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4.21/5 (sur 39 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Nyon , le 31/03/1857
Mort(e) à : Grasse , le 29/01/1910
Biographie :

Critique littéraire, journaliste et écrivain suisse. Aujourd'hui oublié, un critique français n'avait pourtant pas hésité à l'appeler « l'un des maîtres de l'heure »

Source : Wikipedia
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Édouard Rod
Les peuples marchent grisés par les mots sonores et menteurs claironnés à leurs oreilles, sans révolte, passifs et résignés, alors qu'ils sont la masse et la force, et qu'ils pourraient, s'ils savaient s'entendre, établir le bon sens et la fraternité à la place des roueries sauvages de la diplomatie.
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«... Hyacinthe, nota-t-il dans ses carnets un jour de veine satirique, fait le bien comme on exerce certains métiers, pour gagner. Elle y met d'ailleurs tant d'art qu'elle force l'admiration. Seulement, lorsqu'on découvre le secret de ses manœuvres, on se prend de goût pour les francs égoïstes, de méfiance pour les philanthropes. Quand la charité n'est pas toute désintéressée, elle est la plus noire des hypocrisies ; quand on se pousse dans le monde à coups de bonnes œuvres, on marche à pas précipités vers l'Enfer. Ne pouvoir aimer le bien pour le seul plaisir de le faire, jouer de la charité comme d'un levier ou d'un outil, feindre la bonté pour en tirer profit, voilà des signes certains d'instincts cupides. Je les trouve plus odieux chez une femme. »

Chapitre I
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(...) sous toutes les latitudes, dans tous les climats, les hommes ont les mêmes passions, par conséquent les mêmes faiblesses. La balance du bien et du mal est partout à peu près la même. L'admirable roman de Tolstoï, — pour ma part, je n'en connais aucun qui régale! — pourrait se passer n'importe où: car, partout, les conditions de la vie sociale livrent les jeunes filles sans appui aux convoitises naïves ou perverses des hommes.

Chapitre IV
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En réalité, M.Léonard Ferreuse était simplement de ceux qui ont deux manières d'être : l'une pour leurs proches et pour eux-mêmes, l'autre pour la galerie, — et cela moins par habileté que parce que la vie leur a fait une seconde nature, sous laquelle une autre subsiste. L'avocat et l'homme public d'un côté de l'autre le mari, le père et l'homme privé, différaient autant que peuvent différer deux êtres qui pourtant n'en font qu'un.

Chapitre I
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La jeune fille berçait sa tristesse en jouant les valses de Chopin. Son jeu nerveux, vibrant, personnel en dégageait avec force l'inquiétude haletante : sous ses doigts, plus ardents qu'exercés, un tumulte de rythmes violents, de sons et de cris qui par moments semblaient des voix humaines, exprimaient les tempêtes d'une âme démontée.

Quatrième partie
Chapitre I
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M® Lenielle les accueillit avec cette urbanité des anciens temps dont il gardait le privilège. Sa personne, du reste, éveillait l'idée d'une époque dont nous avons perdu les gracieux artifices et la coquetterie discrète, La taille droite, les mouvements alertes, il soutenait sans fléchir le poids de ses années de labeur, des secrets puissants qu'il avait connus seul, de tout le bien et de tout le mal que peut accomplir un homme dont la parole est une force active, que la vie a mêlé aux grandes affaires d'un demi-siècle d'histoire, dont l'influence a rayonné sur le commerce et sur la politique, sur la législation, sur les traités internationaux, sur les mœurs. Son fin visage aux tons d'ivoire conservait une expression reposée qu'accentuait le regard tranquille de ses yeux clairs. Il portait, à l'ancienne mode, de grands favoris en éventail qui s'argentaient et donnaient à sa physionomie ce trait professionnel que les avocats de la nouvelle école s'appliquent à éviter.

Chapitre IV
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Combien n'ont-ils pas rencontré la femme libre, chercheuse aussi d'amour, qui se donne sans rien demander, qu'on prend sans rien promettre ? On ne réfléchit pas, on écoute la nature, on s'abandonne, jusqu'au jour où le lien se dénoue comme il s'est formé. Cependant voici qu'un enfant survit...

Chapitre III
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Ses parents, — des industriels lyonnais qui avaient acquis dans les affaires une riche aisance, — rêvaient pour leurs deux fils plus de fortune et des honneurs : la mauvaise santé du cadet découragea leur réalisme. Jugeant qu'ils ne pouvaient rien attendre de lui, ils l'abandonnèrent à son goût du travail désintéressé, tandis qu'ils plaçaient sur l'aîné seul le capital intégral de leurs ambitions.
C'est ainsi qu'il put étudier à son aise sans dessein positif : il prit son doctorat, après avoir soutenu une solide dissertation sur l'Origine des idées politiques de Locke, s'enfonça dans l'étude des philosophes anglais, en sortit un instant pour publier un fantaisiste Dialogue sur la légalité, dont les cent exemplaires distribués à des destinataires de choix ne trouvèrent pas dix lecteurs. Raymond ne souffrit point de cet insuccès : il aimait la réflexion pour elle-même ; les problèmes sociaux qu'il poursuivait de préférence ne l'intéressaient que dans l'abstrait, sans qu'il eût le moindre souci de leur importance pratique ; il pouvait donc, sans amertume, rester incompris.

Chapitre I
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La bonne anglaise amenait les deux enfants, Marc et Raymonde, — six et cinq ans, — habillés comme deux bébés de Millais, avec beaucoup de velours et dentelles . Marc — une figure pâlotte, des membres menus, de longs cheveux blonds comme bouclés ceux du petit bonhomme qui souffle des bulles de savon sur l'éternelle affiche du Pear's Soap — s'asseyait à côté de sa mère, gravement, comme un invité ; Raymonde, plus brune, plus forte, avec des yeux immenses, des fossettes aux joues, des sourires aux lèvres, grimpait sur les genoux de son parrain. Les deux petits êtres se comportaient d'abord comme des visiteurs modestes, qu'intimident les splendeurs du salon et qui prennent bien garde de n'y rien déranger; mais bientôt, l'attente se pro longeant, ils retrouvaient l'esprit de leur âge, devenaient bavards, rieurs, gentiment indiscrets, presque espiègles, couraient de leur mère à leur oncle, en gazouillant, et finissaient par se trouver aussi à l'aise que dans leur nursery.

Chapitre I
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Raymond (...) semblait de ceux que leur naissance a placés comme en marge de la vie, étant très petit, un peu boiteux, légèrement contrefait : pas assez pour prendre rang parmi les infirmes, assez pour attrister sa famille, pour prêter aux railleries, surtout pour se sentir d'avance vaincu dans l'arène ouverte aux forts. La faiblesse de sa complexion accentuait les défectuosités de sa taille, qu'aucun traitement ne réussit à corriger : on lui mit en vain des corsets de fer ; on le soumit, sans succès, à l'hydrothérapie et à l'électricité : il resta presque nain, avec une jambe trop courte et une épaule déviée, dut s'astreindre à des soins de toute sorte, observer des régimes, s'envelopper dans des châles, des cache-nez, des tricots de laine, et voir quand mêmes ses moindres rhumes se prolonger pendant des mois.

Chapitre I
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