Tant de talents morts, tant d’artistes vénérés et disparus... je suis sûr que la meilleure musique se joue là haut !
J'éprouve une reconnaissance éternelle envers Nicole (Barclay), Eddie et la France, où le fardeau de la race ne pesait plus sur mes épaules...En France j'ai pu enfin embrasser mon passé, mon présent et mon avenir en tant qu'artiste et homme de couleur, et j'ai étendu ma perception de la condition humaine, tant dans le domaine artistique que dans la vie.... Je me suis senti à ma place en tant que citoyen du monde. La France m'a traité en artiste... Grâce à la France, je me suis enfin senti libre et heureux d'être moi-même.
Michael a terminé son lead sur "Billie Jean" en le chantant dans un tube en carton de presque deux mètres de long.Bruce le magicien a collé le dernier dud de batterie de Ndugu Chancler a la place de la boite a rythmes.J'ai emmené Eddie Van Halen dans un autre studio avec deux énormes baffles Gibson et douze canettes de bière pour qu'il enregistre le solo de guitare qui est devenu un classique et on a doublé la ligne de basse de "Beat It" avec Greg au mini-Moog.
C’est seulement une fois passé l'immense porte à double battant en bois que le choc s’est fait ressentir.
À l'intérieur, il faisait froid. Derrière l'odeur du désinfectant et du savon noir flottait aussi dans l'air un relent de putréfaction, comme des draps souillés d’urine et de sueur.
En suivant papa le long d'un grand couloir, j'ai senti mes genoux se dérouler sous moi et j'ai pris peur. Il me semblait que dans les rayons de soleil qui tombaient des hautes fenêtres bougeaient des ombres, et il m'a fallu une minute pour me rendre compte que ces ombres étaient des gens en robe de chambre qui erraient là comme des âmes en peine, couchés par terre ou dans des lits, vautrés sur des chaises ou des fauteuils roulants, tout recroquevillés.
Certains parlaient, gémissaient ou riaient de façon hystérique, d'autres claquaient des dents, comme frigorifiés. Ils avaient des allures de fantômes. On a croisé une dame en robe grise debout, pieds nus, sur une chaise en bois, qui nous a montrés du doigt en riant.
(...)
Soudain, sans prévenir, une grosse femme aux pieds nus est sortie du groupe pour courir vers nous en criant comme une hystérique : « Vous n'aurez pas de gâteau ! Vous n’aurez pas de gâteau ! » Elle tendait les mains. Sur chaque paume set trouvait une écuelle en fer-blanc couverte d’excréments humains.
(...)
La masse d’ombres et de corps gémissants s’est encore écartée, et, là, debout face au mur, se trouvait ma mère. En blouse d'hôpital et chaussons élimés, elle regardait en silence par la haute fenêtre à barreaux. Papa a doucement appelé : « Sarah ». (...) Le sourire s’est effacé pour laisser place à la colère puis à la rage. Elle a froncé les sourcils, son visage est devenu tout gris tout gris. J'ai cru mourir. (…) Elle s'est accroupie. Elle a passé les mains derrière ses genoux pour déféquer sur une de ses paumes, a ressorti la main de sous elle, a plongé un doigt dans ses excréments comme une fourchette et a levé son doigt couvert de merde jusqu'à sa bouche.
Depuis trente-cinq ans, il écrit sur les partitions d'harmonica de Toots Thielemans : "Mets un peu de gras à la mesure 37" ou "Ajoute une pointe d'ail, de sel et de beurre à la mesure 23".
Demandez donc à Toots. A ma connaissance, il ne sait pas déchiffrer. Lui et Quincy sont les seuls à comprendre ce truc de graisse et de beurre à l'ail.
Chez Michael Jackson, À Hayvenhurst, il y avait un perroquet très malpoli et un boa constrictor baptisé Muscles. Un jour Muscles a disparu. Après avoir retourné toute la propriété pendant deux jours, on l’a finalement retrouvé suspendu à la cage du perroquet, avec le bec de l’oiseau qui lui sortait de la gueule. Muscles avait avalé cet abruti tout cru et ne pouvait plus sortir sa tête d’entre les barreaux parce qu’il ne l’avait pas encore digéré.
D’une certaine façon, c’est une métaphore de la vie de Michael après Thriller : au bout d’un moment, il n’a pas pu ressortir de sa cage. Tout ça l’a complètement dépassé.