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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bande dessinée de très bonne facture. Tant scénaristique que graphique.
L'auteure raconte son expérience du système carcéral, où elle fut responsable un temps des activités culturelles à destination des détenus. Celles-ci sont toutes plus ou moins abordées, théâtre, art graphique, visite de musée...
Pour les non-initiés, c'est une plongée en terre inconnue que cette description de la prison. Vue du côté libre mais néanmoins de l'intérieur.
La réussite tient avant tout pour moi de la permanence du questionnement dans cette bande dessinée. On ne cherche pas à nous entraîner dans une condamnation des uns ou des autres mais on provoque l'interrogation.
On pourrait reprocher peut être une forme de naïveté dans les descriptions des détenus ou des situations mais l'auteure désamorce elle-même cette critique en admettant qu'elle n'a qu'une vision partielle, subjective des situations narrées.
Le dessin soutient très bien le propos, dans une grande sobriété. du réalisme sans chercher autre chose que rendre le côté tellement "en dehors" de la société et même de l'écoulement du temps.
Les planches traduisant le parcours de Sandra dans la prison pour atteindre son bureau, rythmé par les bruits de serrures en est un exemple très démonstratif...
C'est du très bon documentaire dessiné. Je recommande.
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A l'arrêt , c'est une BD dont le thème m'intéressait beaucoup , l'auteur Sandra Ndiaye raconte son année d'atelier culturel et artistique qui a duré un an au sein d'une prison .
Pas trop d'éléments nouveaux pour moi dont le sujet m'intéresse , si ce n'est un rappel bien utile du rôle de la prison dans nos sociétés .
Le rôle qui semble être punir uniquement et pas réinsérer comme il le faudrait .
Sandra Ndiaye est bien consciente de ça pendant cette année particulière qui lui ouvre l'univers des prisons , elle sait qu'elle ne changera rien mais qu'elle peut apporter une mince lueur d'humanité .
J'ai particulièrement apprécié la neutralité de l'auteur qui brosse un portait juste du monde carcéral , elle sait pertinemment que certains détenus ont commis des délits très graves , elle ne veut pas connaître les faits pour pouvoir rester neutres , elle sait qu'il y a un manque criant de moyens , pas assez de gardiens , une surpopulation inhumaine, des bâtiments tellement vétustes qu'ils accentuent la déshumanisation.
J'ai apprécié ma lecture , ces moments passés avec les détenus .Je remercie #netgalley et les éditions Groupe Delcourt bande dessinée .
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Sandra Ndiaye n'avait jusqu'à présent réalisé que quelques projets culturels avec des détenus. Elle décide un jour d'en faire son quotidien en allant directement travailler, tous les jours, dans une maison d'arrêt. Elle découvrira, ainsi, le véritable quotidien des détenus, des gardiens, de ce qu'est la vie, chaque jour, à attendre que les portes nous soient ouvertes pour se rendre quelque part. de cette expérience, qu'elle arrêtera brutalement en raison d'une grossesse bien avancée, pas forcément conseillée pour continuer de venir travailler en maison d'arrêt, elle en tirera un scénario, co-écrit avec Frédéric Debomy, dessiné et colorisé par Benjamin Adès.

M. Barlet, M. Thiam, M. Hussein, M. Sassou… Au fil des semaines, des mois, elle va connaître plus précisément ceux qui suivent ses ateliers, de peinture, d'écriture, de stand-up… régulièrement, en ce qu'ils se racontent déjà, à travers ce qu'ils réalisent, et en ce qu'ils se racontent, par bribes, petit à petit. Il n'en reste pas moins que ce sont des détenus, parfois là pour de très lourds délits, certains plus qu'inavouables au sein même de la maison d'arrêt, et qu'il leur arrive, même aux plus investis dans les ateliers proposés, de s'en départir, de se démotiver, de péter un plomb… Qu'attendre de plus dans un système qui enferme pour enfermer plus qu'il n'accompagne pour un retour serein dans la société en fin de peine, avec une surpopulation et des conditions de vie inhumaines – il suffit de voir l'état de délabrement du bâti, et le manque de soins proposé aux détenus – qui poussent parfois à la violence, au suicide, avec un manque de moyens, et donc un manque de gardiens… ?

En racontant son quotidien, la jeune femme raconte ainsi le quotidien de ces anonymes, de cette masse enfermée qui retrouve une individualité en sa présence, et de fait une humanité qui se perd de plus en plus à mesure que la peine est longue.

Graphiquement, le réalisme du style, l'épaisseur du trait, et le choix d'alternance de couleurs, plus ou moins vives, même si majoritairement froides, qui viennent parfois illuminer le quotidien difficile en maison d'arrêt, notamment grâce aux ateliers, donnent particulièrement bien corps au témoignage de Sandra Ndiaye.

Je remercie les éditions Delcourt et NetGalley de m'avoir permis de découvrir cette oeuvre en avant-première, qui n'a fait que confirmer ce que je savais, malheureusement déjà, de l'incurie de notre système carcéral, qui pose question de sa pertinence.
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De son quotidien particulier, de ses projets à l'attention des personnes détenues, Sandra Ndiaye en a fait une bande dessinée marquante. C'est un univers dans lequel elle évoluait depuis quelques temps lorsqu'elle décide de travailler au quotidien dans une prison. Étrange sentiment d'entrer chaque matin dans un endroit d'où personne ne peut sortir. Elle va proposer pendant un an, des activités de toutes sortes, principalement artistiques, pour faire entrer un peu de lumière à l'intérieur de ces quatre murs.

Elle aime aider les autres, casser un peu les obstacles, les préjugés et en même temps, elle est tout à fait consciente de là où elle se trouve et de ce que les hommes qu'elle côtoie ont pu faire. Même si à aucun moment, elle ne cherche à le savoir. Quand on travaille avec des prisonniers, que des liens se créent en toute sympathie, je pense, en effet que ce n'est pas une mauvaise idée de ne pas tout savoir.

C'est une bande dessinée, comme un coup de poing, qui touche le coeur et la tête. J'ai été émue par cette histoire, ces bouts de vie, par les sentiments contradictoires que j'ai pu ressentir, par cette justice qui oublie parfois d'être juste. C'est une lecture qui émeut mais qui peut mettre en colère également face à l'impuissance, la méchanceté, la violence. Un petit mot également sur ses dessins qui recréent un univers carcéral dans lequel je me suis plongée et qui nous offrent des visages d'une expressivité réaliste.

Merci pour cette bande dessinée qui m'a permise de voir au-delà de ces murs, d'ouvrir encore plus mon esprit et d'attiser ma réflexion.

__________

~ Service de presse numérique reçu de la part des éditions Delcourt via NetGalley, collaboration non rémunérée ~
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La prison. La plupart des gens n'y entreront jamais, que ce soit pour une visite ou pour une incarcération. C'est presque un sujet tabou dans notre société, et qui fait à la fois l'objet d'un tas de fantasmes sur sa composition, son quotidien, les raisons qui y conduisent les gens.

Ce livre met en scène l'autrice, Sandra, qui a passé quelques temps en univers carcéral pour y mener des activités d'ouverture culturelle. Plusieurs aspects de ce monde nous sont ainsi donnés à voir : les différentes étapes pour accéder au coeur des complexes pénitentiaires, la question des conditions de vie, la surpopulation, l'accès ou plutôt les difficultés d'accès à la nourriture, aux soins, aux ateliers de formation... le dessin est assez neutre dans le choix des couleurs et cède ainsi pleinement la place au contenu : certaines vignettes abordent les bruits de la prison, un choix absolument bienvenu tant il participe pleinement à appréhender ce monde si différent, si inconnu de celui que nous vivons. Elle aborde la question des relations humaines et de la sociologie qui détermine chaque groupe qui évolue au sein de cette sphère : prisonniers évidemment, femmes prisonnières, quartiers d'origine des détenu·es, visiteur/ses, mais aussi surveillants, direction. L'ensemble est évidemment brossé à grands traits, car le format ne permet pas de s'étendre trop longtemps mais met en évidence les problèmes de hiérarchie sociale qui caractérisent la société dans son ensemble, mais se trouvent exacerbés en milieu fermé : racisme, mais aussi mépris de classe.
J'ai particulièrement apprécié son approche d'une question cruciale : comment travailler avec des gens dont certains sont coupables de crimes particulièrement abominables ? Comment composer avec ces horreurs alors qu'une relation se créé à force de se côtoyer quotidiennement ou presque ? On sent qu'elle n'a pas trouvé la solution à ce problème, mais son questionnement est essentiel, et ce d'autant plus qu'il se pose aussi après la sortie.
Et puis, pas de côté, elle met sur la table sa grossesse, au cours de laquelle elle poursuit ses activités en prison, anomalie dans un système qui n'est clairement pas prévu pour voir évoluer l'arrivée d'une nouvelle vie et marque l'antagonisme entre cet être à naître encore innocent et ceux qui vivent ici, coupables ou du moins reconnus comme tels et condamnés.

En résumé, une lecture essentielle, dont la réflexion mériterait d'être approfondie.

Merci à NetGalley et aux éditions Delcourt pour leur confiance.
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Tout d'abord, je tiens à remercier #NetGalleyFrance et les Éditions Delcourt pour m'avoir donné la possibilité de découvrir la BD #Àlarrêt.

Sandra Ndiaye nous plonge dans son quotidien au sein du milieu carcéral. Mais son rôle n'est pas de surveiller les détenus mais de leur proposer des ateliers artistiques et culturels permettant de rompre la monotonie et de favoriser leur réinsertion.

J'ai trouvé cette BD touchante et sincère car elle nous fait comprendre que tout n'est pas si noir en prison. Qu'il y a parfois des certes des désillusions et des déconvenues mais Sandra remet toujours au centre "l'humain". Cette BD nous oblige à avoir une réflexion et une remise en question sur le milieu carcéral.

J'ai moins aimé les dessins mais ce n'est qu'un avis purement personnel. En revanche, les couleurs et les expressions des personnages illustrent, je trouve, une atmosphère lourde qui règne j'imagine dans cet endroit.
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