Nuala Ní Dhomhnaill

Une maison de carte postale

Les choses sont si chères dans ces quartiers :
hier
j'allais à un café
sur les quais
quand j'ai remarqué dans une vitrine
un tas d'oiseaux empaillés.
J'ai pensé à toi tout de suite, mon cher cœur,
quand j'ai vu ton préféré,
le butor jaune,
immobile, le cou tendu, l'
air un peu usé et usé.
J'ai pensé que je pourrais le ramasser
pour presque rien
et te le rapporter à la maison comme un jeton.
Mais quand je leur ai demandé combien cela coûtait,
j'ai été assez surpris,
c'était bien au-delà de
ce que je pouvais me permettre.

Mélusine

Elle est toujours propriétaire de
la maison dans laquelle je vis
et de tous ses morceaux.
Un château solitaire au bord d'un lac
avec une immense baignoire
au milieu de la chambre.

Elle y passe toute la journée
tous les samedis, prenant ses aises
, se détendant et jouant
dans l'eau tiède, plongeant profondément
et la faisant à nouveau se briser sur elle.

« S'il y a un défaut ou une déformation
sur chacun de mes enfants,
c'est ce qu'il est. Je suis bon avec ça.
Je ne leur en veux pas,
mais c'est quand même une grande source d'étonnement pour moi
qu'ils aient réussi à naître.

Elle avait raison. Je pense que nous avons été sages de
ne pas l'interroger de plus près.
Heureusement pour nous, aucun d'entre nous n'a pensé
à sonder plus profondément
dans l'intérêt de la vérité.

Derrière chaque point à résoudre
se cache une impulsion indiscrète. Derrière le fait
se cache un mensonge. Sous le parquet
gisent les ancêtres,
gémissant et grinçant des dents.

Et qui sommes-nous pour savoir ce qui leur est réellement arrivé ?
Comment savoir quelles pressions ils subissaient ?
Comment comprendrons-nous jamais l'exploit héroïque
qu'il lui a fallu pour lutter pour s'en libérer ?

L'odeur du sang

Je me réveille, et mes mains sont collantes
Avec l'odeur du sang.
Et bien qu'il n'y ait pas une tache ni une tache
dans le regard, ni aucune âme
que je connaisse manquante (Je les ai comptés, chacun,
Et ils sont tous présents et corrects),
Pourtant, il semble que mes mains soient collantes
Avec l'odeur de du sang.

Je jure que mes mains sont collantes
Avec l'odeur du sang.
J'ai fouillé sous le matelas,
je n équipets, derrière des portes,
de peur que le corps d'un roi pourriture ou courtisan
Polonius derrière le arras- qui
peut se dissimuler derrière cette odeur de sang
que de coller à mes mains.

L'enfer gèle avec de l'eau aigre
Et des cataractes glacées coulent du robinet.
Mes mains sont coupées, la peau est toute volcanique Des
fissures de cette pierre ponce éternelle,
Et je ne sais pas combien de pains de savon Sunlight Se
sont rétrécis en éclats épuisés
Depuis que je suis coincé pour toujours avec cette puanteur de sang
C'est sur mes mains .

Perséphone souffrant de TAS

Maintenant, n'appelle pas les flics,
maman, et ne perds pas la tête :
j'admets que j'étais hors de
propos et
exagéré quand j'ai fait du stop
avec ce mec sexy
dans son wow d'une BMW.
Mais il était un si super bavard que
je ne pouvais pas lui donner le coup de pouce.

Il nous a réservé des vacances à l'étranger
qu'aucun agent de voyage ne fait courir -
sa voiture propulsée par un jet avec des régimes que
le moteur s'est envolé sur des ailes.
Il a dit qu'il m'achèterait des robes de velours
et des sous-vêtements en satin,
et son crédit lui va bien. Il
me laisse de l' espace, même si je dois dire
qu'il n'y a pas beaucoup de lumière à l'intérieur.

Il me signe les titres de propriété
de toutes ses demeures seigneuriales.
Il est pour mettre mon nom dans les lumières
comme une star sur le grand écran.
Il m'a inondé de bagues
et de perles, mais le menu est assez maigre
— on vient de me servir une grenade :
c'est pourpre, dégoulinant de graines—

un véritable Céad Míle Fáilte de gouttes de sang.

Tête de pont d'hiver

C'est l'heure la plus sombre du rivage
quand il est purgé et nettoyé comme une porte de sabbat.
Il y a un bord de mousse quand la marée
monte tandis que les vagues continuent de laver leur journée.

Aucun buccin valvulé ou en spirale ou en soucoupe,
aucune moule ou coquille Saint-Jacques ne calme ma marche ;
mais je fais mon compte, à mesure qu'elles cessent de vue,
d'une tête d'oies bernaches, une cellule de huit.

Ils naviguent dans leur gloire ; nous devons attendre notre heure
et
attendre la plénitude à venir - pour les sables de printemps joyeux avec des queues de renards,
ou des tresses de varech, pour des coquilles de palourdes et de cauris.