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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
[Critique sur la base de l'édition originale en anglais]

C’est l’été.



(Je ne sais pas si vous êtes au courant.)



Et l’été, plus le Nébal dégouline de sueur, et gémit quand le Coca Zéro vient à manquer, plus il a envie de lire des trucs de bourrin.



Ça arrive.



L’été.



(Surtout…)



Bon, et là, mes camarades m’ont contraint et forcé (tu parles…) à me replonger dans l’univers de Warhammer 40,000 – cet univers délicieusement fasciste et qui sent le mâle. Et que j’adore. Très sincèrement. Là, je suis PJ depuis peu à Rogue Trader, ce qui m’a aussi donné l’envie de lire enfin Black Crusade… et, oui, de me remettre aux romans de la Black Library. Oui. Il y a quelque temps de cela (tiens, c’était l’été), je m’étais lu les quatre premiers volumes de la considérable saga « L’Hérésie d’Horus », et, ma foi, ça m’avait bien plu, dans l’ensemble. Suffisamment pour que je souhaite retenter l’expérience.



Cependant, si je m’y remets petit à petit (là, je suis en train de lire le cinquième volume, Fulgrim, de Graham McNeill, et pour le moment ça se passe très bien), j’avais quand même une vague frustration à l’égard de… ben, l’univers de cette série. Car elle décrit un moment clef (et qui s’étend pas mal) de l’histoire de Warhammer 40,000, mais, eh, justement, elle se déroule dix mille ans avant le quarante-et-unième millénaire – ce n’est donc pas vraiment l’univers arpenté dans les divers jeux de rôle et de figurines, etc., mais sa colossale introduction (ou préquelle si vous y tenez).



Là, j’avais justement envie de cet univers de jeu, avec l’empereur-charogne qui n’a pas bougé de son trône d’or depuis dix mille ans, et avec sa si charmante Inquisition, ce genre de choses – le véritable univers Warhammer 40,000, Facho++. J’ai fait appel à Ceux Qui Savent, lesquels, hors « Hérésie d’Horus », m’ont suggéré pour l’essentiel deux pistes : d’abord (et surtout ?), la série des « Fantômes de Gaunt », à vue de nez la plus connue de la Black Library avec, eh, « L’Hérésie d’Horus », et, moins ultra-militaire, la série « Eisenhorn » ; et, dans tous les cas, à la base du moins, c’est du Dan Abnett – probablement l’auteur le plus connu et vendeur de romans Warhammer 40,000.



À vrai dire, lire « Les Fantômes de Gaunt » me chatouillait depuis quelque temps déjà – c’est un titre que j’ai souvent croisé… Et, du coup, hop – avec l’omnibus de la trilogie originelle (dite ultérieurement de « La Fondation »), mais en version anglaise ; pas pour la pureté du style, hein, mais j’avais quand même souffert avec certaines traductions des premiers volumes de « L’Hérésie d’Horus », à l’époque, alors…



Et donc, aujourd’hui, First and Only – c’est-à-dire Premier et Unique (ah ?) dans la langue de Guillaume Musso.



Du gros space op’ militaire – la version avec des uniformes sympa en cuir, casquettes, galons, tout ça, plutôt que les grosses méga-armures des Astartes ; ça défouraille quand même pas mal.



Gaunt, donc – Ibram, de son prénom. Le bonhomme n’est pas un officier de la Garde Impériale comme les autres. Bon, déjà, c’est à la base un commissaire politique, alors on évitera de le faire chier sur la doctrine. Mais, en même temps, et c’est beaucoup plus singulier à vrai dire, tout fanatique de la cause impériale qu’il soit, Gaunt a un horrible défaut : il accorde de l’importance à la vie de ses hommes (on évitera de dire « à la vie en général », faudrait voir à pas déconner non plus). Ses collègues, et ses supérieurs, n’ont guère pour habitude de s’en embarrasser ; l’armée impériale est une énorme machine, elle compte des millions, peut-être des milliards de soldats divers et variés – dans un immense théâtre d'opérations à l'échelle de la galaxie ; autant dire qu’elle peut le plus souvent se permettre de sacrifier des régiments entiers, à ce stade simples objets statistiques ; et, a fortiori dans cet empire beaucoup trop grand et beaucoup trop complexe, même les statistiques, on a du mal à en tenir le compte. Alors où est le problème ? Il n’y a pas de problème.



La stratégie, pour certains officiers supérieurs, obéit en fin de compte à des principes agréablement simples : on envoie les pioupious au front par paquets de trouze, on écrase les rebelles/les xénos/les disciples infâmes des Puissances de la Ruine sans regarder à la dépense en vies humaines, et on monte en grade, suffit de ne pas manquer de respect à l’inquisiteur de passage. Le supérieur de Gaunt, là, c’est d’abord le Lord-Général Hechtor Dravere, et c’est un joyeux archétype de ces aimables philanthropes. Il y a littéralement « GROS CONNARD » écrit sur son armure. Et il a de l’ambition, le bougre – frustré de ne pas avoir hérité du méga-commandement de la croisade lancée contre les forces du Chaos dans les Mondes du Sabbat il y a déjà dix ans de cela, il est à l’affût du moindre avantage qui lui permettrait de monter, monter, monter, comme la sève, quoi (en tout bien tout honneur).



Gaunt n’a rien d’un tendre. Le bonhomme est à vrai dire plutôt froid. Mais il prend en compte la vie de ses hommes, oui. Dingue, ça… Faut dire, il ne s’agit pas de n’importe qui non plus ! Gaunt a fait ses premières armes avec les régiments d’Hyrkan de la Garde Impériale, et s’en est ma foi plutôt bien sorti, mais on l’a affecté depuis au régiment de Tanith – oui, « au », au singulier : le Premier et l’Unique. Car la planète Tanith s’est fait défoncer la gueule pile au moment de la Fondation du régiment – les Tanith qui en font partie, eh bien, sont les seuls Tanith qui restent… Raison de plus pour éviter de faire n’importe quoi avec leurs vies, hein ?



Mais, rassurez-vous, ils sont quand même beaucoup moins mignons que… des pandas mignons, disons.



Non, ce ne sont pas des pandas mignons.



Non.



Ce sont des militaires – et des bons. D’autant que, sous le commandement avisé de Gaunt, ils se sont fait une spécialité des opérations demandant, sinon du tact, du moins de la discrétion. Ils font de bons éclaireurs, et de bons chasseurs. Ils sont donc des fantômes, et ceux de Gaunt, à deux titres : leur monde est mort, et ils frappent sans être vus (dans l’idéal).



Dès lors, entre Gaunt et ses hommes, nous avons droit à absolument tous les clichés du film de guerre quand il se focalise sur une petite compagnie de frères d'armes. Bon, c’est le jeu… Notez, Dan Abnett ne s’en tire pas si mal : Gaunt est plutôt un bon personnage, et, à l’occasion, il parvient effectivement à sortir ses braves pioupious de l’anonymat des statistiques – ce qui devrait bel et bien être le propos, au moins pour partie. J’espère quand même que ça s’améliorera par la suite, parce que là c’est encore assez limite…



Quoi qu’il en soit, Gaunt a quelques soucis. En effet, comme le disait le Philosophe, « autant j'suis pas pas pour dire du mal des cons quand ça se voit, autant on va pas parler des cons sans faire un détour par les militaires ». Et, dans la Garde Impériale, il y a beaucoup de cons – de vrais gamins, en fait, à « l’honneur » chatouilleux. Dravere n’aime pas Gaunt – mais le régiment des Patriciens Jantins, notamment, et tout d’abord son chef Draker Flense, le hait purement et simplement ; on se doute qu’il y a une très mauvaise raison derrière tout ça, et, oui, bravo, vous avez exactement deviné laquelle (ce roman est incroyablement prévisible, dans son côté « formule », j'y reviendrai). Et ça dégénère bien vite : les régiments de la Garde Impériale se haïssent tellement, en fait, qu’ils sont prêts à saboter des opérations d’envergue pour régler leurs petits comptes de sales gosses – au point à vrai dire où le roman devient un peu trop puéril.



Et ça, tout inquisiteur vous le dira, c’est mal.



C’est de l’hérésie.



Enfin… Tout bon inquisiteur vous le dira. Parce que – je frémis rien qu’à l’écrire, la suspicion d’hérésie pèse sur moi, et elle vaut comme de juste condamnation en vertu du saint principe de la présomption de culpabilité – il y a des bons inquisiteurs, et des mauvais inquisiteurs ; le mauvais inquisiteur… Bon, je vais pas vous refaire le sketch. Toujours est-il qu’il y a là un inquisiteur sacrément mauvais – et lié à Dravere. Et Gaunt, par des voies détournées, découvre l’existence d’un COMPLOT au sein de la Garde Impériale, du moins dans la croisade des Mondes du Sabbat – un complot qui pourrait dégénérer très vite, si les indélicats en question mettaient la main sur une découverte incroyable… Une arme secrète d’une puissance telle… qu’elle corromprait aussitôt qui serait assez fou pour en faire usage.



Et là, sachez qu’en parallèle je relis Le Seigneur des Anneaux, et que, bizarrement, Tolkien s’en tire beaucoup mieux que Dan Abnett, là.



Bizarrement.



Car, pour le coup, là aussi la formule est trop évidente, trop visible – parfois même agaçante, quand Dan Abnett abuse de son MacGuffin en multipliant les fins de chapitre en forme de pseudo-cliffhangers du genre : « Cette découverte est vraiment extraordinaire ! C’est terrible ! Je n’ose le dire ! » Et il n’ose le dire bien trop longtemps, très artificiellement – quand vient le moment de révéler la chose, du coup, ben, ça tombe forcément un peu à plat.



Et ce n’est hélas pas le seul procédé du genre. L’exploration récurrente du passé de Gaunt, et indirectement de ses ennemis (notamment pour ce qui est de la rivalité entre Gaunt et Flense…), produit le même effet.



Et la dimension « prophétique » de l’implication de Gaunt est aussi lourde que vous pouvez le supposer.



Enfin, les scènes de batailles sont très nombreuses (je savais à quoi je m'attendais, hein, c'est le jeu, mais là c'est peut-être un chouia excessif quand même à mes yeux)... et pas des plus palpitantes, en fin de compte.



Autant dire les choses, dès lors : ce premier tome des « Fantômes de Gaunt » n’est vraiment pas fameux. Ou pas très bon. Voire même limite mauvais. Bon, ça se lit raisonnablement bien, c’est fait pour, mais vraiment sans enthousiasme débordant. À ce compte-là, First and Only, me concernant, est clairement une déception – pas à la hauteur de la bonne réputation de ce cycle chez les amateurs de Warhammer 40,000.



Ce qui, cependant, ne me dissuadera pas de lire la suite – c’est l’été, et je suppose que la série a pu prendre son envol ultérieurement. Reste que je m’attendais à mieux – et que la licence Warhammer 40,000 peut faire bien mieux, sans l'ombre d'un doute ; d’ailleurs, comme je le notais plus haut, j’ai depuis entamé la lecture de Fulgrim, de Graham McNeill, et, pour le moment en tout cas, ça n’est pas seulement (bien, bien) meilleur, c’est tout à fait recommandable et palpitant – y compris les scènes de batailles, bien plus réussies. Et, à vrai dire, de manière générale, c'est autrement plus malin, même avec des bourrins d’Astartes pour personnages : il y a un fond, figurez-vous, et très intéressant. Le roman de Dan Abnett n'est pas tant malin que roublard, lui, et la connotation est tout autre…



Alors, First and Only ? Franchement, au mieux bof, et probablement même pas… La suite quand même un de ces jours, avec Ghostmaker (Les Fantômes dans la langue de Stéphane Bern). En en espérant davantage.



(Fait chaud, hein ?)
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Une bonne introduction à l'univers de Warhammer 40000, un livre sombre et sauvage, dans lequel les personnes de confiance sont peu nombreuses.

Si le début du livre est excellent (une entrée en matière vraiment fracassante), j'ai eu une déception sur la fin qui n'apporte pas beaucoup de surprises et qui élimine certains personnages avec trop de facilité.

J'ai aussi relevé des maladresses dans les tournures des phrases, ou peut-être des erreurs de traduction ? Elles sont tellement nombreuses qu'on est bien obligé d'en parler. Cela n'empêche pas de comprendre l'histoire, mais c'est clairement un point faible.

Bilan mitigé pour le premier livre de cette série. Je m'attendais à quelque chose d'excellent, et vu le début du livre, j'y croyais. Je lirai peut-être le deuxième, pour voir.
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D'aucuns diraient qu'il s'agit de littérature de gare. Et je ne saurais les démentir. Pourtant, et si vous me passez cette métaphore culinaire, on peut apprécier un plat gastronomique et raffiné et savourer, à d'autres moments, un simple sandwiche. Même si certains de ceux-ci peuvent être fait avec du pain rassis, du jambon avarié ou du beurre rance (quand ce n'est pas tout cela à la fois). Et Dan Abnett, sans être un chef étoilé, nous sert un petit plat qui n'a à rougir ni de son aspect, ni de sa texture, ni de son goût.
Le style de l'auteur n'a rien d'indigent. La plupart du temps, dédié à l'action, il est plutôt lapidaire. C'est évident. Mais cela n'empêche pas certains passages descriptifs où on sent bien la volonté de l'auteur de ne pas céder à la facilité.
Quant à l'histoire et ses personnages, ils remplissent parfaitement leur fonction : nous divertir. le fond ne manque pas d'originalité ou, du moins, d'intérêt. Ce régiment, surnommé les Fantômes de Gaunt, constitué des derniers survivants de leur planète, Tanith, a quelque chose d'assez poignant. Et parce qu'il est le premier régiment constitué de Tanith et qu'il est également, par la force des choses, le dernier, il prend ce nom de Premier et Unique régiment de Tanith. Cette série lui est toute entière dédiée et nous permet de faire la connaissance de plusieurs éléments du régiment, de son chef, le commissaire impérial Ibram Gaunt, jusqu'au plus simple des soldats. Et nous allons découvrir bon nombre de personnages très divers et aux personnalités très marquées. Certains pour peu de temps, le taux de mortalité dans le groupe étant, en toute logique compte tenu de son engagement, particulièrement élevé.
Si le début des aventures pouvait me faire craindre le pire, la suite parvient à nous tenir en haleine et ce jusqu'au bout. Nous commençons en effet et sans réelle surprise par des combats qui se prolongent un bon moment. J'ai le souvenir de ma première et unique (humour !) tentative de lire des romans de la série Lancedragon. Ce n'était que combats suivis de combats eux-mêmes suivis de combats et ainsi de suite ad nauseam. Comme quoi, même une oeuvre éloignée de toute considération intellectuelle peut se révélée soulante. Mais ici, non seulement les scènes de combat sont maîtrisées, réussies et particulièrement prenantes mais elles ne durent que le temps nécessaire à ne pas devenir pénibles. Ensuite nous entrons dans une phase de complot que Gaunt va tenter de faire échouer. Et dans cette tâche, le héros n'hésite pas à faire davantage travailler sa tête que ses muscles. J'avoue que, par instants, je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle entre Gaunt et Mike Vorkosigan (de la Saga Vorkosigan de Loïs McMaster Bujold). Même si le premier n'a rien du nabot difforme qu'est le second et s'il n'a pas exactement son intelligence. Mais il y a quand même un peu de ça.
Alors certes, on pourra reprocher à Abnett de n'avoir pas ajouté l'humour qui fait tant pour le succès des aventures de Vorkosigan. Tout est ici assez premier degré. J'ai pu également déploré qu'on ne découvre pas suffisamment le monde dans lequel évolue les personnages. le récit reste assez ancré sur eux et leurs faits et gestes. On apprend somme tout fort peu de choses de l'empire, de l'empereur, des inquisiteurs, des commissaires eux-mêmes, dont Gaunt fait partie.
Dans l'ensemble, ce premier épisode de la série tient toutes ses promesses et pourrait bien représenter le modèle de la saga que j'ai toujours rêvé de découvrir. A savoir une série située toujours dans le même univers, avec des personnages récurrents et attachants, une aventure dans chaque roman et pas un interminable feuilleton fleuve et pas écrit avec les pieds.
Pour moi une réussite dans un genre mineur.
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