée, à l'abri.
Valérie Zenatti
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Mais supposons un instant que je me sois trompée, que le monde dans lequel nous vivons ne soit ni dur, ni violent, et que l'espèce humaine et la civilisation ne soient pas si menacées que cela, finalement. Que reste-t-il de nous? Nous, les super-héros défenseurs de la littérature? Restent nos index timides pointés vers la liberté, vers un plaisir quasiment gratuit.
C'est là, à portée de main, ça ne tombe jamais en panne, ça tient au creux de la paume, c'est un miroir, une machine à remonter le temps, une porte ouverte sur l'autre, c'est un livre.
Agnès Desarthe
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[Quoi qu'on lise] il s'agit de sortir de soi, de se quitter, de présupposer une altérité séduisante, d'accepter de s'y laisser mener. "Où je suis quand je lis?", mais aussi : "Qui je suis quand je lis?". Je suis tour à tour le personnage, l'auteur, le mot, l'aventure. Je me dissous, et le fait que j'agrée volontiers cette petite disparition n'a rien à voir avec la haine de soi et tout à voir avec l'amour de l'autre.
Agnès Desarthe
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Ce qui me frappe, quand j'observe la place du livre dans notre société, c'est sa parfaite inadéquation du point de vue du temps: un livre s'écrit lentement, il se lit lentement. La lecture, même lorsqu'il s'agit de poèmes, de nouvelles ou de récits courts, s'inscrit dans la durée. Or, nous vivons dans un monde spectaculairement morcelé, rapide, efficace. Je ne dis pas que c'était mieux avant. Je constate simplement que, dans le monde où nous vivons, le livre, qui est lien, qui est présence, lenteur et silence, détonne.
Agnès Desarthe
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La lecture n'est pas un loisir qu'on puisse comparer au cinéma ou au jeu vidéo, c'est le passeport pour l'insertion dans notre société et c'est ce qui donne accès à la liberté, liberté de parler, de penser, de circuler. Je me souviens de ce cri de mon fils aîné quand je lui avais parlé de ces milliers, de ces centaines de milliers de français qui ne savaient pas lire :
- Mais c'est affreux, on les a abandonné!
Trente années ont passé, rien n'a changé. Ce n'est pas la lecture qui est en danger, ce sont les illettrés.
Marie-Aude Murail
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Si, enfant, j'avais été livré à la télévision, aux console de jeux et à Internet, mais quasiment privé de lecture, comme il est de plus en plus fréquent chez les enfants, je serais une autre personne, sèche et creuse assurément; la seule idée est effrayante.
Mesdames, Messieurs, qui désirez nous gouverner, je ne peux imaginer que vous trouviez avantage à régner sur un peuple décérébré. Car le livre n'est pas un luxe, ni une fantaisie d'intellectuel, ni l'expression d'un snobisme. Ceux qui voudraient nous le faire croire sont de clinquants imbéciles, ou, plus grave encore, des esprits malins espérant exploiter l'ignorance.
Battons-nous.
Jean-François Chabas
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La bibliothécaire me montra des couvertures et m'expliqua, quand je fronçais le nez, que l'on ne pouvait pas forcément juger du contenu à partir de l'image. Que l'auteur, c'était le plus important. Et qu'il fallait être curieux. Que ce n'était pas grave d'être déçu. Qu'on avait souvent de bonnes surprises.
Je la regardais, méfiant : je ne veux pas être déçu. Parce que, quand j'aime, je suis avec mes héros. Je suis dans mon lit de trappeur, dans ma cabane faite de gros rondins de bois brut, j'entends hurler le vent. Mais je suis au chaud, protégé par le talent de mes amis discrets et passionnants, les auteurs.
Plus d'un demi-siècle plus tard, rien n'a changé. D'autres amis se sont ajoutés à cette première liste. Toujours aussi discrets, toujours aussi passionnants. Je n'ai plus peur. Je sais qu'une inépuisable chaîne d'ami(e)s m'attend.
Arthur Hubschmid, directeur éditorial et cofondateur de l'école des loisirs.
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L'enjeu rappelé dans ce recueil est bien là: C'est l'éducation du sens critique qui donne aux lecteurs la liberté de choisir et leur assure d'être demain des femmes et des hommes libres.
Jean Delas et Jean-Louis Fabre, directeurs de l'école des loisirs, septembre 2011
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Pourquoi je lis (Susie Morgenstern)
1. Je lis parce que je suis souvent amenée à me trouver seule et que lire est l'un des plus grands plaisirs que la solitude puisse m'offrir.
2. Parce que lire me console de ma solitude.
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C'était un album. [...]
C'était aussi comme une maison. Une porte que l'on dessine et derrière laquelle il y a un monde, un monde où la peur n'existe pas, un monde où la solitude n'existe pas, un monde où le temps s'abolit.
(Geneviève Brisac)
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Contribution de Marie Desplechin

J'aime/j'aime pas

Je n'ai pas beaucoup d'affection pour les lecteurs en général, les grands lecteurs surtout. Je n'aime pas leurs manières péremptoires, leurs certitudes d'être au-dessus du commun, ces phrases satisfaites qu'ils ont pour parler d'eux-mêmes et de leurs inoubliables lectures, quand ils étaient tout petits déjà et qu'ils lisaient Chateaubriand et Flaubert, et tout ce qu'ils ont lu depuis, le crayon à la main, et toutes ces études formidables qu'ils ont faites par la suite et grâce auxquelles ils sont devenus des per¬sonnes si intéressantes et avisées, et puissantes. Oh, mon Dieu. Je n'aime pas les lecteurs qui se situent du côté du manche, ceux qui font la police dans les bibliothèques, les intellectuels de gouvernement, les dispensateurs nationaux du sens, les généraux tortionnaires. Je ne peux pas croire qu'ils aient été des lecteurs dans leur enfance, ils ont dû oublier, et encore, cette enfance, ils ne l'ont pas habitée très longtemps.
Mais je me sens proche de ceux qui se sont perdus dans la lecture comme dans une forêt han-tée. Ils ont emprunté des chemins qui ne menaient nulle part. Ils ont ouvert leur sentier tout seuls, avec un Opinel, au risque des mauvaises rencontres, au risque de se faire peur ou de se faire mal, au risque même de tourner en rond. Ils ont découvert des ruisseaux et des rivières, des précipices, des clairières, des prairies et des trouées sur le ciel. Ceux-là, quand ils parlent de leurs lectures, ont une manière singulière de le faire : les mots qu'ils utilisent sont les leurs, et ils se fichent bien que tout le monde lise qui ils lisent, que tout le monde aime qui ils aiment, ils veulent bien être tout seuls, ils ont même quelque chose d'un peu jaloux. Partager ses amours avec n'importe qui, c'est à vous dégoûter d'aimer.
J'aime la collégienne qui lit tout ce qui lui tombe sous la main et qui fait le désespoir du conseil de classe. (« Elle ne s'intéresse à rien, elle ne fournit aucun effort. ») J'aime le grand gamin qui vient de lire son premier livre et qui n'en revient pas de l'avoir lu en entier et d'y trouver un tel plaisir. (« Madame, je l'ai fini et tout de suite je l'ai recommencé. ») J'aime le dandysme un peu las de l'une et la joie éclatante de l'autre. J'aime la lycéenne évaporée pour qui je pille le rayon poches de la librairie, en vacances, et qui m'envoie des SMS à chaque livre qu'elle termine, parfois deux par jour, c'est insensé. J'aime le tout petit enfant qui récite son album préféré, au fur et à mesure que je tourne les pages, il a retenu jusqu'aux virgules. J'aime le bébé qui essaie furieusement d'entrer dans le livre cartonné en poussant les pieds dans la reliure. J'aime mon fils qui refuse d'ouvrir un livre parce que lui qui peut voir sans ciller n'importe quelle horreur sur un écran sanglote à la fin du Lion, à la fin de La Rencontre, au milieu des Malheurs de Sophie, aux deux tiers de Oh, boy !. J'aime mon fils quand il lit la Rubrique-à-brac, que j'ai lue à son âge. J'aime mon grand fils quand il lit les Métamorphoses, ou L'Univers, les dieux, les hommes racontés par Vernant, lentement, calmement, allongé dans un canapé. J'aime ma fille quand elle lit « Coeur Grenadine », Barbara Cartland, Jane Austen, Edith Wharton, et finit par déclarer, per¬plexe, qu'elle ne comprend pas qu'on tombe amoureux. J'aime l'amie qui a trouvé son premier roman sur une poubelle et n'a cessé depuis de lire. J'aime les gens qui empruntent les livres, ceux qui fréquentent les bibliothèques, et ceux qui vénèrent des graphomanes que le monde a oubliés. J'aime les enfants quand ils lisent, les grands, les très grands enfants aussi, et même les vieux enfants.
Je crois que je n'aime pas beaucoup que la lecture soit cette Vertu publique dont on peut tirer de la gloriole et des profits orthographiques ou sociaux, ni ce mausolée muet dans lequel on précipite de force et comme au hasard des collégiens rétifs et qui n'y comprennent rien. Je crois que je voudrais toujours qu'elle soit un vice privé, un chemin de traverse, une échappée belle et que chacun lise pour soi, contre le monde. Je crois même que nous devrions avoir l'ambition poli¬tique d'inviter autour de nous au repli, au retrait du monde, à la désobéissance aux canons, à la solitude et à l'égoïsme enfantin de la lecture. Il me semble que rien ne prépare mieux à tenir tête (à la meute, à la peur, à l'autorité, à l'existence même) que l'expérience solitaire de la liberté, et, franchement, quel meilleur champ d'exercice, plus vaste, plus divers, plus sauvage, plus scandaleusement personnel, que la lecture ?
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