L'intimité est le paradis - et l'enfer. Nous tombons amoureux de ce que nous ne connaissons pas encore. L'amour est ce qui arrive à la passion une fois que I'intimité s'est installée. Si nous avons de la chance. Lui, Daniel, avait eu de la chance. (15)
Les Portugais écrivent parce qu’ils souffrent et ils souffrent en écrivant. C’est une sorte de cycle de la douleur…
– Vous croyez à l’enfer ?
– Bien sûr. C’est un territoire intérieur. On ne va pas en enfer, on ne va pas au paradis. Nous les emmenons partout où nous allons. Nous les portons en nous. Il y a des gens qui dispersent l’enfer qu’ils portent en eux. Chez d’autres c’est un paradis qui leur pousse dans la tête. Et puis, de nombreuses personnes ne connaissent aucun des deux. Celle-là sont les plus malheureuses, parce qu’elles n’ont jamais vécu.
– Et Dieu ?
– Dieu ?
– Vous croyez en Dieu ?
– Pour quoi faire ?
(p. 175)
L’intimité est le paradis – et l’enfer. Nous tombons amoureux de ce que nous ne connaissons pas encore. L’amour est ce qui arrive à la passion une fois que l’intimité s’est installée. Si nous avons de la chance.
– Je dîne avec vous, Júlio, mais chacun paie sa part.
– C’est comme ça en Angola ? parce qu’ici, au Mozambique, c’est l’homme qui paie.
– Vous vous trompez. Aussi bien en Angola qu’au Mozambique, tôt ou tard, d’une façon ou d’une autre, c’est la femme qui finit toujours par payer.
(p. 67)