Jean Boisselier

Douzième successeur de Bimbisâra, le souverain ami du Bouddha, Açoka le Maurya se serait converti six ou neuf ans après son sacre, lui-même intervenu 218 ans après le Mahâparinirvâna. Dans la dix-huitième année de son règne, un concile se tint à Pâtaliputra, le nouvelle capitale du Magadha. Sa convocation répondait au développement de tendances schismatiques qui avaient, d'ailleurs, amené Açoka à promulguer trois édits contre les responsables. Mais son entreprise la plus remarquable, liée à l'extension de l'empire au Jambudvîpa tout entier, soit le sub-continent indien, fut la volonté de porter la religion par-delà ses limites.
La décision, prise à l'issue du concile, impliquait l'envoi de missionnaires dans neuf contrées. Toutes n'étaient pas à proprement parler des "terres de mission", mais parmi les nouveaux territoires visés, on retiendra particulièrement (selon les sources en pâli): Suvannabhûmi (aux confins de la basse Birmanie et de la Thaïlande actuelles), Tambapanni (au Sri Lanka), le Yonakarattha (futurs royaumes grecs de Sogdane et de Bactriane) et les contrées himalayennes. S'il était encore trop tôt pour que le mission de Suvannabhûmi puisse déjà porter ses fruits, les autres, et particulièrement celle du Sri Lanka conduite par Mahinda, le fils ou le frère d'Açoka, étaient appelés à jouer un rôle essentiel pour la conservation, par écrit, de la tradition.

Partout dans le monde où il y a des choses délicieuses et plaisantes ,là le désir peut disparaître et s'éteindre.