Que vas-tu faire des livres ?
– Le propriétaire veut que je les jette.
– Les jeter ? Tu ne vas pas les jeter. Jeter des livres ? Tu te rends compte de ce que tu dis ?
– Qu’est-ce que je peux faire d’autre ?
– Donne-les, garde-les, peu importe mais ne mets pas des livres à la poubelle.
Un livre, ça se touche, ça se sent Il ne faut pas hésiter à corner des pages, à l’abandonner, à y revenir, à le cacher sous l’oreiller…
... nous nous rendons compte de nos richesses qu'une fois que nous les perdons !
Vous serez seul, car il faut être seul pour se perdre et tout voir. Il y a des villes, et celle-ci en fait partie, où toute compagnie est un poids. On s’y ballade comme on divague, les mains dans les poches, le cœur serré. P 10
Un jour viendra où les pierres elles-mêmes crieront pour la plus grande injustice qui est faite aux hommes de ce pays...
Jean Senac,
Lettre d'un jeune poète algérien à tous ses frères
« Á travers la grande vitrine des Vraies Richesses, il voit les nuages qui défilent dans les flaques. Cette ville est sinistre sous la pluie. Seuls quelques moineaux brisent la quiétude du matin. Il n’est jamais simple d’être heureux à Alger, même débarrasser une librairie et filer se transforme en épopée ! »
Les histoires avec les femmes sont la plaie de l'amitié mais sans elles, ah sans elles... rien n'est possible!
… Tu aimes lire ?
– Non… Tu sais, les livres et moi…
– Les livres et toi, quoi ?
– On ne s’aime pas beaucoup.
– Les livres aiment tout le monde, petit crétin
Vous serez face à une inscription sur une vitrine : Un homme qui lit en vaut deux. Face à l’Histoire, la grande, celle qui a bouleversé le monde, mais aussi la petite, celle d’un homme, Edmond Charlot, qui en 1936, âgé de vingt et un ans, ouvrit la librairie de prêt Les Vraies Richesses. P 11
Est-ce que les éditeurs et les imprimeurs y pensent ? Connaissent-ils les risques associés aux acariens ? S’en soucient-ils, au moins ? Et les lecteurs, sont-ils conscients de ce qu’on leur met entre les mains ? Ils dévorent des livres et après ils vont à la pharmacie pour se plaindre de rougeurs, de difficultés à respirer, de boutons, d’écorchures. Et si le pharmacien a le malheur de préconiser un arrêt de la lecture, ils sont outrés.