AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Cheyne [corriger]


Livres populaires voir plus


Collections de Cheyne



Dernières critiques
Meurs encore !

La mère, ce grand tout de l'enfance. Comment survivre à sa mort quand on a seulement 3 ans? Comment se construire à partir d'un vide? 

Dans Meurs encore!, le narrateur, devenu adulte, plonge dans son douloureux passé d'orphelin. De sa mère, il sait peu de choses. Il la rêve, la veux belle et puissante, telle une reine. Glanant photos et témoignages, il accumule de la matière afin de la recréer, pour lui seul. Mais le son de sa voix? Comment l'imaginer? Toujours, le silence répond à l'absence.



Il se souvient. C'était après l'enfance. Le corps adolescent que l'on ne reconnaît plus, qui encombre, qui pousse trop vite, qui ne pousse pas bien. Un seul regard aimant de l'absente aurait pourtant consolé de toutes ces humiliations vécues. Mais rien, que des bras vides et la colère qui grandissait dans les poings serrés.

Alors il a marché, de femme en femme, des femmes mûres auprès desquelles il cherchait Celle qu'il ne connaissait pas. 



Puis un autre deuil est venu et les secrets de famille lui ont sauté à la gorge. Un grand mensonge, trop de non-dits. Ça s'enroule autour du cou et ça serre. La haine de la famille.



Dans ce recueil, Danielle Bassez explore l'importance des origines et la difficulté d'être au monde quand l'amour maternel a manqué. Est-il possible de grandir avec ce trou dans le cœur? Oh certes, on peut vivre sa vie et même vieillir. Mais vieillir n'est pas grandir.



Meurs encore! est un long poème en prose. L'écriture est belle, d'une beauté puissante et vénéneuse. Aucune sensiblerie. Des faits bruts et des mots durs pour dire la solitude d'un enfant que la mort a jeté face à lui-même et qui cherche à écrire sa propre mémoire.

Pétrissant ses souvenirs tel un sculpteur son argile, le narrateur tourne et tourne encore autour de cette figure absente jusqu'à la faire renaître sur le papier.



"Et moi, qu'en serait-il de moi, si je n'avais à me servir de mes doigts, à frapper le clavier, comment approcherais- je le corps de ton corps? Chaque phrase qui apparaît te dresse devant moi, esquisse une part de toi, capte un de tes traits si fuyants, si indécis, le fixe. Il s'agit bien de toucher sans presque aucun appui, ce qui n'a ni consistance ni forme, de dessiner sur du vide, comme dans de la buée, de donner poids à ce qui est sans poids, sans épaisseur, matière à ce qui est sans matière."



Cet exutoire fonctionne-t-il? La perte est trop grande et le chagrin inconsolable. Alors c'est une bouteille jetée à la mère, au cas où, quelque part, ici-bas ou là-haut, elle entendrait sa voix. 



"Je suis toujours devant ta porte, j'ai trois ans, je crie à tue-tête. Meurs, meurs encore! que je te sente, que je vive. (...) Je ne guérirai pas. Je ne guérirai pas."





Commenter  J’apprécie          488
Je, d'un accident ou d'amour

Chef d'œuvre. Magnifique. Sublime. Se lit vite, comme l'histoire qu'il relate. Trop peu connu. Devrait figurer sur toutes les étagères des bibliothèques et des librairies de France et de Navarre. Compliqué ensuite, de lire une autre histoire d'amour.
Commenter  J’apprécie          00

{* *}