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3.29/5 (sur 7 notes)

Nationalité : Brésil
Né(e) à : Tijucas ( Brésil) , 1922
Mort(e) : 1992
Biographie :

Harry Laus né en 1922 à Tijucas au Brésil. À l’occasion du coup d’État de 1964, il entre dans l’armée à dix-sept ans, sans vocation, parce que les moyens de sa famille riche de 16 enfants étaient réduits. Il en est sorti avec le grade de lieutenant-colonel. Sa vocation littéraire qu’il revendique dès 1947, et développe confidentiellement jusqu’en 1953, sous un pseudonyme, a été couronnée par un essai sur l’œuvre d’Ibsen. Durant ces années, il s’est formé intellectuellement dans la plus grande solitude, comme en témoignent les premières années de son Journal absurde, commencé à l’École militaire, encore inédit au Brésil dans sa version intégrale. L'un des motifs d’inadaptation était son homosexualité. Au bout d’une dizaine d’années d’intense activité littéraire, Harry Laus a saisi l’occasion, à partir de 1962, de développer son goût pour les arts plastiques, en devenant successivement chargé de la rubrique correspondante dans divers quotidiens de Rio de Janeiro, notamment le Jornal do Brasil puis de la revue Veja, en relation étroite avec son amie la galériste Ceres Franco
Membre de l’Association Brésilienne et Internationale des critiques d’art, il a participé en 1971 et 1972 au jury de la Biennale de São Paulo. À partir de 1976, il dirige le musée de Joinville puis le M.A.S.C. (Museo de Arte de Santa Catarina). Les traductions françaises de ses œuvres sont publiées aux éditions Corti et en édition bilingue La première balle (meet, 1989). Il a participé aux rencontres Les Littératures du Rio de la Plata (vidéo) en 1991 dans le cadre des rencontres de l’hôtel de la plage.
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Source : http://www.maisonecrivainsetrangers.com
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
La vérité individuelle n’a de signification que si elle peut être partagée, diffusée, acceptée; lorsqu’elle devient collective.
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Il regarde l’horizon au loin, d’une tranquillité seulement apparente, là où se rencontrent le ciel et l’eau. Ce qui est loin paraît toujours tranquille. Quand on s’approche, l’horizon s’éloigne comme on s’éloigne d’un contact étroit pour une plus grande compréhension. Reste alors à agir isolément, du mieux possible. D’un ensemble d’actions isolées peut résulter un tout homogène ; une tranquillité pas très solide, peut-être, juste apparente, une tranquillité-horizon, sans nuages, jusqu’à la tempête qui balaiera aussi cette illusion.
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Le vestiaire de Maria tient sur trois clous plantés derrière la porte de la cloison : une jupe noire étroite, au-dessus des genoux ; une autre plissée à la taille avec des ramages bleus, et qui lui descend jusqu’aux pieds ; et trois blouses délavées. Sur le troisième clou, un gilet en tricot, de couleur sombre, usé, mailles tirées aux manches et à la taille. Sa lingerie gît pêle-mêle dans une boîte en carton, avec un tas de bricoles, parmi lesquelles un rouleau de billets enveloppé dans un mouchoir vert. Comme elle préfère marcher pieds nus, ses sandales à lanières blanches passent la journée dans un coin de la chambre, dans la baraque de deux pièces où elle est née, que ses frères ont quittée, où elle a vu mourir son père et sa mère.
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Maria est en train de frotter la dernière pièce apportée par Guido. Une chemise du père Abelardo. Sans doute vaudrait-il mieux aller au Bico Verde. Elle aurait une vie meilleure, comme lui a dit un soldat, elle achèterait de beaux vêtements, gagnerait davantage. Alors elle se rappelle de Josualdo, du temps où il était petit et où ils allaient ensemble dans la forêt chercher des nids d’oiseaux. Après ils prenaient une épingle, faisaient un trou à chaque extrémité des petits œufs et soufflaient le blanc et le jaune dans un bol. Ils les mangeaient avec du sucre et de la farine de manioc. À la fin de l’année, ils décoraient l’arbre de Noël avec les nids et les coquilles d’œufs, de différentes couleurs. Des œufs de saíra, de gaturamo, d’azulão, de corruíra, de pardal… Les plus jolis étaient les œufs d’anu, bleu et blanc, que son frère chipait dans les nids posés entre les tiges de bambou.
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l'animal est toujours aux aguets, sentinelle du néant, vide d'idées et d'ambitions.
Il choisit le couteau le plus tranchant, une serviette pour éponger le sang qui va jaillir et lui souiller les mains, un drap pour envelopper Romarine, cacher le corps dans le puits du gros rocher et par une nuit noire, sans lune et sans étoiles, succombe au désespoir, écartant tout argument logique et de prudence. À pas rapides, il sort de sa chambre, traverse le salon, sent sur la terrasse le froid du matin qui picote sa poitrine, devine l'horizon et le paysage privé de tous repères colorés, traverse le jardin et s'enfonce dans le tissu d'ombres qui le sépare de Romarine.
Parvenu au seuil de la cabane, tremblant et agité, il tâtonne dans l'obscurité jusqu'à toucher, avec un frisson, le poil lisse et chaud de la bête qui ne s'effraie pas, se lève et apparaît dans l'ouverture de la porte, s'offrant docilement à son étreinte. Le couteau tombe de ses mains avec un bruit sourd sur le sol battu par les sabots de l'animal, la serviette tombe aussi, et le drap ; il prend la chèvre dans ses bras à hauteur de sa poitrine, et leurs deux cœurs, à contretemps, semblent battre dans un même corps. En ôtant la corde au cou de Romarine, il est submergé par une vague de tendresse intense, caresse la petite tête de la chèvre et tente de deviner les yeux noisettes rayés de jaune que l'obscurité lui dérobe.
Respirant au même rythme qu'elle, il penche la tête contre le cou de Romarine et , inconsciemment, revient chez lui, monte les marches de la terrasse et, avec beaucoup de précaution, l'installe dans le fauteuil. Puis, du même pas lent et hésitant, un vague sourire aux lèvres, Rosmarino retourne à la cabane.
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Je crois que vous avez beaucoup de choses à regretter à moi je sais d’autres côtés que vous n’ignorez pas que moi aussi je les ai. Je sais que vous et moi nous aimons la vérité - Faire profession de cela c’était notre idéal - mais nous savons que ce n’est pas possible. Ainsi comme je vous désire de tout mon cœur être sincère être bon et juste mais cela ne nous est pas permis. Mon désir le plus grand c’est avoir confiance en chacun de mes amis et correspondre à la confiance mise en moi-même. Est-il possible ? Non, je le sais : je ne peux pas confier à personne mais sentiments les plus intimes et vous aussi ne pouvait le faire. Peut-être la chose plus triste de notre condition soit savoir tout cela et rien pouvoir faire pour la métamorphose. Nous sommes toujours deux: un à penser, autre à agir; un à dire autre à faire; un à désirer les choses à faire l’autre à souffrir les choses faites. Dans un moment nous avons de la conviction; dans le suivant nous éprouvons de l’angoisse, de la tristesse ,de l’anéantissement.
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La fleur rouge était en suspens juste entre ses yeux, prise entre les pinces noires des sourcils. “Un cheval enguirlandé pour un défilé de carnaval”, pensa-t-il. Le visage du professeur, reflété dans la gravure sous verre pendue au mur, composait des images multicolores. Il se mit sur la pointe des pieds. Deux brins de myosotis emplirent ses yeux et la fleur rouge glissa vers ses lèvres. Alors, il s'imagina photographié de cette manière et envoyant la photo, mal coloriée, en guise de carte postale avec des mots d'amour. “Je suis trop vieux”, s'exclama-t-il. Et il revint s'asseoir, honteux de cette idée.
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Aujourd'hui, deux cafards seulement. Ils sont arrivés par des voies opposées, et sont passés sans me prêter attention.
L'un a glissé derrière la malle et, imprudemment, s'est vu coincé contre le mur. Le sang blanc a giclé loin. L'autre a poursuivi sa marche indifférente jusqu'au tuyau du lavabo, dans la cour. Il s'est arrêté près d'un petit tas de poudre bleue et, attiré par la saccharose, a mangé goulûment. Je n'ai pas eu le courage d'attendre l'action du poison et, avec ma chaussure, j'ai recouvert l'animal et la petite montagne bleu-de-prusse.
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En quelques minutes, le Colonel put enlever sa veste et se mettre à l'aise pour fuir la chaleur. Le voyage en bus de Florianópolis à Porto Belo avait été inconfortable : sueur coulant dans le dos, chemise collée au dossier du siège. Il n'avait rien fait d'autre, pendant l'heure et demie du trajet, que penser à lui-même, aux progrès du livre auquel il travaillait, aux trois paquets qu'il portait dans son sac avec d'autres achats.
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Près de vingt minutes à tuer des cafards à ma nouvelle adresse : Rua Delamare, 1325.
Le colonel est rentré de permission et sa première mesure a été de me supprimer l'avantage d'habiter à l'Infirmerie, gratuitement. Motif : il a dû déplacer récemment quatre aspirants qui ne se conduisaient pas bien :
– Ils se montraient à la fenêtre torse nu. Comme ils sont encore affectés ici, je n'ai pas voulu créer d'injustice.
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