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Critique de PGilly


Vinciane Despret, Baptiste Morizot, Glenn Albrecht et bien d'autres se penchent sur les nécessaires relations entre non-humains et humains, sur l'interdépendance entre nature animée et êtres pensants. Ils occupent le devant de la scène tandis que David Abram passe inaperçu alors que ce philosophe écolo écrivait déjà en 1996 un livre traduit en 2013 : Comment la terre s'est tue.
J'ai lu l'ouvrage après l'avoir vu entre les mains d'une lectrice complètement immergée dans le texte, indifférente aux bruits environnants dans un café restaurant.
Après l'avoir lu, j'écoute différemment le chant d'un oiseau, regarde autrement le geste d'une fleur, adopte une pas plus léger au cours d'une balade en forêt. le chapitre sur les lieux du langage, lu au petit matin sur ma terrasse, dans un paysage nimbé de brume et de silence s'est parfaitement accordé à l'ambiance feutrée du moment. J'ai écouté les rares oiseaux lancer leur cri, essayant comme une communauté indigène d'Amazonie ou les indiens de l'Alaska, de comprendre ce que le volatile me disait.
Nulle folie chez l'auteur, ni le lecteur, simplement le rappel de l'importance des sens dans notre perception du monde. Abram convoque notamment le phénoménologue Merleau-Ponty à l'appui d'une évidence, que l'esprit humain est profondément dépendant de (et influencé par) notre relation oubliée avec la terre - la terre qui comprend, qui inclut toutes choses.
Plus encore que les mots, les sensations, l'expressivité de notre réactivité corporelle, donnent sa véritable couleur au langage trop souvent considéré dans sa seule dimension cartésienne. Cette vibration du langage, cette attention à ce que disent nos sens, ont coulé dans un océan rationnel et technologique.
L'ouvrage mêle expériences sensorielles,
informations empiriques et philosophie ( vous pouvez sauter le chapitre, suggère l'auteur) avec bonheur, ouvrant des perspectives surprenantes. Nous venons du Temps lointain, lorsque tous les vivants partageaient une même société.
Aujourd'hui, que partageons-nous encore avec le "vivant" ?
Lien : https://cinemoitheque.eklabl..
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