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L'amour des fantômes

L'amour des fantômes , Christian Bobin*****, Editions de l'Herne 2019

lecture 1er décembre 2023

Fantômes, on ne les voit pas, on en a peur, on les évite… et pourtant ils ne font pas de mal, ils portent le poids d'une histoire, son silence aussi, ses traces dont certaines s'effacent sous nos pas indifférents.

Soixante seize minuscules pages d'un livre où parle le coeur d'un homme, où chante et rêve la sensibilité d'un poète, où des images que nous connaissons s'habillent en arlequin et nous surprennent, nous émerveillent et émeuvent par les couleurs de leurs losanges empruntées à l'arc en ciel et au gris fer des nuages en colère.

« Un papillon noir vole au-dessus du pré, devant ma fenêtre. Je le charge d'écrire pour moi les premières lignes de ce petit livre. Je reprendrai la main ensuite » p.5, la première page.

Un regard sur ce qui fut et un autre intérieur, là où les portes sont souvent difficiles à ouvrir, peut-être parce qu'elles font peur, ou peut-être parce que...

Mon billet est un ressenti fort de ce qui m'a profondément touchée, s'est gravé en moi, les mots restent faibles devant la simplicité et la délicatesse du texte qui cherchent à ne pas heurter, même avec une aile de papillon la vie silencieuse des partis. le Creusot une histoire d'hommes et de femmes, une histoire de guerres et de ce qu'elles ont laissé derrière, « des canons, inhumaines perfections »,p.20, le Creusot et son poète, maintenant devenu lui-même fantôme. Des vérités infirmes d'un passé, mais « la vérité n'est pas dans L Histoire ni dans rien de bruyant. La vérité est ce que serre un nouveau-né dans la minuscule pince à sucre de deux doigts roses : le jupon d'un nuage »p.22 Il y a vingt-cinq mille habitants au Creusot, il y a aussi la montagne, des arbres et leurs feuilles, des fleurs d'acacia, il y a un ciel qui veut épouser la terre « un je-ne-sais-quoi de froid pour dire le feu »p.65

L'immense poète du Creusot y naquit, y vécut et continue à vivre là-bas et dans le monde.

« On se demande pourquoi on vit, pourquoi on fait ce qu'on fait. Il n'y a pas de réponse. Toute réponse abîmerait la question »p.26

Je ne peux pas entrer pressée dans les livres de Christian Bobin, encore moins avec des attentes ou des a priori, j'entre comme un nouveau-né et m'émerveille à chaque page, à chaque fois je découvre un homme, le monde et sa beauté faite d'horreur et de sublime, de grand et de tout petit, d'infini et d'éphémère. Les merveilles du monde sont à portée d'oeil, faut juste se mettre en creux et les laisser nous envahir. « Il suffit de gratter la surface du visible : il y a autant de miracles que d'herbes folles et de chats susceptibles. le moderne vieillit mal. L'éternel reste jeune »p.47

Des images bleues accompagnent le texte, un volet d'une fenêtre fermée, une roue qui a servi son temps, des clous utilisés, un détail d'un toit marqué par le passage du temps, un pan de mur témoin de plusieurs générations de vivants.

Christian Bobin accueille et offre généreusement sa poésie, nous emmène en ami dans ses balades, ses questions, ses rêves et partage avec nous ses larmes et ses rires explosifs. Il me surprend à chaque lecture de ses pages, il est ailleurs et tout près, il est souvent hermétique tout en s'ouvrant entièrement aux rendez-vous de la vie.

« Est faussement réputé solitaire l'enfant qui prend conscience d'être entouré de présences innombrables, des fantômes avec lesquels il s'entretient sans phrases, auxquels bientôt il écrira des lettres »p.77
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L'Herne : Houellebecq

Un très bel objet, cet opus des cahiers de l'Herne sur Michel Houellebecq est très réussi. Beaucoup d'auteurs bien choisis comme Maurice G. Dantec, Bret Easton Ellis ou Bernard Maris.

Un seul petit reproche peut-être, Agathe Novak-Lechevalier une des plus grandes spécialistes de l'œuvre du Goncourt 2010, aurait pu contribuer un peu plus. Il est toujours intéressant de lire ses articles. Il n'y en a qu'un dans ce recueil et de plus il est très court.
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Les vents

Après le Mario Vargas Llosa que j'ai aimé, celui que j'ai moins aimé, voici le Mario Vargas Llosa scatophile...

Cette nouvelle aurait pu me plaire avec la culture qui n'existe plus de manière réelle mais digitalisée. Tout se fait par ordinateur, les livres, les tableaux d'art, etc...

Sauf que le narrateur nous parle de sa déchéance physique et notamment de ses flatulences malodorantes qui indisposent les passants et les lecteurs. Je ne trouve pas ça intéressant de lire une nouvelle sur un vieux schnock qui nous parle de ses gaz car il est angoissé. Il ne trouve plus le chemin de sa maison... C'est terrible mais cette trivialité dessert ses propos sur la mémoire, la société devenue aculturée qui est nombriliste au possible...

En plus de cela, le narrateur radote sur son amitié avec Osario, son goût pour le philosophe Blaise Pascal.

Les vents est une nouvelle mauvaise à l'odeur nauséabonde qui aurait tellement pu être intéressante...
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