Juin 1867.
L'Exposition universelle est l'occasion pour la Prusse, la France et la Russie d'envisager un rapprochement diplomatique. Les festivités et autres cérémonies s'enchaînent et se déroulent pour le mieux, jusqu'à ce qu'un tireur, bien décidé à supprimer le tsar, ne s'invite à la fête...
Pour tenter de comprendre l'intrigue se cachant derrière cet acte, nous sommes amenés à suivre les opposants au régime impérial et les sympathisants du saint-simonisme dans leur quête de liberté. le retour de l'impitoyable Voltri et de son âme damnée Niccolo Cerolli nous entraîne dans les menées sournoises de l'ambassade autrichienne. Les intérêts de l'Église se trouvent compromis lorsque le fils de Caterina, voué à la prêtrise, est accusé. Antonio Romano, devenu cardinal, choisira-t-il de suivre encore une fois Voltri dans ses obscurs projets ou rendra-t-il justice à Antoine de Tartas, l'infortuné fils de Caterina, qui sert à l'évidence de bouc émissaire ?
C'est un formidable voyage qui nous emmenera de la France aux confins de l'Afrique, de Londres à Milan. On retrouve avec plaisir Caterina et son amie Ntumba, ainsi que Conti. D'autres personnages haut en couleurs viennent s'ajouter à ceux du premier tome, dont des personnalités historiques peu connues aujourd'hui mais qui ont eu un certain impact à leur époque, tels Godefroy Cavaignac, Georges Washington de la Fayette et Prosper Enfantin.
Les ficelles de l'intrigue sont bien tirées. La romance interdite entre Antoine, jeune prêtre, et Osanne, femme mariée, ajoute une dimension plus sentimentale au roman. L'enchevêtrement des intérêts rend le récit plus palpitant et les dialogues sont savoureux.
Je recommande vivement cette lecture !
Commenter  J’apprécie         40
Il se disait qu'avec le temps les hommes finissent par changer. En realité, il n'y a que les habitudes qui se renouvellent. Et désormais, celles de Charles de Mercœur ne seraient plus guidées par la vacuité des principes qu'il avait suivis depuis son enfance et auxquels il s'était toujours astreint à contrecœur. Elles le seraient davantage par le fruit de l'expérience qu'il avait acquise. Conscient que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute, il ne désirait à présent qu'une seule chose, s'entourer de personnes à l'attrait qui lui soit désirable. [...] Sa finesse d'esprit, nourrie par une connaissance aiguisée des plus grands auteurs, imposait de lui qu'il s'entourât d'hommes et de femmes capables de le charmer par leur intelligence et non par de vaines et futiles flagorneries. Le grand âge a ceci d'avantageux : il accorde à son propriétaire une liberté dont nul ne peut le blâmer. Car il réclame des autres une indulgence qui n'est jamais accordée à la jeunesse.
- N'est-il point de plus noble héritage à offrir que la liberté ? reprit Cavaignac.
- L'ingratitude des peuples fait sombrer dans l'oubli le souvenir de ceux qui ont lutté pour elle. [...] (page 178)
- Vous avez raison Prosper, reprit Charles. La mort de notre ami ne sera point celle des idées qu'il a défendues. La liberté, si chère à son cœur, est aujourd'hui plus menacée que jamais. Il continuera d'en être l'étendard ! (page 289)