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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fruit d'un atelier d'écriture animé par Gabriel Garcia Marquez, dans cette fable au réalisme fantastique, la fantaisie qui en ressort est intimement nourrie par la croyance populaire et la religion.

Le nord-est du Brésil est la toile de fond de ce conte qui évoque l'importance de la dévotion aux saints catholiques et les pérégrinations dans la vie des millions de croyants.

L'auteure utilise une écriture crue et kinesthésique pour décrire ce qui ressentent les personnages.
En phrases courtes et bien construites elle compose une réalité palpable qui nous accapare et nous transporte.
La complexité psychologique des personnages nous met face à la simplicité et le contexte régional en différentes couches sociales retranscrit une belle échappée dans le sertao nordestino.

Socorro Acioli pratique avec talent l'art du comique dans le tragique dans une oeuvre iconoclaste, excessive et réjouissante et à sa manière célèbre les liens qui unissent l'humain à l'univers.


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Un premier roman ou conte de critique sociale de construction originale où l'auteur peut se vanter d'avoir été encouragée par Gabriel Garcia Marquez lors d'un atelier d'écriture. le lecteur est vite immergé aux côtés de Samuel qui, pour respecter les volontés de sa mère morte, va partir sur les chemins, loger dans une grotte, être repoussé puis sollicité. Belle aventure brésilienne au joli titre !
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Juste avant de mourir, Mariinha, la mère de Samuel, lui confie quatre choses à faire.
« Je veux que tu allumes trois cierges pour le salut de mon âme. le premier au sanctuaire de mon petit padre Cicero, le deuxième à la statue de saint François de Canindé, … Et le troisième à saint Antoine, parce que c'était le saint patron de ma mère. Les trois bougies à leurs pieds, mon fils. Posées sur leurs, c'est un détail important pour moi. Mais ma première requête, c'est que tu ailles à Candeia rencontrer ta grand-mère et ton père. »
Samuel, malgré sa haine d'avoir été abandonné, par son père, dans le ventre de sa mère, sait qu'il ira là-bas pour le repos de l'âme de sa mère.
Voyageant à pied, souffrant sous le soleil, de la faim, la soif, il arrive comme une loque humaine devant sa grand-mère qui… l'envoie se coucher dans la forêt
« Toi, pars d'ici et va dans la forêt. Continue la rue, passe l'église Matriz et le cimetière, avant dans els bois, toujours tout droit sans tourner. Quand tu verras un goyavier, prends à droite, là tu trouveras un coin couvert où dormir. Hâte-toi d'y aller et repose-toi, il y a un gros orage qui arrive.
Puis elle claqua fermement la vieille porte en bois et elle disparut. »
Encore mieux que l'hôtel du Bon Accueil !
Samuel, obéit et après avoir été mordu par une meute de chiens, arrive à l'entrée d'une grotte obscure et nauséabonde qui s'avère être l'intérieur d'une tête de saint dont le corps gît plus loin. Il dort dans la tête d'un saint décapité !
« Peut-être qu'un géant avait décapité le saint, pensa t-il. Lui avait tranché le cou avec une épée, après quoi e crâne avait dévalé la colline. Il ne voyait pas d'autre explication à une telle aberration : la caboche avait roulé comme un ballon et s'était arrêtée en bas. »
A cinq heures du matin il est réveillé par des voix de femmes, alors qu'il n'y a personne. Est-ce la fièvre due à la morsure qui s'est infectée ? Pourtant, même guéri, il les entend, toujours aux mêmes horaires. Son comparse Francisco, lui, n'entend rien, seul Samuel peut les entendre et… il y a ce chant qui l'envoûte, ce chant qui l'empêche de partir, de quitter la tête.

S'ensuit un job lucratif de prédictions qui s'étend à la région, relayé par une radio locale. le village quasi abandonné à son arrivée, renait, s'anime avec tous les marchands du Temple et les autochtones qui reviennent. C'est beau un village qui renait, même pour des raisons peu « catholiques »
Pourtant, il doit partir, sa vie est en danger. Il y a des intérêts financiers, des politicards véreux, des constructions que son commerce gêne
« le projet du maire était de vendre le terrain de Candeia à une entreprise pour la construction d'une usine. Mais il ne pouvait le faire avant que toutes les maisons soient –illégalement- à son nom. »
Je n'en dirai pas plus pour ne pas divulgâcher.
Dans une très belle écriture, merci à Régis de Sa Moreira pour la traduction, Socorro Acioli me conduit dans le Nordeste brésilien pays où tout peut être superstition.
Le récit passe du cocasse au poétique, des rires aux larmes. Un voyage onirique dans une très belle langue. Une lecture envoûtante, enfin qui m'a envoûtée et que je n'ai pu lâcher. Un très beau roman populaire entre conte et modernité.

Le petit plus ? Une lecture connectée ; des balises avec un mot à copier sur le site des Editions Belleville pour écouter, voir… je n'en sais pas plus car ce livre n'étant pas encore paru, la connexion n'est pas active, à surveiller.
Sainte Caboche est le premier livre des Editions Belleville, toute nouvelle maison d'éditions. Je gage qu'avec de tels titres, elle se pérennise pour notre grand plaisir. La couverture de Fernando Chamarelli me plait beaucoup. Une jolie marque d'originalité.
« Chez Belleville, chaque livre est illustré par un artiste du pays de l'auteur. Pour le premier roman de la maison, Sainte Caboche, nous avons eu la chance de travailler avec Fernando Chamarelli, un street artist aux magnifiques oeuvres colorées, remplies de créatures exotiques étranges. »
« En 2017, embarquez avec nous au Brésil, en Moldavie, en Turquie, en Egypte et en Iran. » Préparons nos valises, les deux éditrices nous promettent de beaux voyages

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Une couverture colorée, et un roman qui ne manque pas de couleurs avec ce Sainte Caboche, roman brésilien plaisant...

A la mort de sa mére, Samuel compte respecter les derniéres volontés de celle ci : brûler un cierge dans trois villes différentes, et retrouver son pére. Et si lui veut le retrouver, c'est pour le tuer. Mais sa grand mére refusant de l'héberger, il s'installe dans une tête sculptée. Et de là, il découvre qu'il entend les pensées de femmes priant Saint Antoine de trouver le grand amour. L'occasion de se faire un peu d'argent ?

Ceci n'est que la base d'une histoire qui prend régulièrement les atours du conte. Ceci car elle se dirige vers une sorte de morale, pas si simple que ce que l'on pourrait croire à la lecture de l'histoire. Et si le démarrage m'a semblé un peu... compliqué (parceque je ne voyais pas où l'histoire voulait m'emmener), la suite est suffisamment bien écrite et dépaysante pour m'avoir entraînée avec elle. L'écriture de Soccoro Acioli parvient à être suffisamment détaillée, sans que ce soit excessif, et colle tout à fait à ses personnages, bien écrit, sans qu'elle se sente l'obligation d'en dire trop. On suivra donc leurs surprenantes aventures avec plaisir !
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Je remercie les Editions Belleville pour l'envoi de ce livre, reçu dans le cadre de l'opération « Masse critique » de Babélio.

Dans « Sainte Caboche », nous suivons le personnage de Samuel, qui a fait deux promesses à sa mère, sur son lit de mort : déposer trois cierges pour son âme et se rendre au village de Candeia pour y rencontrer son père et sa grand-mère. Ce n'est pas de gaité de coeur que Samuel s'exécute, poussé par le désir de se venger de l'abandon de son géniteur en tuant ce dernier plutôt que par l'envie de lui pardonner. Arrivé au village presque entièrement déserté de Candeia, affamé et épuisé, Samuel est très mal reçu et se voit contraint de s'abriter dans l'immense tête décapitée d'une statue de Saint Antoine, ce même saint qui, croit-on là-bas, a apporté le malheur avec lui, et dont le nom est banni. Mais un miracle se produit alors : dans sa cachette, Samuel se met à entendre les prières d'amour des villageoises. Avec son nouvel ami, le jeune Francisco qui n'a pas son pareil pour les affaires, il monte un stratagème censé leur rapporter gros, mais qui va aussi permettre aux habitants de trouver l'amour et, peut-être, au village de renaître.

J'ai été étonnée de voir que ce livre se présente comme un « livre connecté » ; les NTIC semblent avoir encore frappé ! Ici, il est question de proposer un contenu ajouté, presque sous forme de réalité virtuelle, en plaçant de petits logos signifiants « note connectée » au bas de certaines pages. Un mot accompagne chaque logo, mot qu'il suffit de retaper dans la barre de recherche du site des Editions Belleville, et des informations supplémentaires sont obtenues sur un élément particulier. Est-ce que, personnellement, ça me plait ? Je ne sais pas trop. Evidemment j'ai tenté la chose, par curiosité. On n'ira sans doute pas tout regarder, seulement les notions qui nous intéressent le plus. Pour ma part, j'ai été tentée par « recette », pour commencer, et pas vraiment convaincue par les informations récoltées. Que celles-ci ne soient pas forcément de la même qualité que le livre, ou tout simplement qu'elles nous sortent de la lecture, de l'univers de l'auteur, est, je trouve, assez dommage. Pour moi, il s'agit d'une innovation amusante mais somme toute assez « gadget ». Je suis peut-être un peu trop « vieux jeu », mais j'aime que ma lecture reste une simple lecture ; je n'apprécie pas nécessairement qu'on m'en tire par mille stratagèmes. Si j'ai le besoin, ou l'envie, d'explorer une notion, je peux le faire comme une grande avec Google sans qu'une ribambelle de logos saturent mes pages.

Cela dit, l'histoire a été suffisamment prenante pour que je ne fasse rapidement plus du tout attention au reste. Les dix ou vingt premières pages m'ont toutefois un peu rebutée, je ne suis pas tout de suite entrée dans l'univers de l'auteur et ai même trouvé son style un chouïa indigeste, mais ces impressions n'ont vraiment pas duré longtemps. Dès que Samuel arrive à Candeia et que l'intrigue commence à se nouer, j'ai été prise dans le flux de l'histoire. Celle-ci m'a surprise par son humour, léger et piquant à la fois. On y trouve un certain cynisme, mais aussi des passages émouvants et la mise en avant de belles valeurs : l'amour, certes, mais aussi (et surtout, dirais-je) l'amitié. Avec « Saint Cabocle », l'originalité est au rendez-vous et ce petit livre, assez vite lu, est une véritable bouffée d'air frais. J'ai pris réellement beaucoup de plaisir à découvrir Socorro Acioli et à la suivre dans le récit léger de cette histoire sympathique, à la rencontre de toute une ribambelle de personnages vraiment très attachants.
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« Sainte Caboche » de Socorro Acioli est le premier roman publié par les Editions Belleville. Traduit du portugais brésilien par Régis de Sa Moreira, il est illustré par Alexis Snell tandis que la couverture est l'oeuvre de Fernando Chamarelli. le livre renvoie à des notes connectées qui permettent d'approfondir et d'illustrer les références locales (une ville…), un personnage (un Padre…) ou un genre musical (un chanteur brésilien…)
Le lecteur est plongé dans « un roman réaliste magique », posé en sous titre du livre… Repérée par Gabriel Garcia Marquez, Socorro Acioli développe la trame de l'histoire dans l'univers fantastique, le conte, la religion et ses superstitions…
L'histoire de Samuel, le personnage principal, est propre au rite initiatique qui permet d'accéder à une autre vie. Samuel doit exaucer les dernières volontés de sa mère. Il se rend dans le village de son père qu'il ne connaît pas. La rencontre avec sa grand-mère le désoriente, alors qu'il a faim et sans abri, elle lui indique un gîte … qui se révèle être la tête d'une grande statue de saint Antoine qui n'a jamais été terminée. Blessé par de chiens et en proie au délire, il entend la voix de femmes qui prient le saint. Aidé par un garçon du village, il décide d'exploiter le don de clairaudience.
Ainsi peuvent se réaliser le changement de vie de Simon et la renaissance du village… Les jeunes femmes en quête d'un mari prient Saint Antoine, et Simon devient leur intercesseur. Argent et renommée favorisent le village et Simon… Mais les jalousies naissent, le maire corrompu est inquiet des changements… Menacé, Simon doit partir… Ainsi vont se révéler le mystère de ses origines, celui de la femme qui chante à heure fixe… L'histoire mêle faiblesses humaines, superstitions, et prédestination. Simon est contraint d'accomplir les voeux de sa mère et réalise sa destinée. le lecteur est entrainé dans un conte teinté d'exotisme, il en accepte l'accomplissement car la magie de l'histoire opère son charme.
Les chapitres sont courts, et illustrés en leur début. La langue est claire et fluide.
Les éditions Belleville ont soigné la présentation du roman. La lecture est rendue agréable par le papier et la typographie. le renvoi à des compléments et à des informations sur internet permet d'ouvrir le livre sur les techniques contemporaines.
Voilà un beau livre qui incite à poursuivre la découverte d'autres ouvrages de cette maison d'édition.
Merci aux éditions Belleville et à l'opération Masse Critique de Babelio.


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«  Sainte Caboche » de Socorro Acioli

Ce roman réaliste magique, comme indiqué sous le titre une fois les premières pages ouverte, est une invitation à la détente, au voyage de l'esprit. Il s'agit d'un conte moderne Brésilien qui aborde la religion et ses dérivent au sein d'un village en perdition. Il aborde également la vie quotidienne des gens de ce village et leurs moeurs. On s'attache au personnage principal et on suit ses péripéties avec plaisir en se demandant comment tout cela va finir.

C'est une lecture qui change des romans contemporains que l'ont trouve aujourd'hui, il est apaisant. Loin d'être infantilisant, ce conte émerveille notre enfant intérieur, on se laisse happer tout en douceur par ce roman. Il prend le temps d'être lu et à sa juste valeur à travers cette belle d'écriture.
Il est plaisant de découvrir un autre univers littéraire tel que celui-ci. Il se lit vraiment très bien, une bonne lecture pour le soir.

Je remercie les éditions Belleville de m'avoir permis de découvrir l'univers de l'auteure et ainsi que cette maison d'édition qui fait un travail soigné. Pour les curieux et amateurs de contes, de belles histoires tout simplement, n'hésitez pas à le découvrir.
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Une très jolie lecture. L'évasion était au rendez-vous.
Un roman qui se lit tout seul. D'une fluidité ! Les courts chapitres y sont pour beaucoup.
J'appréhendais le côté réalisme magique et finalement, j'ai adoré au point de vouloir découvrir d'autres romans de ce genre.
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Après la mort de sa mère, Samuel par pour Candeia, une ville morte dans laquelle il va pouvoir retrouver sa grand-mère et tuer son père si celui-ci fait encore partie de ce monde. Après seize jours de marche, il y arrive épuisé et affamé. L'accueil que lui réserve son aïeule n'est cependant pas celui qu'il l'avait escompté et il se retrouve obligé de s'abriter dans la tête, qui se trouve au sol, de la statue de Saint Antoine. Dans cet endroit, il fait la rencontre de Francisco et les deux garçons deviennent partenaires. En effet, Samuel réalise rapidement qu'il entend des voix depuis l'intérieur de la statue. Il s'agit des prières des jeunes femmes du coin qui le mettent sans le vouloir au courant de secrets jusque là bien gardés. Voilà matière à faire fortune !

Les manigances de Samuel et Francisco font, pour commencer, faire un heureux mariage. Et un seul suffit pour que Samuel et sa « maison tête » deviennent l'attraction principale de Candeia. Pélerinages et consultations sont organisés. Les gens arrivent de partout. La vie revient dans la ville. Jusqu'à ce que quelqu'un mette le nez dans ce qui est en train de se passer, jusqu'à ce que les secrets rattrapent Samuel lui-même. Sainte Caboche est un roman de Socorro Acioli et la première publication des Editions Belleville. Les chapitres sont courts, ils donnent au livre des airs de « page turner » et remontent parfois le temps pour raconter l'histoire de Candeia, de la statue sans tête, pour évoquer la relation entre Samuel et sa mère, pour montrer de quelle manière tous les personnages rencontrés sont liés. L'écriture est fluide et est une vraie invitation à un voyage. La chaleur, la nourriture, l'amitié, l'amour, les croyances, les promesses, les moeurs nourrissent cette entreprise dont l'atmosphère oscille entre celle du conte, de la quête identitaire, du récit fantastique ou d'aventure. Samuel est un héros très attachant et cela dès la première page. Il est le point de départ d'un tissage surprenant de bout en bout et qui forme un vrai plaisir de lecture.
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Un grand merci à Zazy d'avoir fait voyager ce livre, car je pense que je serai passée à côté de ce livre. Un conte latino américain et en particulier brésilien qui nos entraîne sur les pas de Samuel, qui quitte son village natal, après la mort de sa mére. Il lui a promise d'aller la venger et de retrouver son père qui l'a quitté alors qu'elle était enceinte, mais la vie et les circonstances ne sont pas si simples, surtout dans les villages brésiliens. Village où règnent des légendes, des mythes et que certains utilisent pour dominer les autres. D'une écriture poétique, l'auteure nous entraîne dans cette recherche de ce jeune homme et sa découverte de la réelle vie de son père. Ce roman récit nous décrit la vie mystique au Brésil avec le mélange de croyances, que ce soit les saints catholiques comme Saint Antoine ou alors les mystères plus païens, mais aussi le pouvoir politique corrompu, la solidarité entre petits gens. de belles pages pour ce conte qui n'est pas sans rappeler certains textes latino américains. Un réalisme magique qui nous entraîne dans un village brésilien. Un beau voyage dans la réalité et les rêves brésiliens.
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