Fascination bien naturelle, l’oasis représentant à la fois le salut des caravanes et celui des voyageurs, puisque c’est là qu’ils trouvent bien des réponses à leurs questions : quand est passé le dernier convoi, où va-t-il, que transporte-t-il, en quelle quantité… Quels sont les prix pratiqués, à qui appartient quoi, et autres éléments à la lumière desquels les nomades évaluent leurs besoins en marchandises et les tractations à venir, et décident s’ils doivent vendre ici ou ailleurs, se remettre en chemin, s’attarder quelques jours, ou… reposer les mêmes questions
Leur tâche accomplie, les hommes se scindaient en deux groupes, comme deux ruisseaux à flanc de colline, un grand et un petit. Les Américains regagnaient leur enclave, les ouvriers arabes leur campement. Les premiers plongeaient dans leurs piscines, et l’écho de leurs ébats parvenait jusqu’aux baraques les plus proches des barbelés. Puis le silence retombait, et les ouvriers supposaient qu’ils s’étaient retirés dans leurs pièces climatisées, derrière les rideaux qui les protégeaient de tout, du soleil, de la poussière, des mouches, et des Arabes.
Comme la tornade secoue les arbres, comme les vagues cognent les rochers, la colère souffla sur les cœurs et balaya la peur qui tenaillait les rebelles assemblées près de la mosquée et du souk
La seule route qui compte, mes braves, ce n’est ni celle d’Oujra, ni celle de la mer, mais celle que nous prenons ensemble…