Le Grand-Guignol, c'est le théâtre du nervosisme et des situations extrêmes qui entasse pèle-mêle dans un bric-à-brac scénique les lieux communs de l'épouvante, de la férocité et du malaise. Cette forme théâtrale qui, en son temps, eut partie liée avec les explorations médicales sur l'hypnose, l'hystérie, les phobies, les déviances de toutes sortes en relation avec la criminologie, a sans aucun doute accompagné l'avancée des écritures littéraires. Au Grand-Guignol, il s'agit bien d'expériences à tenter. Ne mériterait-il pas l'appellation de Théâtre Laboratoire, si prisée aujourd'hui ? Dans les hoquets du rire et de l'angoisse, se pratiquait, entre simulacre et exorcisme, une théâtralité de la claustration, de l'anomalie et du vertigo, où sont repoussées les bornes de l'innommable et de l'immontrable. Le Grand-Guignol ? C'est à pleurer de rire et à mourir de peur.