Le Musée de Sculpture Comparée Du Trocadéro

Lorsqu'on 1879, l'Exposition universelle laissa vacant le palais du Trocadéro, Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique, et Antonin Proust, directeur des Beaux-Arts, approuvèrent les rapports que Viollet-le-Duc leur adressa le 11 juin et le 12 juillet, et où il traçait le programme du musée à créer dans ses galeries ; le 4 novembre, un arrêté attribuait à la Commission des monuments historiques l'aile orientale du palais, qui s'étend vers Paris.

L'exécution de la première série de moulages et leur installation prirent deux ans, et le 20 mai 1882, le Musée de sculpture comparée fut inauguré. On pouvait y voir les tympans de Moissac et de Notre-Daine-du-Port de Clermont, les portails de Vézelay et d'Avallon, les plus beaux morceaux de statuaire des cathédrales de Laon, de Paris, de Chartres, d'Amiens, de Reims et d'Auxerre : le tympan du château de la Ferlé -Milon, le jubé de Limoges.
En 1880. s'ouvrait la salle du XVII et du XVIIIe siècle, avec les ornements du parc de Versailles et la porte de Puget à l'arsenal de Toulon.

Viollet-le-Duc n'eut pas la joie de voir son œuvre accomplie : comme Moïse, en vue de la Terre promise, la mort l'avait frappé subitement, mais son attente s'est pleinement réalisée: elle semble même dépassée.

La mise en valeur de la statuaire gothique fui une révélation poulie public; une stupeur et une joie pour les artistes que l'éducation classique de l'École avait jalousement écartés de ces œuvres. Ils furent un peu connue ces princesses de contes de fées à qui, pendant vingt ans, on a interdit la vue d'un jeune homme, lorsque tout à coup apparaît le Prince Charmant.