torse seul
l’unique colonne
signe le bleu infini
un mât sépare le ciel en deux
en moi le bleu se divise
son bruit d’eau calme sans les pierres
ligne à ligne avec la main
le temps faseye
une page que le vent frôle
: le grincement d’une poulie
un fanal et le bleu labile de l’eau
où tout s’amenuise
mes poumons sont dans l’arbre
paix de l’air et du sang
: voir par ses yeux voir
même l’ombre oubliée
et ce monde soudain blanchi
derrière la vitre sale
je tourne l’air en ma faveur
rien n’écoute...
rien n’écoute
la nuit appareille
zone souple noir
un rêve en avant de soi
: présence décousue
dans le temps tactile et dissolu
le bleu des apparences tourne
au violet sombre
leur plongeon dans la courbe
: je choisis mes flammes
mes visages et mes actes
jamais je toujours naître
et nulle aube ne sera blanche