Des mots me viennent, épars, comme des pièces d'un puzzle. Et d'un coup, il est là, dans ma tête. Un slam court, âpre. Et je marche en martelant les mots. Un pas, un mot à la mesure de la situation.
La douleur
Près de mon cœur
C'est tes yeux
Heureux
Qui sourient
A cette fille
Brindille
La douleur
Près de mon cœur
C'est mon rêve
Qui s'évanouit
Et qui fuit
Sans trêve
C'est que mon corps
Je perds pas le nord
Sera jamais à l'heure
De ton idéal de fille-femme
Trop loin de ce qui t'enflamme
...
Depuis septembre, dès que je vois Johan, à savoir un million de fois par jour puisqu'on est dans la même classe, c'est le même scénario. Mon coeur devient comme un poulet qu'on aurait mis à rôtir : embroché et brûlant.
Mat ne me croira pas. Il retournera mes mots comme des crêpes, et les arrosera de dérision.