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POUR CONNAITRE KADARE ET L'ALBANIE
Liste créée par lulja le 05/06/2014
10 livres. Thèmes et genres : littérature albanaise

Ismaïl Kadaré, né en 1936 à Gjirokastër, est le plus grand écrivain albanais actuel, et le plus prolixe. Son œuvre couvre toutes les périodes de la riche histoire albanaise et explore l'extraordinaire fonds de légendes de son "pays des aigles", la petite Shqipëria !



1. Le Pont aux trois arches
Ismaïl Kadaré
3.99★ (177)

Kadaré assimile Orient et despotisme. L'Empire ottoman, héritier des tyrannies antiques, incarne, pour lui, l'esprit de conquête aveugle et destructeur. La Porte cherche obstinément à arracher les racines européennes de l'Albanie. Toutefois, cet empire, par ses anachronismes, ramène à la période contemporaine. Le communisme apparaît, alors, comme un avatar du despotisme asiate. Dans des oeuvres à tonalité anti-utopique, Kadaré illustre et condamne la volonté perverse de maîtrise absolue d'un pouvoir qui s'apparente au Mal.
2. Avril brisé
Ismaïl Kadaré
4.09★ (699)

Découverte par un jeune couple de la ville de la tragique réalité montagnarde du Kanun, code d'honneur ancestral dont une des règles majeures est la "reprise de sang". Le régime communiste avait combattu ce droit coutumier, qui semble-t-il, est de retour dans le nord et au Kosovo.
3. Les Tambours de la pluie
Ismaïl Kadaré
4.21★ (266)

Au milieu du XVe siècle, les Albanais, guidés par un chef irréductible, le légendaire Général Skanderberg (Gjergj Kastriot de son vrai nom), défendent avec acharnement, pendant plus de trente ans, leur liberté contre les invasions périodiques de l'Empire Ottoman. Ce roman historique raconte le début du conflit, ou, plus précisément, un des premiers sièges, du 18 juin au 13 septembre, contre la citadelle de Kruje, devenue le symbole de leur résistance. En filigrane de ces pages intenses, Ismail Kadaré insinue les ombres de faits plus récents, (ceux du conflit albano-soviétique de 1960 avec le blocus économique et politique imposé à l'Albanie par l 'URSS et tous les pays du bloc de Varsovie mais auquel les Albanais n'ont jamais cédé), établissant ainsi un rapport entre histoire passée et présent.
4. Le Dossier H
Ismaïl Kadaré
3.89★ (158)

Le Dossier H. relate le voyage de Max Roth et Willy Norton, deux hellénistes irlandais spécialistes d'Homère qui arrivent dans une petite ville d'Albanie, dans les années 1930. Leur but : effectuer des enregistrements des épopées orales albanaises à l'aide d'un engin alors tout nouveau, un magnétophone. L'Albanie est alors l'un des rares endroits au monde où il existe encore des rhapsodes (les guzlars) héritiers d'une longue tradition orale, et capables d'improviser de longs récits en vers en s'accompagnant à la lahuta, sorte de vielle. En étudiant le processus de transformation de l'épopée orale par le biais de comparaisons entre les différentes récitations d'une même épopée par différents rhapsodes, ou par un même rhapsode à plusieurs semaines d'intervalles, les deux homéristes espèrent en déduire des informations sur le fonctionnement de l'épopée orale en Grèce ancienne, et, de là, résoudre enfin les problèmes jusque là insolubles portant sur la composition de l'Iliade et de l'Odyssée (la « question homérique »). Mais aux yeux des autorités locales, il n'y a aucun doute : ces recherches ne sont que des prétextes et les deux Irlandais sont des espions. Le sous-préfet de N... les fait donc placer sous l'étroite surveillance de ses informateurs. Quant aux deux chercheurs, ils se heurtent à la disparition annoncée, apparemment inéluctable, de l'épopée orale albanaise, et aux enjeux de fierté nationale qui lui sont liés.
5. Qui a ramené Doruntine ?
Ismaïl Kadaré
3.81★ (312)

Après Avril brisé (1980) et Le Pont aux trois arches (1978), Qui a ramené Doruntine ? (1980) s'inspire de la tradition orale albanaise pour livrer une critique implicite de la société totalitaire ; la bureaucratie albanaise a d'ailleurs interdit la publication de 'ouvrage. Reprenant les données thématiques essentielles de la légende de Doruntine, que son frère mort aurait ramenée chez elle par respect de la parole donnée (la bessa), Kadaré superpose à la trame surnaturelle du conte une véritable enquête policière en introduisant le personnage du capitaine Stres, chargé par le pouvoir politique et religieux de résoudre l'énigme. Dans ce récit où ne cessent de s'opposer rationalité et mystère, sur fond de division spirituelle et d'enjeux politiques pour l'avenir, Kadaré révèle toute la subtilité de ses talents de conteur.
6. Le palais des rêves
Ismaïl Kadaré
4.15★ (428)

L'histoire se déroule au XIXe siècle dans l'Empire Ottoman. Mark-Alem, descendant d'une grande famille de grands serviteurs de l'Etat, réussit à être embauché par une terrifiante institution : " Le palais des rêves ". Le rôle de cette puissante administration est de collecter dans tout l'empire, les songes de tous les sujets, de les rassembler, de les trier mais surtout, de les interpréter afin d'isoler les futurs troubles qui viendraient perturber la bonne marche de l'empire et de son tyran. L'originalité de ce livre est de critiquer l'oppression totalitaire et se plaçant non pas du coté des opprimés, mais de celui des oppresseurs. Sous couvert d'une allégorie politique, Kadaré critique le régime politique albanais ( le livre a été écrit au tout début des années 80, en plein régime d'Enver Hodja dictateur stalinien de l'époque ... ) afin de ne pas s'attirer les foudres du pouvoir. Ce récit est à la fois fascinant et terrifiant. Procès à charge des régimes totalitaires et de leurs méthodes, moins connu que le 1984 d'Orwell, il reste un livre à lire et à relire afin de ne jamais perdre de vue que, sans la vigilance de chacun, un régime peut imposer son mode de pensée considéré comme le seul possible.
7. La niche de la honte
Ismaïl Kadaré
3.88★ (58)

La Niche de la Honte est en fait, d'après le roman, une niche située sur les murs extérieurs du palais de Topkapi à Istanbul, alors capitale de l'Empire Ottoman, où étaient placées les têtes tranchées des traîtres voire de ceux qui n'avaient pas répondu aux exigences du Sultan. L'histoire se déroule au début du XIXe siècle, dans le contexte de la rébellion du Pacha albanais Ali de Tepelenë, contre le pouvoir ottoman. Les généraux envoyés le combattre reviendront soit avec la tête tranchée du Pacha rebelle, soit c'est leur tête qui ira se loger dans la niche de la honte. Le roman met aussi en valeur la mission sinistre et terrorisante des individus ayant la tâche de rapporter la tête de Kara Ali (Kara, "le Noir", en turc, étant le surnom donné aux traîtres) au Sultan Mahmut II : le gardien de la niche d'abord, puis Tundj Hata, le personnage lugubre chargé de transporter les têtes tranchées jusqu'à Istanbul, Hurshid Pacha, le pacha appelé pour mater la rébellion. C'est donc en apparence un violent blâme à l'encontre de la politique de terreur vraisemblablement menée par les Ottomans. Pourtant le lecteur averti saura lire entre les lignes et comprendre que le but de l'auteur n'est pas d'abord une critique de l'Empire Ottoman. En effet, en 1978, année où est écrit ce livre, l'Albanie est une dictature communiste, où règne l'idéologie stalinienne, et gouvernée par Enver Hoxha.
8. Le Général de l'armée morte
Ismaïl Kadaré
3.83★ (513)

Tout premier roman de Kadaré (1963), adapté au cinéma par Luciano Tovoli en 1983. Au début des années 1960, presque 20 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un général italien, accompagné par un prêtre qui est aussi colonel de l'armée italienne, est envoyé par le gouvernement italien en Albanie pour localiser, recueillir et rapporter en Italie les ossements de ses compatriotes morts pendant la guerre afin de les enterrer dignement. Comme ils organisent les fouilles et l'exhumation, ils se questionnent sur le sens de leur tâche. Les débats de portée générale portent sur la futilité de la guerre et le sens de cette entreprise. Alors qu'ils vont plus loin dans la campagne albanaise, ils découvrent qu'ils sont suivis par un autre général, un Allemand à la recherche des corps des soldats allemands tués dans la Seconde Guerre mondiale. Comme son homologue italien, il lutte avec ce travail de recherches ingrates et s'interroge, lui aussi, sur la valeur de ces gestes de fierté nationale.
9. L'Hiver de la grande solitude
Ismaïl Kadaré
4.14★ (21)

Pour la première fois dans son oeuvre, Ismail Kadaré aborde, en 1969, un pan capital de l'histoire contemporaine de son pays, l'Albanie : le schisme survenu en 1960-1961 au sein du monde communiste avec, d'un côté Pékin et Tirana, de l'autre le bloc soviétique « révisionniste ». La première version de L'Hiver de la grande solitude, achevée en 1971, paraît au printemps de 1973, au moment où le régime déclenche une campagne contre les milieux intellectuels. Elle soulève un tollé. Eloigné de Tirana en 1975, Kadaré est frappé d'une interdiction de publier tout nouveau roman. Il propose alors une seconde version augmentée, qui paraît en 1978 sous un titre plus sobre, Le Grand Hiver et comporte des passages qui laissent penser que le peuple fait bloc derrière ses dirigeants. Ces passages disparaissent dans la version établie dans le présent volume, laquelle constitue grosso modo un retour à la version originelle.
10. Le concert
Ismaïl Kadaré
3.67★ (131)

Dire de ce chef-d'oeuvre du grand romancier albanais qu'il évoque la rupture entre Tirana et Pékin au début des années 70 serait exact, mais un peu court. Autour de cet événement dérisoire - une piqûre de moustique sur le crâne du président Mao ! -, Kadaré déploie une fresque immense et passionnante, où la vie quotidienne sous la chape de plomb communiste, les intrigues dans les hautes sphères du PC chinois, la satire impitoyable des maoïstes occidentaux, les destinées entrecroisées de multiples personnages, nous font passer de la farce au tragique, de la psychologie à la métaphysique, sur fond d'Histoire tumultueuse, shakespearienne, insensée peut-être...
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