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Critique de Davalian


Merci à Babelio et aux éditions Archipoche pour l'envoi de cet exemplaire de Golem, le tuteur de Londres de Peter Ackroyd, dans le cadre d'une édition Masse critique spéciale Mauvais genres. Voici un ouvrage qui m'avait séduit par sa quatrième de couverture et je n'ai pas pu résister à l'idée de le lire.

L'ouvrage se présente de manière assez classique. Il s'agit d'un livre de poche qui n'attire pas vraiment l'oeil. le seul argument de vente visible à distance est l'affiche officielle du film. Quelques commentaires élogieux viennent encore enfoncer le clou, même s'il faut reconnaître qu'ils sont superfétatoires. L'éditeur a fourni ici un travail à minima : pas de préface, ni de postface, ni de bonus, ni aucun rajout… Un marque-page à l'image du film a simplement été glissé lors de l'envoi. La quatrième de couverture est assez longue, n'offre que peu de révélations et se révèle franchement réussie en donnant envie d'en lire davantage.

Hélas, si la quatrième de couverture est tentante, le roman peine à convaincre. Il est difficile de le rattacher à un genre. Il ne s'agit pas vraiment d'un roman policier, puisque l'inspecteur Kildare jour ici, au mieux, le rôle d'un personnage secondaire, pour ne pas dire celui d'un figurant. Il faudra attendre la fin du livre pour que l'auteur nous offre une révélation, plutôt surprenante, mais qui n'influe pas sur l'intrigue.

Les meurtres, tiennent ici une place qui demeure, somme doute, assez discrète. Il faudra laisser le temps à l'intrigue avant d'y arriver pour finalement rapidement les laisser de côté. La seule originalité consiste ici à permettre leur description pour le narrateur qui est l'auteur même des meurtres. Si les premiers sont les sont plus choquants et les plus travaillés, les suivants deviennent de moins en moins intéressants à suivre. Progressivement, le narrateur privilégiera d'ailleurs d'autres point de vus narratifs pour finir par se contenter de simples références indirectes.

Les références au golem sont utilisées pendant un temps, mais elles sont également rapidement laissées de côté… Ainsi donc l'ouvrage n''appartient ni au registre historique ni au fantasy, malgré quelques clins d'oeil ici ou là.

En tous cas, il faut bien reconnaître que Londres tient une place importante. A l'image d'un Arthur Conan Doyle, Peter Ackroyd, parvient à faire de la ville une partie indissociable de l'intrigue avec son ambiance, mais tout cela manque d'originalité même si le propos est inspiré.

De quoi est-il alors vraiment question ici ? Bonne question…

Il s'agit d'un roman atypique qui propose une construction narrative originale, inspirée mais peu intéressante. le propos débute par la pendaison d'Élisabeth Cree avant de revenir sur son passé. Cette plongée se fait de manière non linéaire. Son procès est l'occasion de l'interroger, de l'amener à se souvenir de son enfance puis de sa vie d'adulte. A chaque fois, les mises en abîmes permettent de connecter des points de vue différents. D'autant que le passé de Lisbeth ouvre la porte à de nombreuses rencontres et à d'autres points de vue…

C'est d'ailleurs là que l'auteur passe le plus clair de son temps : à nous plonger dans les bas-fonds de Londres, sa misère avant de nous immerger dans le monde du spectacle et du music-hall. le tout raconté par un homme qui laisse parler une femme avec toutes les difficultés que présente l'exercice. Hélas, tout cela est certes riche (les personnages sont nombreux et l'histoire reste intéressante) mais aussi éloigné de ce que l'on peut attendre d'un roman qui axe son propos sur le précurseur de Jack l'Éventreur...

Plusieurs célébrités plus au moins connues feront ici une apparition. La plupart appartiennent au monde du spectacle et sont tombés dans l'oubli. L'une des figures les plus connues est insérée de manière particulièrement habile et permet à l'auteur de jouer avec la présence de Karl Marx. Il s'agit sans doute de l'un des points forts du roman.

Malgré sa richesse, voici un roman atypique qui nécessite une bonne dose de concentration et surtout une lecture continue pour être pleinement appréciée. Amateurs de polars, soyez toutefois prévenus car vous risquez d'être fort désappointés…
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