AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.11/5 (sur 25 notes)

Nationalité : Suède
Né(e) à : Nässjö , le 14/11/1980
Biographie :

Johanna Thydell est auteur de romans pour jeunes adultes.

Elle reçoit le Prix Auguste en 2003 pour son premier roman I taket lyser stjärnorna (Des étoiles au plafond).

Également récompensée par le Slangbellan la même année, elle devient rapidement l’un des jeunes auteurs suédois les plus populaires.

Son second livre, Det fattas en tärning, paraît en 2006.

Elle vit à Stockholm avec son compagnon et leur fils.

Source : salondulivreparis.com
Ajouter des informations
Bibliographie de Johanna Thydell   (3)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Si une maman est morte est-on encore sa fille ?

(p 291)
Commenter  J’apprécie          150
IL S'EST PROPAGE.
Pendant longtemps, Jenna a cru que l'histoire du cancer de maman allait se tasser. Que ses cheveux allaient repousser. Que les béquilles allaient disparaître. Que la malade allait guérir. Que tout allait redevenir comme avant.
Pendant longtemps, Jenna l'a cru, elle en a même été convaincue, mais plus maintenant.
Le cancer a fait ce qu'il n'avait pas le droit de faire.
Il s'est propagé.
Merde.
Il s'est propagé.
Commenter  J’apprécie          40
- Bien sûr qu'elle m'aide, dit maman tout en caressant les genoux de Jenna. Bien sûr.
Grand-mère hoche la tête, bien sûr qu'elle l'aide, bien sûr, et elle se met à parler de Gun la voisine qui a chargé de voiture, des Carlsson qui vont déménager, de la fille de Lasse à Svängen qui va avoir un bébé. Grand-père acquiesce et maman dit ah oui ? ah bon ? et ils sauvent ainsi la situation en se parlant de la vie des autres.
Jenna, elle, ne dit rien.
Il ne faut pas penser de mal de sa grand-mère. Mais parfois Jenna ne peut pas s'en empêcher. Il faut épauler maman, Jenna. Il faut aider maman, Jenna. Il faut penser à maman, Jenna. Ta mère est une battante, Jenna.
Comme si Jenna ne le savait pas ! Comme si Jenna ne voyait rien, ne s'apercevait de rien, ne se rendait pas compte des douleurs de maman, de ses difficultés à respirer, de sa soif, de sa fatigue, de ses nausées. Comme si Jenna vivait ailleurs que dans l'appartement avec maman.
Non.
Elle ne vit pas ailleurs.
Mais il lui arrive de le souhaiter.
Commenter  J’apprécie          20
Les choses ne changent pas à l'hôpital. Le temps s'arrête. Jusqu'à ce que quelqu'un guérisse ou meure. Que quelqu'un d'autre reprenne la place et qu'on mette des fleurs fraîches dans le vase.

(p 221)
Commenter  J’apprécie          30
- Oh la la, qu'est-ce qui vous est arrivé ?
Il fait un signe de tête vers les béquilles. Maman avale sa gorgée de thé, repose la tasse et soutient le regard du voisin sans ciller.
- J'ai un cancer, dit-elle.
Maman le dit tranquillement, très tranquillement. Mais le cancer n'a rien de tranquille dans l'esprit des gens. Le cancer est quelque chose dont on ne veut pas parler, dont on ne veut pas entendre parler, parce qu'on ne sait pas quoi en faire.
Commenter  J’apprécie          10
Et elle se met à parler de la couche d'ozone, de l'effet de serre et de tout ce qui a changé, de la chaleur exceptionnelle même en septembre, mais oh comme je suis heureuse que vous soyez là !
Grand-mère ouvre la porte. Une fois dans l'entrée, elle crie tellement fort que Jenna a peur que le miroir (toujours sans taches de doigts) se décroche et s'écrase par terre.
- Aaaalbin, hurle-t-elle. Albin, elles sont là !
Jenna entend des grincements et des craquements dans le salon. Le bruit vient d'un canapé Mes petites mignonnettes ! Vous allez bien ? Ça n'a pas été trop compliqué de venir jusqu'ici ?
Grand-père fait remarquer que maman n'a pas ses béquilles et maman lui adresse un sourire triomphant, il pose quelques questions sur son prochain rendez-vous à l'hôpital et Jenna se dépêche de se glisser entre son gros ventre et maman pour se réfugier dans la cuisine.
Où tout est aussi parfait que d'habitude.
Pas de poussière dans les coins, pas d'objets inutiles qui traînent (en revanche, ils sont nombreux sur les étagères), pas de sac-poubelle oublié sur le palier. Les franges des tapis bien peignées. La vaisselle rincée et soigneusement rangée dans le lave-vaisselle.
Bienvenue chez G&G !
Commenter  J’apprécie          00
G&G (C'est comme ça que Jenna appelle grand-mère et grand-père) habitent un trou paumé où il n'y a rien qu'une banque, un kiosque à journaux et un tas de dames qui saluent tous ceux qu'elles croisent. Il faut vingt minutes pour s'y rendre en car.
Mais Jenna et maman ne s'y rendent plus en car.
Elles utilisent le transport communal pour handicapés.
Jenna déteste ça. Mais elle sait à quel point c'est fatiguant pour maman de monter et de descendre du car lors des changements. C'est particulièrement fatigant les jours où elle a mal et surtout quand elle est obligée de se déplacer avec ses béquilles. Au début, maman n'aimait pas le transport communal pour handicapés, elle non plus, mais on s'habitue à presque tout.
Surtout quand on n'a pas le choix.
Jenna a à peine le temps de descendre de la voiture que grand-mère lui saute dessus dans un nuage de noix de coco.
- Bienvenue ! Je ne voudrais pas vous tacher avec mon huile solaire ! hurle grand-mère en les serrant dans ses bras.
- On n'en mourra pas, rit maman.
- Il faut faire attention à soi, dit grand-mère sur un ton indigné en secouant ses cheveux roux et bouclés aux racines grises.
Commenter  J’apprécie          00
- Maintenant on va prendre le café, annonce grand-mère qui trouve que grand-père et maman s'attarde trop dans l'entrée.
Tout le monde s'installe, tout le monde admire la belle crème fouettée sur le gâteau fait maison, tout le monde prend café pendant une éternité.
- Ça se passe bien au collège, Jenna ? demande grand-mère après avoir discuté tringles à rideaux avec maman.
Grand-mère pose toujours la même question. Et elle veut toujours entendre la même réponse. Que ça se passe bien.
- Oui, ça se passe bien, répond donc Jenna.
- Tu es une bonne petite, Jenna-Penna, dit grand-père tout en mâchant bruyamment du gâteau.
- Oh oui, dit grand-mère. Et tu t'occupes bien de maman quand vous êtes chez vous, n'est-ce pas ? Tu l'aides quand elle a besoin de toi, n'est-ce pas ?
Les mots de grand-mère restent suspendus dans l'air. Un grand silence s'installe autour de la table. On entend l'horloge dans le salon. Dong dong dong. Jenna se dit que c'est un marteau qui tape sur la tête de grand-mère.
Grand-mère supporte mal le silence. Elle tripote et tourne les bracelets en or qu'elle a eus pour son anniversaire.
Commenter  J’apprécie          00
Jenna a embrassé le front de maman. Il est froid.
Je t'aime, a-t-elle chuchoté et grand-père à côté d'elle a craqué.
Il n'arrivait pas à s'arrêter de trembler. L'infirmière Ingrid a accouru, grand-mère aussi.
Je t'aime.
Je t'aime tellement.
Je ne vais pas pouvoir m'en sortir, sans toi.
Reviens.
Maman, merde.
Ne sois pas morte.
Je ne vais pas m'en sortir, pas sans toi !
Commenter  J’apprécie          10
Il s'est propagé.
Pendant longtemps, Jenna a cru que l'histoire du cancer de maman allait se tasser. Que ses cheveux allaient repousser. Que les béquilles allaient disparaître. Que la malade allait guérir. Que tout allait redevenir comme avant.
Pendant longtemps, Jenna l'a cru, elle en a même été convaincue, mais plus maintenant.
Le cancer a fait ce qu'il n'avait pas le droit de faire.
Il s'est propagé.
Merde.
Il s'est propagé.

(p 139)
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Johanna Thydell (54)Voir plus

Quiz Voir plus

La peau de Chagrin

Comment se nomme le personnage principal?

Valentin de Raphaël
Benjamin De Villecourt
Raphaël de Valentin
Emile

20 questions
1612 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}