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4

sur 43 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est une histoire d'amour et de guerre particulière et intense que je viens de terminer, en refermant ce roman autobiographique. Je reste encore étonnée qu'il ait été publié treize ans après la mort de son auteur.

Il raconte le huis clos dans des camps de prisonniers de la seconde guerre mondiale. Un style éblouissant vous embarque dans ce récit sans temps mort, merveilleusement construit, qui évoque les événements et dissèque les sentiments avec délicatesse.

Le narrateur, c'est Tom Smith, qui reçoit des années après les événements, un courrier de Danny, son compagnon de captivité, qui le replonge dans leur Odyssée entre Tobrouk, l'Italie, l'Allemagne, et le retour en Angleterre, dans ces « paradis amers » que les hommes plongés dans les pires situations de privation construisent sans cesse, avec des petits riens.

Dans les camps, c'est toute une société d'hommes qui se met en place, avec son économie interne, au départ calquée sur la hiérarchie militaire, et les groupes nationaux, puis qui invente ses propres réseaux de troc et petits services. Petite chronique d'un quotidien fait de dénuement magistralement évoqué !

La promiscuité, la faim, l'ennui exacerbent les passions et ce sont des histoires d'amour et de haine qui naissent au fil des années de cette captivité. La frontière est mince entre l'homosexualité assumée de Tony, le charismatique metteur en scène, et le triangle amoureux de Tom, Douglas et Danny, qui se débattent entre amour et jalousie qu'ils ne reconnaissent pas comme tels. Entre langage viril brocardant les homosexuels, émotion du contact des corps et pudeur des sentiments, qui les effraient, l'auteur pointe avec subtilité les contradictions résultant de l'éducation qu'ont reçu ces hommes, les blessures héritées de l'enfance et le contexte particulier de la captivité qui les fragilise tellement.

J'ai beaucoup aimé les pages particulièrement lyriques sur le théâtre, lorsque Tom découvre le bonheur de jouer un rôle sous la conduite d'un Tony dont la passion pour son art ouvre un réel espace de liberté derrière les barbelés.

Tatamkhulu Afrika, dont le nom dans la langue de Nelson Mandela signifie « grand-père de l'Afrique » est l'un de ces écrivains de l'Afrique australe qui comme Nadine Gordimer, John Maxwell Coetzee ou André Brink, savent peindre la tragédie et les tempêtes de l'âme humaine, sans demi mesure, avec force et émotion.

un vrai bonheur de lecture, et une très heureuse découverte !

Je remercie tout particulièrement l'éditeur et Babelio, pour cette opération masse critique


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L'auteur, à l'aube de sa vie, reçoit une lettre et un paquet de la part d'un notaire.
Cela vient d'un ancien ami qui vient de mourir.
Cet ami, il se l'était fait il y a cinquante ans, lors de son internement dans des camps italiens puis allemands lors de la dernière guerre.
Il ne l'a plus revu.
Tous ses souvenirs de cette éprouvante période remontent alors à la surface, et il nous les livre dans ce livre.
Paradis amer
C'est bien de cela qu'il s'agissait.
Le froid, la faim, la saleté, la solitude, la souffrance, la promiscuité.......
C'est de tout cela qu'il s'agit.
Pendant des mois et des mois.
Dans ces camp, des affinités se créent.
L'auteur se fera deux amis ; Douglas, attentif, protecteur, puis Danny, un anglais.
Dans cette intimité forcée, Danny et lui se vouent une amitié forte qui frôle l'attirance physique jusqu'à parfois la rejoindre.
C'est un récit intime très fort.
Si je l'ai parfois trouvé un peu long, il m'a profondément émue.
L'auteur s'y livre tout entier, sans rien cacher, avec une sincérité admirable, avec réalisme et sans faux-semblants.
L'amitié et l'amour sont parfois si proches.
Et dans l'horreur de ces camps, l'humanité reste toujours présente
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Ce livre est le récit d'une histoire d'amour entre deux hommes, prisonniers pendant la seconde guerre mondiale.
Tom Smith, alors qu'il coule ses vieux jours avec sa femme Carina, reçoit une lettre et un paquet de l'homme qu'il aima naguère dans un camp de prisonniers, dans leur « Paradis amer ». Il apprend ainsi son décès. En lisant la lettre de Danny, que l'étude notariale lui a fait parvenir, Tom plonge dans ses souvenirs et se remémore leur histoire.
Danny, un anglais et Tom, sud-africain, sont faits prisonniers en Afrique du Nord. Séquestrés en camp puis déportés en Allemagne via l'Italie, ils verront naître entre eux une amitié sensuelle et exclusive qui les aidera à surmonter l'horreur de leur condition. A la fin de la guerre et devant l'imminence de leur séparation, le masque tombe, et l'amour se révèle.
De nombreux thèmes sont abordés dans ce livre : les conditions de vie dans les camps de prisonniers, les marchés noirs et les hiérarchies qui s'y installent ; les différentes communautés dont les membres se regroupent, (dans le camp, ce sont les homosexuels qui majoritairement s'occupent du théâtre). La promiscuité, le manque de sécurité et de confort, le froid, favorisent les rapprochements tant physiques qu'émotionnels, et l'on peut se demander si des circonstances exceptionnelles ne peuvent engendrer des comportements exceptionnels, l'humain s'adaptant pour survivre quitte à transgresser des frontières morales pourtant reconnues jusqu'alors.
« Paradis amer » est un beau récit autobiographique. L'auteur raconte son passé sur un ton juste et authentique qui restitue au lecteur la complexité des émotions, des sentiments qui l'ont traversés au contact de Danny durant sa période de détention.
Ce fût une belle expérience de lecture pour laquelle je remercie Babelio et l'éditeur « Presses de la cité ».



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Mais comment un roman tel que Paradis amer a t-il pu rester sans traduction française pendant 13 ans ? Son auteur, Tatamkhulu Afrika, est mort l'année de sa parution, à l'âge de 82 ans. Sa vie fut marquée par une lutte constante contre l'apartheid, qui lui valut d'être emprisonné pendant 11 ans. Devenu poète à 60 ans, il écrivit enfin Paradis amer, roman en grande partie autobiographique qui raconte sa vie de prisonnier dans les camps aux mains des italiens puis des allemands au cours de la seconde guerre mondiale. Dans ce combat quotidien pour la survie, dans un environnement exclusivement masculin, Tatamkhulu Afrika a sans doute vécu la période la plus sombre et paradoxalement la plus riche de son existence. Il serait facile de parler d'homosexualité mais la relation entre Tom et Danny est autrement plus complexe, comme un mélange d'amour, d'amitié, de solidarité, de cruauté aussi, que seuls ces deux-là ont ressenti et que le roman réussit à nous communiquer avec des mots crus et tendres qui disent toute la complexité des sentiments qui unissent deux êtres qui ont compris que, l'un sans l'autre, ils mourraient. La grande force du livre est de nous faire partager cette intimité, sans aucun tabou, viscéralement et de la rendre presque palpable. Un vrai choc que cette histoire d'une pudeur impudique qui laisse pantois. Une émotion comparable à celle de Sur la route de Madison ou du Secret de Brokeback Mountain, en plus brute et plus profonde.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Seconde guerre mondiale, camp de prisonniers venus d'Afrique du sud et de Grande Bretagne, geôliers italiens puis allemands. Conditions de vie difficiles, nourriture pauvre, dysenteries, punaises, poux, morpions…L'ennui, les rigueurs de l'hiver, la canicule de l'été, les nouvelles des proches reçues trop tard. Quelques consolations : les colis de la croix rouge, le troc de cigarettes contre des aliments plus nourrissants que l'affreuse tambouille quotidienne, l'amitié entre hommes pour oublier femmes, enfants, parents restés à la maison…Parfois une représentation théâtrale, jouée par des hommes dont certains très féminins…La vie à deux dans les baraquements qui s'apparente parfois à une vraie vie de couple entre Douglas et Tom…Douglas est marié et père de famille mais il se comporte parfois avec Tom comme une épouse maternante… Jusqu'au jour où Tom rencontre Danny qui vient allonger son corps nu contre le sien…
Un monde d'hommes, une vie entre hommes, dont les femmes sont absentes, se dérobent même, remplacées par des souvenirs, par un rôle dans une pièce joué par un homme mais dont l'évocation trouble certains…Des désirs naissent, refoulés mais insistants, certains sont passé à l'acte faute de mieux, d'autres par goût, d'autres n'osent pas…Au-delà de l'amitié mais refusant l'amour, Tom et Danny vont vivre blottis l'un contre l'autre, cherchant la tendresse mais fuyant une homosexualité latente au nom de leur virilité...Alors que Douglas a sombré dans la folie et connaitra une fin tragique, Tom et Danny poursuivent leur relation jusqu'au jour où enfin...ils sont libérés.
Mais le sont-ils vraiment, repartant chacun vers leur destin, l'un en Angleterre, l'autre en Afrique du sud, à des milliers de kilomètres. Ils ne se reverront jamais, jusqu'au jour où Tom, vieil homme, reçoit une lettre et un mystérieux paquet.
Une très belle écriture, un livre très moderne, qui soulève la fameuse question du genre dans les relations humaines, la part de féminité blottie en chaque homme, réprimée souvent par la société, mais qui peut se révéler dans des conditions extrêmes, une part de choix restant pour chacun d'accepter ou non son destin...
Merci à Masse critique et aux éditions Presse de la cité de m'avoir permis de découvrir ce très beau roman qui continue de m' interroger bien après que j'ai tourné sa dernière page.
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Roman autobiographique retraçant les années de détention de l'auteur dans des camps de prisonniers lors de la seconde guerre mondiale; Paradis amer, écrit plus de cinquante ans après les faits, relate l'histoire de Tom Smith, mais aussi celle de bien d'autres détenus qui pour survivre à la déchéance mentale et physique noueront des liens d'amitié pouvant parfois se muer en histoires d'amour.

Paradis amer, est certes, un roman sur les conditions de vie des prisonniers, mais avant tout un récit sur les sentiments provoqués par ce confinement qui les amène à remettre en doute leur orientation sexuelle.

Quand l'amitié et l'amour se confondent, c'est entre désir et dégoût qu'oscillent ces hommes en manque d'affection. Les corps fatigués et les âmes en peine, leur virilité remise en question, les détenus que la promiscuité et la peur rapprochent s'empêcheront mutuellement de sombrer dans la folie.

Après avoir reçu une lettre de Danny, son compagnon d'infortune, Tatamkhulu Afrika a choisi de nous confier dans ce témoignage une part enfuie de son existence. Il aura fallu près d'un demi siècle pour que l'un des deux hommes qui s'étaient perdus de vue après la libération ose renouer le contact et ainsi aider l'autre à sortir de son mutisme.

Ce livre, évoque l'homosexualité dans le milieu militaire qui se veut pourtant très machiste. Ecrit avec beaucoup de pudeur, on y sent encore la tendresse qui liait jadis l'auteur à son ami.

Voici une très belle découverte, tout d'abord, pour le sujet si rarement abordé,mais aussi pour les souvenirs emprunts de tant de poésie qui nous sont confiés. A noter aussi, qu'on ne peut qu'apprécier la plume de cet auteur qui a le don de rendre poétique un écrit dramatique.
Après avoir vécu une vie si éprouvante, comme peut l'être celle d'un homme ayant toujours eu le courage de ses convictions, Tatamkhulu Afrika trouve enfin le succès qu'il aurait du connaître il y a soixante ans.

Une lecture qui m'a comblée malgré la tristesse et la mélancolie qui m'ont submergé une fois la dernière page tournée.





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Oubli ou puritanisme ?
Publié en Afrique du Sud peu de temps avant la mort de l'auteur Tatamkhulu Africa en 2002, ce livre est édité plus de 13 ans après en France... c'était peut être trop tôt pour aborder pendant 13 ans un sujet iconoclaste sans doute ...l'homosexualité dans les camps de prisonniers de guerre. Les Presses de la Cité ont pris la pari....Bravo !
Tatamkhulu Africa, Tom dans le livre, reçoit une lettre et un colis provenant d'un copain qui vient de mourrir, prisonnier de guerre comme lui, qu'il n'a pas vu depuis cinquante ans...Les souvenirs reviennent..
Capturé en Lybie par les armées allemandes, qui le confièrent par la suite aux Italiens...il traversa le désert, l'Italie, et fut libéré et évacué de l'Allemagne vaincue vers l'Angleterre.
Des conditions de captivité éprouvantes, tout nous est décrit, la faim et la chaleur, la soif, les trafics de colis de la Croix Rouge, le théâtre aux armées, la dysenterie, les bagarres, les marches forcées avec les SS...
Heureusement il y a les copains qui sont toujours là, certains sont même un peu "pot de colle".... Mais Tom n'est pas "un de ces pédés".....D'origine sud Africaine il va croiser Danny, l'un de ces anglais qu'il hait et repousse. Progressivement il va éprouver pour lui ce besoin de le retrouver.... Scènes pleines de pudeur, plaisirs de se frôler, désirs et scènes de jalousie...d'autres prisonniers éprouvent des sentiments soit pour Dany soit pour Tom. Ils ne sont pas les seuls à éprouver pour d'autres ces sentiments qui permettent d'affronter la dureté de la vie des camps, de se soutenir......
Une façon pour Tom et Danny d'affronter leur passé....
Oui, des "bien pensants" rejetteront ce livre, d'autres recevront cette gifle...personne n'avait évoqué ce thème dans un livre...
Pas un roman, mais un livre largement autobiographique d'un auteur inconnu en France, primé dans son pays. Né en Egypte d'un père arabe et d'une mère turque, il émigra en 1923 en Afrique du Sud. Il se convertit à l'islam et créa un mouvement musulman contre l'apartheid dans les années 1980. Accusé de terrorisme il fut emprisonné et le pouvoir lui interdit d'écrire...
Oui, il fallait être courageux pour lutter contre l'apartheid en Afrique du Sud et pour écrire et publier au début des années 2000 "Oui, j'ai aimé et désiré un homme alors que j'étais prisonnier de guerre!"
Merci aux Presses de la Cité et à Babelio de m'avoir fait connaître cet auteur, ce livre, ce petit bout de l'Histoire

Lien : https://mesbelleslectures.wo..
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On pourrait ne retenir de ce roman que le thème de l'homosexualité masculine en temps de guerre ; mais ce serait si réducteur... d'autant plus réducteur d'ailleurs que l'on ne trouve aucun ébat entre ces pages, où chaque frôlement est plus sensuel que sexuel.

Ce récit est autobiographique, l'auteur, originaire d'Afrique du Sud est retenu prisonnier comme des centaines de soldats de différentes nationalités, en Lybie,

Le climat et les conditions extrêmes dans lesquelles ils sont maintenus en vie créent une sorte de langueur, de torpeur où les corps, fragilisés, s'observent, s'évaluent et se rapprochent malgré eux. Tom Smith, le narrateur,qui a épuré son patronyme au point de le rendre d'une banalité anonyme, est un très jeune homme blessé par la vie : victime d'un inceste paternel étant enfant, il vit chaque rapprochement amical comme une agression et une entrave à sa liberté d'être.

Pourtant, lorsque son corps croise celui de Danny, l'Anglais, ce "Roosbeef", c'est la fascination pour cette aisance dans le mouvement, et l'exposition de cette plastique athlétique, qui l'attire comme un aimant.

Heurté, troublé par cette proximité, Tom se réfugie dans le mesonge et la distance, accumulant les maladresses et les tergiversations comportementales. Une amitié fusionnelle, passionnelle naît entre les deux hommes, la force des sentiments peut-elle encore qualifier cette relation d'amicale? A partir de quand l'amour (à moins qu'il ne s'agisse que de désir?) s'immisce subrepticement entre leurs deux corps, se cherchant comme deux sources potentielles de chaleur sur un matelas inconfortable alors que l'hiver est rude?

La complexité et le refus des sentiments naissants obligent Tom à peser sans cesse le poids des mots, ceux qu'il prononce, ceux que son ami énonce : de l'homophobie déclarée à la particularité de leur relation, la frontière est ténue.

Ce roman est un beau roman, pudique, une ôde à l'amitié, au désir, à l'amour, malgré la rudesse de l'écriture, le manque de fluidité de certains passages aux phrases (ou traductions?) maladroitement alambiquées.
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L'auteur vous est probablement inconnu, et ce fut également mon cas jusqu'à ce que je fasse sa connaissance par le biais de cette autobiographie écrite du temps de son vivant. Si l'écrivain sud-africain est mort il y a plus de dix ans, il nous a laissé en ultime héritage un magnifique roman d'amour : Paradis amer.

L'histoire débute aux prémisses de la seconde guerre mondiale, quand le narrateur, Tom Smith, part au combat en Afrique du nord puis est fait prisonnier. Dans les camps dans lesquels ils s'entasseront avec d'autres combattants de différentes nationalités, ils passeront des mains des alliés italiens à celles de l'ennemi absolu, les soldats du Reich, et si la vie au camp est un supplice psychologique et physique, l'ambiance, les conditions de détentions, les visites de la Croix-Rouge, les activités autorisées rendent le quotidien moins insupportable que dans les camps de concentration. Et c'était sans compter sur les sentiments nés de la promiscuité…

Aussi improbable que cela puisse sembler, ces camps de prisonniers ont abrité des histoires d'amour entre hommes, des relations qui allaient plus loin que le simple plaisir mécanique que deux hommes coupés du monde extérieur peuvent s'offrir. Il y aura donc Douglas, cet anglais pot-de-colle dont l'auteur semble ne pas réussir à se défaire, et vis à vis duquel un sentiment ambivalent apparaît : bien qu'il ne supporte pas ses manières d'épouse, il appréciera cette amitié si forte qui parfois l'aura porté au delà des épreuves de l'emprisonnement.

Tout sera remis en question par l'arrivée de Danny, un jeune éphèbe sans manières, solitaire et assez sauvage pour offrir au narrateur une échappatoire à sa relation étouffante avec Douglas. Très vite, leur relation éveillera des questionnements inédits chez Tom, sur la nature exacte de ses sentiments, sur la réalité de son attirance, sur ce désir physique qui s'impose malgré la fragilité des corps.

Paradis amer est une histoire d'amour singulière, différente parce qu'homosexuelle sans vraiment l'être, unique parce que subordonnée a un moment précis, un moment très sombre de la vie de deux hommes. J'y ai trouvé la camaraderie et la tendresse des Amitiés Particulières de Peyrefitte, avec ce désir brûlant, cet incendie amoureux qui couve, que j'avais tant aimé dans Brokeback Moutain. L'auteur nous rappelle au crépuscule de sa vie que l'amour est beau parce qu'il transcende les questions d'étiquette, et qu'il réussi tel une petite graine à germer dans le coeur pourtant aride de deux hommes déportés dans les camps de prisonniers nazis. Un roman qui se dévore et qui nous consume, une très belle histoire à découvrir sans tarder.
Lien : https://www.hql.fr/paradis-a..
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Tom Smith reçoit un colis d'un vieil ami qu'il n'a pas vu depuis cinquante ans. Dany et lui étaient prisonniers pendant quelques années alors que la seconde guerre mondiale fait rage. D'abord dans un camp italien en Afrique du Nord où la chaleur les écrase puis dans un camp allemand où rien ne vit sous cette neige qui s'invite partout. Dans cette cohabitation et intimité sordides les deux jeunes hommes lient une amitié teintée d'un désir charnel. Cette forte relation les aide à survivre, elle est impossible à expliquer, aucun d'eux ne met de mot dessus et pourtant elle est bien là et les tient en vie. Ils s'apportent simplement du réconfort et se protègent mutuellement du chaos qui les entoure. Mais que vont-il devenir quand la guerre prendra fin ? Que feront-ils l'un sans l'autre ?

Un grand merci à Babelio et les éditions Presse de la Cité pour ce cadeau. Grâce à eux j'ai découvert une autobiographie qui m'a bouleversée.

C'est un texte fort, empli de sincérité et de pudeur. Il raconte l'inconnu, l'homme qui se lie à un autre, par un simple geste de soutient, cet homme qui va devenir son seul pilier. L'auteur décrit pudiquement l'amour qui naît du désarroi, la jalousie et parfois la haine que ressentent ces hommes perdus. J'ai été bouleversé par le cadre destructif du livre, comment peut-on ressentir encore de l'amour... Tout y est terrible mais Tom le considère comme un Paradis Amer, c'est dire l'intensité de ses sentiments. Un paradis amer qu'il est terrifiant de quitter car le plongeons dans l'inconnu qui le suivra et surtout l'absence de Dany est encore plus terrifiant. Comment se reconstruire, seul ? Un texte magnifique, dont l'écriture foudroie par son honnêteté, l'auteur a mis longtemps à l'écrire mais il a tout dévoilé de sa vie passée sans détour.
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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