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3.71/5 (sur 24 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Tabanac , 1909
Mort(e) : 2001
Biographie :

Pierre Luccin prit la mer à 20 ans comme steward. Adepte des circumnavigations en palaces flottants, « le marin en smoking » (titre de son troisième roman) découvrit à la fois les côtes obscures et les femmes lumineuses. Il servit des cocktails à Greta Garbo, donna le bras à Marlene Dietrich et la météo à Aristide Briand. Monté, en 1932, à bord du « Georges Philippar », il fut le dernier à rencontrer Albert Londres. Le paquebot des Messageries maritimes, retour de Chine, brûla et sombra le 16 mai dans l'océan Indien. Le grand reporter de «l'Excelsior» y perdit la vie. Rescapé, Pierre Luccin se dépêcha d'écrire.

Parti au front en 1939, et puis démobilisé, iIl publia «la Taupe» chez Gallimard, mais aussi des nouvelles dans la presse collaborationniste, «la Gerbe» et «Je suis partout». Ce fut l'erreur de sa vie. L'ami de Drieu, Paulhan, Queneau écopa, à la Libération, de cinq années d'indignité nationale. En 1950, l'écrivain Luccin était mort.

Mais en1980 la télévision s'intéressa soudain à l'écrivain oublié de «la Colère des albatros» et des « Voyages de Jean l'Aventure »: Michel Polac l'invita trois fois à « Droit de réponse » et Raphaël Sorin alla le filmer jusque dans ses vignes. Aiguillonné, il se remit alors à écrire un roman autobiographique, «le Sanglier».
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
La clé grinça dans la serrure. C'était le chai le plus secret. Ici, les meilleures barriques des meilleures années trouvaient un sûr refuge. Il y en avait une vingtaine, invisibles, tant il faisait noir. Il fallait se baisser pour entrer, et, debout, la main haute, Bernard touchait aux solives. Il saisit la bougie, la leva : les murs, la terre étaient blancs de salpêtre; au-dessus de leurs têtes, il y avait un plafond d'araignées.
- Les sales bêtes ! dit Bernard
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Pinaki ? disent les géographes, c'est un atoll dans les Tuamotou ! C'est l'île, maigrelette, ténue, la millième partie d'une fine poussière ! Les ignorants ! Pinaki, ce sont trois hommes à demi morts ! L'un est bourru, mais généreux, Prost est le niais de l'aventure, l'innocent, le gentil.
Vachelet était le perfide. Il maigrissait, certes, mais il gardait l'espoir de redevenir gros grâce au corned-beef qu'il avait dérobé.
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On allait crever de faim et de soif sur cet atoll ! Crever de trop d'air et de trop de lumière, et de toute cette eau qui enserrait Pinaki ! Crever, emprisonnés d'espace !
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Durand six mois, le temps de leur congés, ils racontèrent en buvant du pineau, de ce pineau dont l'ambre est si doré et si coulant que nos trois gendarmes tiraient de plus en plus de salves sur un nombre accru d'Américain.
Puis, un jour, arriva l'ordre de rallier Marseille. On les fêta une dernière fois. Une dernière fois, ils évoquèrent les atolls de lumière, où gisent enfouis des trésors si merveilleux que, seuls, peuvent les garder des gendarmes d'élite. Et chacun embrassa son monde.
- Adieu, Jugulaire !
- Au revoir ! Au revoir !
Vachelet et Prost s'endormirent dans leur compartiment. Sellier, lui, se mit à fumer tout en veillant. La pensée de retrouver ses chères îles le grisait. Il fredonnait :
Reine des calmes lagunes plus douce que le fruit du letchi,
O les filles de la mer,
O ma méa !
O ma ruahiné !

Tabanac (Gironde).
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Il n'y avait pas une goutte d'eau douce dans cet eldorado ! Sellier s'était vu dans l'obligation de faire un tableau de service. On était arrivé un lundi. Le lendemain, Prost, le premier, était inscrit. Ce fut ensuite le tour de Vachelet.
- Quelle corvée !
Quand ils redescendaient des cocotiers, les jambes en cerceau, l'entre-cuisse râpé, M.le gouverneur en prenait pour son grade et la troisième République avec ! Pour des châteaux d'eau, ces cocotiers étaient de fameux château d'eau ! Quotidiennement, le trio avait besoin de dix noix de coco !
- Débrouillez-vous ! répétait Sellier. A coups de caillou...Soufflez dessus ! Mais décrochez-moi de quoi se mouiller le gosier !
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Il fallait vivre. Le lagon regorgeait de poisson. Empoisonné ou non, on en goûterait. S'il se trouvait, dans ces eaux, des poissons vénéneux, on en retirait aussi de comestibles. Les indigènes en mangeaient bien. Ils les voyaient par milliers, par millions. C'étaient des pièces magnifiques, de vrais bijoux d'orfèvrerie, des inventions de lapidaires.
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- Mais comment faites-vous ?
- J'en ai tellement descendus pendant la guerre...
- De quoi ? Des renards ?
- Mais non, des hommes ! Et pan, pan ! Je vise juste, vous savez !
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Le train, qui file vers Langon, donne de la voix dans la vallée. " Pluie pour demain ! " pense Inés. " Et un peu plus de mildiou pour Broussey et les autres" .
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Tuana n'était-il pas un des premiers plongeurs de Polynésie ? Il descendait jusqu'à vingt-cinq et même trente mètres. Ce qui signifiait un séjour de deux minutes, deux minutes et demie dans l'eau profonde. Dans ses bons jours, il ramenait à la surface cent cinquante à cent quatre vingts kilos de nacre. Et jamais nul requin ne l'avait attaqué.
- Je te la paierai dix mille piastres, Tuana !
- Moi, quinze mille !
Pour un peu, ces trafiquants se seraient querellés. Comme si un pêcheur de nacre, fût-il le plus intrépide des Tuamotou, était sûr de remonter dans son sac métallique la "Margaritifera Margaritifera" miraculeuse ! S'il trouvait seulement quelques "Pipi", bleuses, roses, couleur de miel ! De ces perles que nul fabricant ne peut imiter et que les Japonais, pourtant savants en la matière, ne réussissent pas à cultiver.
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Sellier rêvait. Ce devait être un cauchemar qui l'agitait. Par intervalles, ses grands bras étaient pris de tremblements bizarres. C'est qu'il était déjà arrivé à Pinaki, le brigadier ! Il verbalisait comme à Jonzac ! Nom de gueux ! Il incendiait l'Américain ! " Et, si vous n'êtes pas content, je vous fous au bloc, vous m'entendez ?"
Telle est la conscience de ces gendarmes qu'ils transportent partout leurs tics et leur vocabulaire.
" Et vous pouvez être certain que mon rapport sera carabiné ! Ah ! vous emmerdez le brigadier !..."
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