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4.09/5 (sur 43 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marly-le-Roi , le 8/10/1833
Mort(e) à : Bourg-la-Reine , le 23/04/1907
Biographie :

Claude-Adhémar-André Theuriet est un poète, romancier et auteur dramatique français.
Après avoir fait ses études à Bar-le-Duc: Bachelier en droit le 28 novembre 1855 il est employé à la Direction des Domaines à Auberive de 1856 à 1859,; à Tours de 1859 à 1863, puis à Amiens, avant de devenir chef de bureau à l'enregistrement en 1863, au ministère des finances. Il commence à publier des poèmes et des nouvelles à la Revue des Deux Mondes.
A la guerre de 1870, il est au 19e bataillon de la 2e compagnie de la Garde nationale de la Seine. En 1871, il participe à la Bataille de Buzenval.En 1872, son drame, Jean-Marie, est représenté au Théâtre de l'Odéon.
Il est élu membre de l'Académie française le 10 décembre 1896, au fauteuil d'Alexandre Dumas fils, et il y est reçu par l'écrivain Paul Bourget. Le conseil municipal de Bourg-la-Reine fait réaliser à Pierre-Adrien Dalpayrat deux belles assiettes en porcelaine qui lui sont offertes.
André Theuriet est un écrivain qui chante les terroirs, les forêts, les petites villes bourgeoises.
Il publie de nombreux romans sur Bar-le-Duc, le pays d'Auberive, la Touraine et le Poitou, la Savoie — il séjourna plusieurs étés à Talloires, sur les bords du Lac d'Annecy — et l'Argonne. L'intrigue de ses romans est souvent conventionnelle et les personnages incarnent tous les grands sentiments de l'époque, parfois d'une façon stéréotypée. Mais son œuvre laisse un témoignage précis et fidèle de la vie quotidienne dans les villes et villages de province où les passions semblent magnifiées par les paysages où elles naissent et le lyrisme de l'auteur.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
André Theuriet
LA VIGNE EN FLEUR


La fleur des vignes pousse,
Et j’ai vingt ans ce soir...
Oh ! que la vie est douce !
C’est comme un vin qui mousse
En sortant du pressoir.

Je sens ma tête prise
D’ivresse et de langueur.
Je cours, je bois la brise...
Est-ce l’air qui me grise
Ou bien la vigne en fleur ?

Ah ! cette odeur éclose
Dans les vignes, là-bas…
Je voudrais, et je n’ose,
Étreindre quelque chose
Ou quelqu’un dans mes bras !

Comme un chevreuil farouche
Je fuis sous les halliers ;
Dans l’herbe où je me couche
J’écrase sur ma bouche
Les fruits des framboisiers ;

Et ma lèvre charmée
Croit sentir un baiser,
Qu’à travers la ramée,
Une bouche embaumée
Vient tendrement poser…

Ô désir, ô mystère !
Ô vignes d’alentour,
Fleurs du val solitaire,
Est-ce là sur la terre,
Ce qu’on nomme l’amour ?
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André Theuriet
Le Coucou


Le bois est reverdi,
Une lumière douce
Sous la feuille, à midi,
Glisse et dore la mousse.
On dirait qu’on entend
Le bourgeon qui se fend
Et le gazon qui pousse.

Sur le bord des étangs
Où tremblent les narcisses,
Les trèfles d’eau flottants
Entrouvrent leurs calices.
Piverts et grimpereaux
Meurtrissent des bouleaux
Les troncs pâles et lisses.

La fauvette au buisson
Murmure une romance,
Courte et leste chanson
Qui toujours recommence.
Grives, pinsons, linots,
Merles et loriots,
Répondent en cadence.

Ô pénétrante voix
De la saison bénie !
Partout vibre à la fois
La tendre symphonie ;
Tout s’égaie aux entours.
Les bois sont pleins d’amours,
De fleurs et d’harmonie.

Mais dans la profondeur
Du taillis qui bourdonne,
Comme un écho pleureur,
Une note résonne :
Du coucou désolé
C’est l’appel redoublé,
La plainte monotone.

Quand les nids en émoi
Tressaillent d’allégresse,
Savez-vous, dites-moi,
Pourquoi cette tristesse ?
Pourquoi ce long soupir
Qui semble toujours fuir,
Et qui revient sans cesse ?...

Des saisons d’autrefois
Et des morts qu’on oublie,
Mes amis, c’est la voix
Dans l’ombre ensevelie ;
Au soleil, à l’air bleu,
Elle envoie un adieu
Plein de mélancolie.

Elle dit : « Rameaux verts,
Songez aux feuilles sèches !
Blondes filles aux chairs
Roses comme les pêches,
Amoureux de vingt ans,
Enivrés de printemps,
Songez aux tombes fraîches ! »
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Juin tout flambant verdoie en plein azur,
Les bigarreaux, la guigne et la merise
Ont pris couleur; un parfum de fruit mûr
Loin des vergers s'envole avec la brise.
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...notre siècle finissant assiste à un développement anormal de la vie scientifique et industrielle. Avant peu, l’industrie mettra la main sur ces champs, ces prés et ces bois où la petite culture agonise. Il se formera, comme en Amérique, de vastes syndicats pour cultiver par des procédés rapides et économiques de grandes étendues de terre. On défrichera les forêts, qu’un député traitait hier à la tribune de richesses improductives. L’usine remplacera la ferme. Les machines supprimeront l’emploi de ces élémentaires et décoratifs outils qui contribuaient à la poésie du travail rustique : la charrue à vapeur se substituera à l’arau antique, comme la batteuse s’est substituée aux fléaux et au van. Les moissonneuses et les faucheuses mécaniques enlèveront au travail individuel ce caractère spontané, cet imprévu, cette liberté d’allure, qui en constituaient la beauté plastique. Les bois feront place à des champs de betteraves ; on n’épargnera même pas les arbres épars dans les champs, ni les haies verdoyantes s’élevant en berceaux au-dessus des chemins creux. Tout ce qui ne sera pas d’une utilité directe disparaîtra. La campagne, sillonnée de routes rectilignes, de tramways et de voies ferrées, aura l’aspect d’un grand damier aux cultures méthodiques, où tout sera réglé, machiné et spécialisé comme dans une gigantesque usine.

Alors, ce sera fini de la vie rustique ; on n’en retrouvera plus le charme et le pittoresque que dans les livres des poètes ou les dessins des artistes.

Et qu’on ne croie pas à un tableau noirci et exagéré à plaisir. Il suffit de regarder autour de soi pour constater ce dégoût du travail des champs et cette invasion de l’industrie. Souvenez-vous du caractère intime et reposant, de l’aspect nature, qu’avaient encore, il y a trente ans, les environs de Paris, et voyez-les, aujourd’hui, amoindris, vulgarisés, empuantis par les usines. Étudiez, sur une carte forestière, la vaste superficie de nos bois, et vous la verrez se rétrécir d’année en année comme la peau de chagrin de Balzac. Consultez les statistiques et vous y constaterez la dépopulation graduelle des campagnes. Ce sont là des signes avant-coureurs, et dans un temps où les choses se modifient avec une rapidité électrique, vous pouvez facilement calculer, d’après les changements déjà opérés, dans combien d’années le paysan, que nos ancêtres et nous-mêmes avons connu, aura disparu presque complètement.
(écrit en 1888)
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Comme beaucoup de fonctionnaires sans fortune, il a reculé devant l’aléa du mariage, estimant que les obligations et les responsabilités de la société conjugale sont une entrave aux fonctions administratives. Il est resté célibataire et s’est absorbé de plus en plus en des besognes qui lui prenaient ses journées et souvent même ses soirées ; arrivant le premier à son bureau, en partant le dernier, dînant au restaurant ou à quelque table officielle, et ne rentrant chez lui que pour y dormir. Ainsi sa vie s’est écoulée de la trentaine à la cinquantaine, méthodique, correcte, digne et laborieuse, mais sans une chaude intimité, sans une douce halte dans le rêve ou la fantaisie.
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Brunette


Voici qu’avril est de retour,
Mais le soleil n’est plus le même,
Ni le printemps, depuis le jour
Où j’ai perdu celle que j’aime.

Je m’en suis allé par les bois.
La forêt verte était si pleine,
Si pleine des fleurs d’autrefois,
Que j’ai senti grandir ma peine.

J’ai dit aux beaux muguets tremblants :
« N’avez-vous pas vu ma mignonne ? »
J’ai dit aux ramiers roucoulants :
« N’avez-vous rencontré personne ? »

Mais les ramiers sont restés sourds,
Et sourde aussi la fleur nouvelle,
Et depuis je cherche toujours
Le chemin qu’a pris l’infidèle.

L’amour, l’amour qu’on aime tant,
Est comme une montagne haute :
On la monte tout en chantant,
On pleure en descendant la côte.
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Ainsi qu'elle l'avait dit à Gaspard, Gertrude était une vraie fille de verrier. Elle avait la spontanéité, la fierté, les colères violentes de cette race ardente et chevaleresque sur le fond vulgaire et effacé des populations meusiennes.
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Je t’aime, je t’aimerai toujours plus fort. Ma pensée te suivra sur la mer et jusque dans le pays où tu vas. Dans trois ans je serai bachelier, dans six ans j'aurai terminé mon droit, je deviendrai avocat et je pourrai t'épouser.
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Il se demande si l’existence d’un honnête bourgeois, entre sa femme qui le choie et ses enfants qui grandissent ne présente pas une somme de satisfactions plus réelles que ces factices plaisirs parisiens dont il jouit si peu. Lui, Delaberge, attaché à sa chaîne bureaucratique, affairé du matin au soir à tourner la meule administrative, ne reste-t-il pas cent fois plus étranger aux choses du cœur et de l’intelligence que ce propriétaire retiré en son village ?
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Et où plusieurs sources s'étaient aménagées de clairs réservoirs : les unes s'échappaient des fentes d'une roche tapissée de capillaires et de scolopendres ; les autres naissaient au ras du sol parmi les menthes et les salicaires, et s'épanchaient en gros bouillons ; elles se réunissaient toutes un peu plus bas pour former le ru des Sept-Fontaines.
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