Citations sur Françoise (22)
Elle [Françoise Giroud] me citait souvent le proverbe arabe : " Ce que tu n'as pas dit t'appartient. Ce que tu as dit appartient à tes ennemis ".
L'égalité sera acquise lorsqu'il y aura des femmes médiocres à des postes importants.
Ma meilleure qualification, mon seul titre est d'être, si je puis dire, agrégée ès vie, c'est-à-dire d'avoir appris, et parfois durement, ce que signifie être une femme - et vouloir le demeurer - dans un monde d'hommes.
Écrire est une occupation bizarre qui vous mange les sangs. Je n'ai jamais rien écrit, pas le moindre article, sans avoir le sentiment de m'arracher la poitrine.
Pour être opérationnelles et pratiques, nous les femmes de la rédaction, nous portions, pendant ce joli moi de mai, des pantalons pour aller manifester. C'était la première fois que nous en portions pour aller travailler...
Le grand ébranlement de Mai 68, j'ai le sentiment de l'avoir ressenti presque dans mes os. Non son aspect politique, menaçant et confus, que je ne déchiffrais pas mieux qu'une autre, mais son aspect libertaire. Casser l'autorité, briser les dominations, respirer, oh, comment ne pas ressentir quel puissant courant il y avait là, surtout dans le camp des femmes.
En 1964, Françoise Giroud a quarante-huit ans. Elle va considérer son anlayse comme un engagement intellectuel. Elle n’attend pas, de ce cheminement qui durera trois ans , l’effacement de ses peines, mais la possible prise à bras-le-corps de son existence.
Mauriac s'enquiert des compétences d'un ministre. Devançant la réponse du président, Jean-Jacques affirme : " C'est une cloche", d'autres noms suivront, qualifiés du même adjectif. Mendès sourit, Mauriac s'écrit : "Alors, cher président, ce n'est pas un gouvernement, c'est un carillon."
Françoise ne cessera de donner confiance aux femmes, stigmatisera les clichés : « Il n’y a pas de femmes fortes. Il n’y a que des hommes faibles. » et lancera, dès les débuts du journal, des thèmes récurrents : la nécessité de l’indépendance matérielle, des femmes, le plaisir qu’il y a à ne pas se marier..
Il (Albert Camus) confiera à Jean Daniel les raisons du choix de l'Express :solidarité avec son époque, croyance au journalisme "la forme la plus agréable de l'engagement, à condition de pouvoir tout dire"...