Les éditions d`Avallon [corriger]

Petit pamphlet féministe en pleine révolution française mais si on se pourrait se dire que son combat serai entendu par ces contemporain malheureusement elle ne sera pas écouté. Si le texte est officiellement dédié à Marie-Antoinette on peut se dire également qu'elle l'a fait pour la nation tout entière et ça c'est beau !

Mona Azzam a une nouvelle fois trempé sa plume dans l'encre d'un écrivain culte. Imprégnée d'Albert Camus, elle lui avait redonné vie dans un magistral Camus, L'espoir du monde. Ici, tel un caméléon, elle prend les couleurs de l'écrivain aux mille facettes et aux multiples peudos, pour opérer un retour aux sources de l'enfance et peindre Romain Gary ou la Promesse d'un Crépuscule, sans masque et d'une vérité touchante. Une fois encore le ”je”, choisi pour le récit, opère et sonne juste, tant Mona Azzam a intériorisé l'auteur et son oeuvre.

Plus que l'encre, c'est l'amour qui circule dans le stylo de Mona Azzam pour faire naître ou re-naître ce ”colosse aux pieds d'argile” et faire résonner les mots échos d'un vécu.  



Parvenu au crépuscule de sa vie, Romain Gary entreprend un voyage à Vilnius afin de re-visiter son enfance. Les pas de Romain Gary se glissent dans ceux de Roman Kacew et le présent se fond dans le passé. ” Il me faut le temps d'une parenthèse, n'être que le petit Roman. Cet enfant qui puisait toutes les promesses au creux de tes étreintes. Une parenthèse pour mieux avancer. Même si c'est uniquement vers le crépuscule que je veux avancer maintenant, à reculons.”  

Les souvenirs se font jour, ceux des lecteurs de Gary également, les femmes de sa vie réapparaissent, Mina, Valentine, et avec elles la puissance de l'amour, maternel ou premier amour, si prégnant, si déterminant.



Un voyage parenthèse émouvant entrepris avec Romain Gary, au coeur de Wilno et des lieux de son enfance, une visite très personnelle et intime, une re-visite de son oeuvre et de son être qui permet de ré-entendre sa ” voix attachante, si humaine, si vibrante” mêlée à celle de Mona Azzam qui l'est tout autant.

Un roman en vingt-deux promesses, ponctuant le retour dans l'univers du passé, et une promesse zéro, aller et retour en train, bouclant la boucle, où ”elles sont toutes là qui m'accompagnent, les grandes figures féminines de ma vie”. De celle de la promesse de l'aube à celle du crépuscule

Mission accomplie pour Mona Azzam qui annonçait que ”son roman a l'ambition de se faire le chantre de l'amour. de cet amour qui nourrit toute la vie de Gary et son oeuvre aussi. Plus spécifiquement l'amour des femmes. De la femme.”



Un roman sur Roman, Romain, Émile et les autres, à lire absolument par tous les amoureux de Gary et qui sera une séduisante approche pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore

« Vivre est une prière que seul l’amour d’une femme peut exaucer »

Mona Azzam excelle dans l’exercice de partager ses amours littéraires, après son Camus elle nous entraîne dans un magnifique voyage avec Romain Gary.

Pour cela il faut bien connaître l’œuvre et l’homme sans faire peser son savoir mais au contraire rendre la route légère de façon à donner envie de découvrir ou redécouvrir les monuments de la littérature.

Elle a la parfaite connaissance de son sujet et chaque mot est gonflé de la passion qui l’habite.

Nous visitons Vilnius au crépuscule de Romain Gary qui souhaite remettre ses pas dans ceux de l’enfant qu’il est jusqu’à son dernier souffle.

Une construction en quatre actes et des unités de la promesse zéro à la promesse zéro.

Gary a vécu sa vie comme un homme de théâtre, il a tout donné mais lorsque le rideau se baisse il est face à lui-même. Un homme accompli, qui a su prendre des risques, mais c’est un homme qui a des failles.

« Mais …permets-moi Mina, de te dire que je suis fatigué. Fatigué d’avoir à assembler sans arrêt ces multiples facettes de moi. Fatigué de me replier sous des carapaces qui aujourd’hui me pèsent. Mon habit de scène m’étouffe aujourd’hui. Il m’empêche de respirer. »

Bien évidemment dans ce voyage à Vilnius les lecteurs retrouvent Mina plus vivante que jamais, illustration parfaite qu’un mort est vivant autant de temps qu’une personne qui l’a connu le garde en son cœur jusqu’à son dernier souffle.

Mais ce voyage, et c’est là sa force, montre les failles sur lesquelles s’est construit l’immense GARY, la réussite n’efface pas les humiliations de l’enfance.

L’homme est un mélange explosif d’émotions, l’enfant toujours tapi au creux de son âme, la bravoure, l’héroïsme, le succès rien n’est venu colmater ces failles.

Pour moi Gary est un écrivain immense et le plus émouvant, émotions démultipliées avec Ajar.

Il a exercé sa liberté jusqu’à l’ultime geste.

J’ai été émue par cette lecture où j’ai retrouvé l’écrivain et l’homme que l’on rencontre dans son œuvre.

Une image m’a hanté celle du Dormeur du Val

« Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine.

Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. »

Chez Gary, ces deux trous rouges étaient invisibles mais tellement prégnants.

Je crois que le choix de sa mort est dû à la disparition de l’humour que l’on porte sur la vie.

Il écrivait dans Le sens de la vie « L’humour est l’arme blanche des désarmés ».

Quel pirouette nous servirait-il pour parler du succès qu’il a toujours ?

Un voyage riche nous est offert par Mona Azzam qui réussit à faire revivre son Gary mais sans enfermer ses lecteurs dans sa vision, la porte est toujours ouverte et chacun peut faire vivre sa vision et se reporter aux œuvres si riches qui sont sur nos étagères prêtes pour une relecture.

©Chantal Lafon




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