AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.23/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 30/12/1883
Mort(e) à : La Genauraye, Thuré (Vienne) , le 15/10/1954
Biographie :

Maurice Bedel est un romancier, essayiste et journaliste français.

Docteur en médecine - sa thèse est consacrée aux Obsessions périodiques, il publie ses premiers poèmes sous le pseudonyme de Gabriel Senlis : Le Cahier de Phane.

Couronné par le prix Goncourt en 1927 pour son premier roman Jérôme 60° latitude nord, il est élu en 1948 président de la Société des gens de lettres.

Il est commandeur de la Légion d'honneur et décoré de la croix de guerre avec palmes.






Ajouter des informations
Bibliographie de Maurice Bedel   (11)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Dans les pas de Maurice Bedel


Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
J'avais dix-huit ans ; j'étais sans emploi ; mais je savais tout ce qu’il faut savoir pour arriver ministre, général, directeur des tabacs, poète national ou cire-bottes, car je sortais du lycée de Galata Séraï avec le diplôme de bachelier français.
Commenter  J’apprécie          320
La voiture s’arrêta auprès d'une maison d'un aspect ancien, envahie par un lierre au feuillage dru et brillant qui en couvrait les murs extérieurs et en accusait le mauvais entretien. Nous passâmes un seuil étroit ; nous fûmes dans un intérieur tout rempli de meubles et de menus objets rappelant des temps depuis plus d'un siècle accomplis. En une petite pièce assez sombre, et qui semblait aménagée pour je ne sais quelles meditations spirituelles, on avait réuni plus de cent portraits de ce Chateaubriand en pied, en buste, assis, accoudé, incliné, redressé, les uns gravés, les autres crayonnés, chacun donnant du modèle l’image la plus avantageuse.

Plusieurs membres du club, arrivés avant nous. Se pressaient dans ce sanctuaire et s'y entretenaient à voix basse.

Comme il était beau ! soupiraient les dames. Quels yeux, quelle bouche, quel menton !
(...)
Que penser de ces soupirs de femmes devant des feuilles de papier reproduisant en noir, par le moyen du cuivre et de l’acide nitrique, une tête réduite aux dimensions d’une pomme ou d'une arbouse ?

— Est-ce émouvant ! me disait Mme Ponce. Le voici au temps de Natalie de Noailles... Le voilà quand il était aimé de Pauline de Beaumont... Ici, c’est le René de madame de Custine... Là, celui de madame Récamier...

Il semblait qu’à chaque image de ce célèbre Français correspondît une femme.

— Et celui de madame de Chateaubriand ? demandai-je naïvement.

Ces mots jetèrent un froid parmi les fidèles du sanctuaire, comme si j’eusse proféré un blasphème dans quelque mosquée, turbé ou autre lieu de rendez-vous de la superstition. Je compris aussitôt qu’une bonne part de la grandeur de l’homme que l’on célébrait là revenait au nombre et à l’éclat de ses maîtresses.
Commenter  J’apprécie          271
Je laissai ce petit groupe s’égarer dans d'oiseuses controverses et je fus prêter l’oreille aux discours qu’échangeaient dans I'embrasure d'une porte plusieurs personnages d’un aspect très sérieux. Ils parlaient des affaires de l’Europe. L'un jugeait que, si les choses allaient mal, la faute en était à la France ; un autre affirmait que la France était trop riche en militaires, en or et en colonies ; un troisième l’approuvait et ajoutait que, si l'on désarmait la France, si l’on prêtait son or aux peuples qui en manquaient et si l'on distribuait ses colonies à ceux qui n'en avaient pas, la paix reviendrait sur la terre et la prospérité s’étendrait à toute l'Europe et aux deux Amériques.

« Ce sont des étrangers, me dis-je. S'ils parlaient de la Turquie, à Ankara, comme ils parlent de la France, à Paris, ils seraient prestement reconduits à la frontière. »

J’allai à Mme de Villeneuve-Châtillon et je lui appris à voix basse que des étrangers se concertaient dans son salon pour ruiner la France et la livrer à qui voudrait la prendre après l'avoir désarmée.

— Enfant, me dit-elle en riant, ce sont des députés français, et non des moindres.
Commenter  J’apprécie          270
Bientôt, nous traversâmes une étroite région de jardinets et de chalets où les ouvriers se délassaient du travail de l’usine en cultivant des légumes, en arrosant des fleurs, tandis que leurs femmes étendaient sur un fil, entre un lilas et un pieu de clôture, le linge de la lessive. De grands panneaux ornaient la route et coupaient agréablement l’horizon. On y lisait, en belles capitales sur fond rouge, jaune ou vert : Gentiane Suze... Amer Picon... Byrrh... Pernod... Ainsi l’ouvrier, accoudé au manche de sa bêche ou déposant son arrosoir, songeait, en les voyant, aux plaisirs de l'apéritif.
Commenter  J’apprécie          251
Le parlement siégeait. C'est-à-dire qu’il célébrait avec enthousiasme l'excellence des mesures prises par le chef du gouvernement : c'est le rôle naturel d'une assemblée législative dans un pays délivré de l’horrible oppression des tyrans.
Commenter  J’apprécie          230
La Lorraine, pour ce que j’en vois, est une Macédoine où trois races, lasses des conflits séculaires où leurs voisins les entraînent, vivent en assez bonne intelligence : les Allemands, les Français et les Juifs. Les premiers sont industriels, les seconds sont cultivateurs, les troisièmes sont commerçants, et chacun ayant besoin de l’autre pour mener sa petite bonne femme de vie, s’accommode de cet état de choses commun à quelques autres « croisements de routes » comme la Galicie, la Pologne, la Macédoine et particulièrement la Suisse.
Commenter  J’apprécie          70
Il y a des moments où l'on croit que l'impossible est la base même de l'espérance .
Commenter  J’apprécie          60
- Moi, député ? Monsieur, comment pourrais-je être utile à la république ? Je ne sais rien faire d'autre que de parler ?
- Les grands républicains n'ont jamais fait autre chose,
Commenter  J’apprécie          30
Toute notion du réel qui parvenait au cerveau de ce jeune homme passait d�ord par son cœur et s’y chargeait d’un potentiel tel qu𠆞n suivant cette route, la grappe de raisin devenait la chanson d’une fille de Thomery, et la fugitive vision d’une passante, un mariage de minuit.
Ainsi vivait-il dans un monde de possibilités qu’il confondait habituellement avec la réalité et rarement explorait jusqu𠆚u point de prendre conscience qu𠆞lles étaient des impossibilités.
Commenter  J’apprécie          10
- Dites-moi Jérôme, le « Bœuf sur le toit » est-il tout à fait sec ?
- Mon Dieu... oui et non. C𠆞st un endroit encore assez humide.
- C𠆞st bon. Nous dirigerons sur ce point quelques-uns de nos propagandistes de la « Ligue d�stinence ». Êtes-vous abstinent Jérôme ?
- Heu...
- Non ? Vous le deviendrez. A ce propos, j𠆚i retranché de notre pièce les nombreuses allusions aux boissons fermentées qui s’y trouvaient.
- Comment, il est question de spiritueux dans « Littérature » ?
- Pardon, pardon... Quand Florian dit à Clarisse : « Je bois avec ivresse à la coupe des plaisirs », n𠆞st-ce pas une allusion ? Quand Clarisse se grise de grand air, quand...
- Mais...
- Ces idées-là, la femme d’un Ministre d𠆞tat ne peut pas les laisser passer à la scène.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maurice Bedel (24)Voir plus

Quiz Voir plus

Blacksad, quelque part entre les ombres

Quel animal est Blacksad ?

Un chat
Un léopard
Un singe
Un chien

7 questions
44 lecteurs ont répondu
Thème : Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les ombres de Juan Díaz CanalesCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..