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Critique de Litteraflure


Jean Giono a dit que les vraies richesses sont la terre, le soleil, les ruisseaux, mais aussi la littérature car, ajoute-t-il, qu'est-ce qu'il y a de plus important que la littérature ? Ce livre est passionnant à plusieurs égards. D'abord parce qu'il rappelle, de façon émouvante, le rôle essentiel joué par un bibliothécaire/libraire au sein d'une communauté. On dit souvent qu'un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. Kaouther Adimi nous rappelle qu'une bibliothèque qui disparaît, c'est la mémoire entière d'un peuple qui s'évanouit. Ensuite, parce que ce livre nous replonge dans le destin tragique de l'Algérie française (mais aussi de l'Algérie tout court) dont les enfants terribles, de Roblès à Camus, en passant par Gide, Dib, Yacine ou Roy, ont fait les beaux jours de notre littérature, sans toujours recevoir la reconnaissance qu'ils méritaient. On redécouvre à ce propos une France ingrate, cruelle, oublieuse de sa famille méditerranéenne. Enfin, et c'est peut-être le thème qui m'a le plus touché, on suit le parcours chaotique de l'éditeur Edmond Charlot, propriétaire des « vraies richesses ». Chaque jour, il doit surmonter les obstacles (censure, intimidation, pénurie de papier !) pour que ses livres paraissent. Plus qu'une profession, un sacerdoce. En cela, ce livre est un hommage à ceux qui vouent leur vie à la littérature, les éditeurs, les libraires et bien-sûr, les écrivains. Raison de plus pour en devenir le lecteur.
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