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sur 43 notes
C'est un très beau roman autobiographique que je viens de finir.
Nous sommes pendant la seconde guerre mondiale, un huis-clos dans les camps de prisonniers. Nous allons découvrir une histoire forte entre deux hommes : amitié, fraternité, sexualité ou amour ? Difficile pour eux d'y voir clair car la dureté des camps leur fait perdre bien des capacités physiques et intellectuelles ... Ce qui est sûr c'est que des liens existent entre eux deux.
L'auteur nous raconte cette relation avec pudeur et sans nous donner toutes les clés. Lui-même semble ne pas avoir envie de mettre des mots sur cette relation tant elle est complexe et inscrite dans un contexte terrible.

Le style est travaillé, les personnages attachants et pas de manichéisme malgré ce qu'a vécu l'auteur pendant cette guerre ...
Une très belle lecture avec deux hommes vraiment attachants et hors tout préjugé.
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Voilà un récit, un roman, une autobiographie, qui chamboule tout. le récit est conçu comme un grand flashback... Tom Smith reçoit un colis d'un homme qu'il n'a plus vu depuis 50 ans. Ils étaient prisonniers de guerre ensemble, dans un camp gardé par les Italiens d'abord, puis par les Allemands ensuite.

Devant la lettre et le colis, Tom Smith se remémore cette détention. Les conditions dures, les vexations, les exécutions... mais les moments de joie et les petits bonheurs. Les relations intimes qui se nouent. La prostitution masculine. Les libertés gagnées de haute lutte comme tenir un salon de coiffure. Les pièces de théâtre montées pour passer le temps et chasser la dureté du camp.

Pour ces pièces de théâtre on retrouve la question de l'homosexualité. Quand Tom joue Lady Macbeth... le lecteur est plongé dans des abîmes de réflexion profonde, intense.

Tatamkhulu Afrika nous fait vivre le quotidien du camp, très loin de la rivière Kwaï. C'est cru, le vocabulaire est cash. C'est dur. Mais le camp est ce paradis amer. La juxtaposition de ces deux mots qui ne vont pas vraiment ensemble en dit long... prisonniers mais couvés, enfermés mais insouciants, privés de libertés mais ayant tout leur temps pour se consacrer l'un à l'autre.

Mais le récit est aussi pudique, étonnamment pudique, empathique. Les sentiments que va éprouver Tom pour Danny sont beaux, fiers, et vrais. Brokeback Mountain dans le désert lybien, en quelque sorte. Tom et Danny sont hétéros au départ, du moins le croient-ils, et ce sont les épreuves partagées ensemble, surmontées ensemble qui les poussent l'un vers l'autre, lentement. Même si leur esprit et leur corps refusent d'abord. L'auteur montre cela avec délicatesse, dans un univers où la mort rôde toujours.

La fin est amère. Mais c'est le point d'orgue du livre. Quand le choix doit être posé... se rapprocher ou s'éloigner en se promettant de se revoir, de s'écrire, mais tout en sachant que ces promesses ne seront jamais tenues. Voilà clairement le genre de roman qui vit longtemps dans l'esprit du lecteur.
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L'auteur, à l'aube de sa vie, reçoit une lettre et un paquet de la part d'un notaire.
Cela vient d'un ancien ami qui vient de mourir.
Cet ami, il se l'était fait il y a cinquante ans, lors de son internement dans des camps italiens puis allemands lors de la dernière guerre.
Il ne l'a plus revu.
Tous ses souvenirs de cette éprouvante période remontent alors à la surface, et il nous les livre dans ce livre.
Paradis amer
C'est bien de cela qu'il s'agissait.
Le froid, la faim, la saleté, la solitude, la souffrance, la promiscuité.......
C'est de tout cela qu'il s'agit.
Pendant des mois et des mois.
Dans ces camp, des affinités se créent.
L'auteur se fera deux amis ; Douglas, attentif, protecteur, puis Danny, un anglais.
Dans cette intimité forcée, Danny et lui se vouent une amitié forte qui frôle l'attirance physique jusqu'à parfois la rejoindre.
C'est un récit intime très fort.
Si je l'ai parfois trouvé un peu long, il m'a profondément émue.
L'auteur s'y livre tout entier, sans rien cacher, avec une sincérité admirable, avec réalisme et sans faux-semblants.
L'amitié et l'amour sont parfois si proches.
Et dans l'horreur de ces camps, l'humanité reste toujours présente
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L'auteur vous est probablement inconnu, et ce fut également mon cas jusqu'à ce que je fasse sa connaissance par le biais de cette autobiographie écrite du temps de son vivant. Si l'écrivain sud-africain est mort il y a plus de dix ans, il nous a laissé en ultime héritage un magnifique roman d'amour : Paradis amer.

L'histoire débute aux prémisses de la seconde guerre mondiale, quand le narrateur, Tom Smith, part au combat en Afrique du nord puis est fait prisonnier. Dans les camps dans lesquels ils s'entasseront avec d'autres combattants de différentes nationalités, ils passeront des mains des alliés italiens à celles de l'ennemi absolu, les soldats du Reich, et si la vie au camp est un supplice psychologique et physique, l'ambiance, les conditions de détentions, les visites de la Croix-Rouge, les activités autorisées rendent le quotidien moins insupportable que dans les camps de concentration. Et c'était sans compter sur les sentiments nés de la promiscuité…

Aussi improbable que cela puisse sembler, ces camps de prisonniers ont abrité des histoires d'amour entre hommes, des relations qui allaient plus loin que le simple plaisir mécanique que deux hommes coupés du monde extérieur peuvent s'offrir. Il y aura donc Douglas, cet anglais pot-de-colle dont l'auteur semble ne pas réussir à se défaire, et vis à vis duquel un sentiment ambivalent apparaît : bien qu'il ne supporte pas ses manières d'épouse, il appréciera cette amitié si forte qui parfois l'aura porté au delà des épreuves de l'emprisonnement.

Tout sera remis en question par l'arrivée de Danny, un jeune éphèbe sans manières, solitaire et assez sauvage pour offrir au narrateur une échappatoire à sa relation étouffante avec Douglas. Très vite, leur relation éveillera des questionnements inédits chez Tom, sur la nature exacte de ses sentiments, sur la réalité de son attirance, sur ce désir physique qui s'impose malgré la fragilité des corps.

Paradis amer est une histoire d'amour singulière, différente parce qu'homosexuelle sans vraiment l'être, unique parce que subordonnée a un moment précis, un moment très sombre de la vie de deux hommes. J'y ai trouvé la camaraderie et la tendresse des Amitiés Particulières de Peyrefitte, avec ce désir brûlant, cet incendie amoureux qui couve, que j'avais tant aimé dans Brokeback Moutain. L'auteur nous rappelle au crépuscule de sa vie que l'amour est beau parce qu'il transcende les questions d'étiquette, et qu'il réussi tel une petite graine à germer dans le coeur pourtant aride de deux hommes déportés dans les camps de prisonniers nazis. Un roman qui se dévore et qui nous consume, une très belle histoire à découvrir sans tarder.
Lien : https://www.hql.fr/paradis-a..
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Je l'avoue volontiers, il a d'abord été difficile pour moi d'entrer dans le récit que j'avais beaucoup de mal à situer dans l'espace et dans le temps, en dépit d'une introduction de l'éditeur bien utile à propos de la vie et de l'oeuvre de l'auteur. Je trouvais l'écriture opaque bien qu'envoutante et il m'a fallu plusieurs pages avant de me plonger réellement dans un roman autobiographique que je n'ai pas pu lâcher ensuite.

Le narrateur se souvient de son « paradis amer » comme il l'appelle, où l'horreur du quotidien dans le camp côtoie l'intensité d'une histoire d'amour et d'amitié avec Danny, un anglais à la virilité et à la sensualité magnétiques. Grâce à une écriture à multiples facettes, tantôt poétique, tantôt dure et triviale, l'auteur nous emporte dans un univers où des hommes sont parqués et condamnés à voir leurs forces les abandonner peu à peu, à renoncer à une part de leur amour-propre pour survivre.

Le seul espoir de Tom, c'est Danny et cette étrange relation étouffée et sublimée par les sous-entendus et les tabous. La pudeur et la force de cette histoire d'amour m'ont vraiment touchées, surtout dans un contexte aussi violent et absurde.

On referme ce roman le coeur serré, surtout quand on connait un peu le parcours de l'auteur, au si joli nom, que je vous invite aussi à découvrir.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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Tom Smith, qui plus tard a pris le nom de Tatamkhulu Afrika, est un auteur sud-africain.
Ce livre est un témoignage de sa détention en tant que prisonnier de guerre lors de la seconde guerre mondiale. L'auteur nous fait partager son amour pour Danny, l'un de ses codétenu. Cette relation lui a permis de vivre, de survivre dans ce paradis amer qu'est un camp de prisonnier.
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J'ai été très perturbé qu'il n'y ai qu'un seul chapitre. certes c'est un roman autobiographique mais ça me tout de même perturbé au point que j'ai eu beaucoup de mal à me plongé dans l'histoire au début. Au tiers du livre, l'histoire a commencé a beaucoup plus m'intéresser.
Les souvenirs de cet homme, qui à connus les camps de prisonniers durant la Seconde Guerre Mondiale, sont très touchants. L'histoire d'amour et d'amitié entre 2 hommes que nous raconte l'auteur reflète la vie dans ses camps. les non'dits, la peur, la faim, la violence tout est raconté.

J'ai gagné ce livre à un concours organisé par les Editions Les Presses de la Cité ! Je les remercie pour ce concours et de m'avoir fait découvrir cet auteur qui hélas n'aura pas connu la gloire de son roman autobiographique !
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Mais comment un roman tel que Paradis amer a t-il pu rester sans traduction française pendant 13 ans ? Son auteur, Tatamkhulu Afrika, est mort l'année de sa parution, à l'âge de 82 ans. Sa vie fut marquée par une lutte constante contre l'apartheid, qui lui valut d'être emprisonné pendant 11 ans. Devenu poète à 60 ans, il écrivit enfin Paradis amer, roman en grande partie autobiographique qui raconte sa vie de prisonnier dans les camps aux mains des italiens puis des allemands au cours de la seconde guerre mondiale. Dans ce combat quotidien pour la survie, dans un environnement exclusivement masculin, Tatamkhulu Afrika a sans doute vécu la période la plus sombre et paradoxalement la plus riche de son existence. Il serait facile de parler d'homosexualité mais la relation entre Tom et Danny est autrement plus complexe, comme un mélange d'amour, d'amitié, de solidarité, de cruauté aussi, que seuls ces deux-là ont ressenti et que le roman réussit à nous communiquer avec des mots crus et tendres qui disent toute la complexité des sentiments qui unissent deux êtres qui ont compris que, l'un sans l'autre, ils mourraient. La grande force du livre est de nous faire partager cette intimité, sans aucun tabou, viscéralement et de la rendre presque palpable. Un vrai choc que cette histoire d'une pudeur impudique qui laisse pantois. Une émotion comparable à celle de Sur la route de Madison ou du Secret de Brokeback Mountain, en plus brute et plus profonde.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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L'intérêt de ce roman autobiographique est dans les souvenirs de captivité d'un ancien prisonnier de guerre de la seconde guerre mondiale, et la naissance d'un sentiment entre deux détenus qui sont, à l'origine, loin de tout penchant homosexuel. Ceci dit, le récit est écrit à la truelle, le langage est pauvre, la syntaxe relâchée, les facilités narratives pénibles, et je soupçonne que les éloges que le livre a reçus sont motivés par le pedigree politique sans tache de l'auteur.
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Un roman autobiographique d'une grande beauté, à l'écriture toute en retenue et d'une infinie douceur même dans les moments les plus durs.
Trois prisonniers du Commonwealth, Tom, sud-africain, Danny, anglais, et Douglas. Parqués dans un camp italien, puis transférés en Allemagne.
Un trio où l'amitié le dispute à la jalousie. Où la vie au jour le jour doit s'organiser au nom de la survie et du maintien d'un semblant de dignité, un mot qui détonne dans le contexte d'hommes parqués comme des bêtes et souvent condamnés à laisser leurs instincts animaux les submerger.
Des hommes rongés par la maladie, la faim, le désespoir, la promiscuité. Certains qui pourtant voient dans cette promiscuité une bouffée d'air, un fil ténu qui les rattache à l'espoir.

L'auteur, Tatamkhulu Afrika construit sur cette terrible toile de fond la naissance d'une amitié d'abord refoulée entre Tom et Douglas, toujours équivoque aux yeux de Tom mais ressentie comme maternelle pour Douglas. Ces deux-là s'entraident depuis leur premier jour de camp, un peu à hue et à dia, mais toujours fidèlement.
Quand survient un troisième homme, Danny, prisonnier d'un autre baraquement, culturiste sans complexes et qui n'a pas sa langue dans sa poche. Tom se trouve quasi-aimanté par Danny, aux dépens de Douglas qu'il délaisse subitement.
Il n'est pas question d'homosexualité débridée, mais de regards qui s'accrochent, étonnés, de frôlements de corps endormis et gêne au réveil. D'interrogations. le lecteur assiste tout doucement aux premiers émois de Tom et Danny, incertains, hasardeux, improbables à leurs yeux mêmes.
Puis la guerre est finie, les rapatriements se préparent, et de probables déchirements.
n roman vraiment superbe, qui reste en soi une fois la lecture achevée. Merci à Masse critique et aux Presses de la cité pour cette rare découverte
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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