Plongée dans le Paris des exilés latino américains, ceux qui fuirent leur pays après y avoir fait le coup de feu contre les dictatures. Qui firent parfois un séjour cauchemardesque dans leurs geôles. Et qui pire que tout ! sont artistes.
Si certains pensent encore que l'on s'exile par confort ou pour prendre le travail et la Sécu de pays mieux pourvus, qu'ils lisent cette BD. Cette histoire est vue par les yeux (faussement) naïfs de l'auteur de l'album, jeune Espagnol franchement débarqué non pas pour fuir Franco mais pour écrire une biographie de Jean Seberg. Autant dire qu'il va être singulièrement secoué par ces hommes et ces femmes qui cherchent comment vivre à nouveau entre petits boulots minables et recherche de sens pour repratiquer leur art. C'est aussi la fin des barbouzes, mais s'ils sont séniles, ils ne sont pas encore morts et autant dire que le rôle de la France n'est pas beau.
La BD est elle-même semble toute simple au niveau du graphisme, mais l'oeil mérite de s'y attarder. Il y a quelques plans, détails, qui sont autant d'hommage aux grands noms de l'art que de trouvailles pour aider la narration.
C'est dense, documenté. C'est triste et torturé et pourtant, on aimerait lire des lives (en général) de cette qualité bien plus souvent.
Challenge Bandes Dessinées 2020
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J'ai rarement mis autant de temps à lire une BD... Il faut dire que celle-ci est dense. Les dessins sont tout en noir et blanc, avec des traits très hachés, les décors sont comme dessinés à la règle. Cette dynamique ne m'a pas déplu, mais le style artistique est tout de même particulier.
Nous voyageons un peu partout dans le monde, on pose ses valises à Paris, où les différents héros sont des artistes sud-américains, des exilés politiques qui luttaient contre la politique de Salvador Allende à grands coups de pinceaux. Les personnages sont nombreux, si bien qu'on peut s'y perdre un peu, jusqu'à ce qu'ils se croisent et qu'on fasse le lien entre tous. Le lien, c'est aussi un écrivain espagnol, qui veut écrire une biographie de Jean Seberg.
La BD nous plonge dans le quotidien de clandestins, marqués par la violence, la torture, la recherche d'identité. Chacun essaie de s'en sortir sans renoncer à son art, et les destins s'entremêlent, avec en toile de fond un trafic d'art.
Un roman graphique hautement intéressant, j'ai juste regretté de ne pas assez bien connaître cette partie de l'Histoire, pour réellement bien saisir l'histoire.
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Le mythe Tina Modotti, c'est dingue qu'il y a des personnes qui ont réussi a avoir 10 vies en une. Une belle BD pour une première découverte de la vie de Tina M.
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Tina Modotti auteur : Ángel de la Calle
ISBN : 2849990973
Éditeur : VERTIGE GRAPHIC
Une splendide BD ou plutôt un roman graphique écrit par un passionné qui reste cependant lucide et intègre.
Angel de la calle nous guide dans l’univers, pardon les univers de Tina Modotti.
Il en déroule le fil, en cerne la complexité, tente de mettre en abîme les zones d’ombre, les incertitudes. Il met tout son art au service de cette biographie et nous prend par la main pour nous emmener à la rencontre de son personnage.
Bien documenté, l’ouvrage laisse au lecteur sa part de jugement sur les aspects controversés ou peu compréhensibles de la vie de Tina Modotti.
Une petite réserve sur le plan graphique, l’agencement des bulles n’est pas toujours des plus heureux, certaines cases offrent une respiration, une pause ; j’aurais aimé qu’elles soient plus nombreuses.
Ce petit bémol n’empêche en rien la réussite de l’auteur qui réussit à partager son attachement à madame Modotti, on referme le livre avec l’envie d’approfondir le sujet, des rester dans cette époque.
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Regards croisés et enquête autour de la révolution culturelle de gauche, en Europe et Amérique latine. Pas à la hauteur de son ambition, souvent manichéen et maladroit. Déçue.
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