Theuriet figure avec
Paul Bourget,
Claude Farrère, René Boylève parmi ces écrivains qui eurent leur heure de gloire vers 1900, mais qu'on ne lit plus guère aujourd'hui. le hasard d'une brocante me permit d'acquérir "
La chanoinesse", dans la collection Nelson (quel beau papier et quelle impression soignée, par rapport aux premiers livres de poche!).
Le récit se déroule pendant la Révolution. Theuriet s'appuie sur une documentation très solide et il possède un réel talent de conteur: il sait donner beaucoup d'intensité, de vie aux épisodes de la fuite à Varennes, de
la bataille de Valmy.
Sa sympathie va plutôt aux royalistes. le méchant, le cruel, le fourbe, Julius-Junius Renard, ami de
Robespierre, envoie, par dépit amoureux,
la chanoinesse et l'homme qu'elle aime à l'échafaud.
Quand on parcourt d'autres ouvrages de Theuriet, on se rend compte que cet écrivain aime sincèrement la nature. Il parle avec sensibilité des fleurs, des forêts, des ruisseaux, des montagnes. C'est un écologiste avant l'heure:"L'homme n'a pas le droit d'abuser de la nature...Il doit se conduire avec elle en bon père de famille, et c'est le devoir des particuliers comme de l'Etat d'y tenir la main, sans quoi nos montagnes n'auront bientôt plus ni fleurs, ni oiseaux, ni forêt."
En 2005,
Bruno Théveny publie "
André Theuriet, le rêveries d'un promeneur solitaire". Il reconnait à Theuriet "une perception hors du commun de la forêt française.Il ajoute:"C'est vraiment un écrivain passionné par la nature."