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Citations sur Roman avec cocaïne (48)

Au coin de la rue, la poussière se souleva en arc, et lorsqu’elle s’abattit en petite tempête, enroula un bout de nappe, fit fermer les yeux d’une grimace, s’en alla plus loin et disparut, les dents grinçaient comme sur du sucre, et d’en haut, comme venant du toit, voletait, en papillon couleur banane, une feuille d’automne qui tombait, tombait dans l’air apaisé, et à la fin, déjà tout à fait au-dessus de la table, faisant de lentes culbutes, tomba dans un verre rouge, imitant une plume d’oie dans un sablier.
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Pour un homme amoureux, toutes les femmes ne sont que des femmes, à l'exception de celle qu'il aime - elle est pour lui un être humain. Pour une femme amoureuse, tous les hommes ne sont que des êtres humains, à l'exception de celui qu'elle aime; pour elle, c'est un homme.
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Je demeurai silencieux, comme tout le monde. Et il me semblait que, comme les autres, j'éprouvais pour la première fois, pour la première fois de ma vie, une fierté aiguë et délicieuse de ma conscience d'être russe.
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C'était bizarre dans ma vie. Alors que j'éprouvais du bonheur, il me suffisait de penser que ce bonheur n'était pas là pour longtemps, et il cessait aussitôt d'être.
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[...] Otant mon linge pour me changer, je bombai le torse jusqu'à la limite du possible et rentrai le ventre, comme si vraiment j'avais un corps magnifique. Ayant goûté au café, je le repoussai en enfant gâté, capricieux, alors qu'il était bon et que j'avais envie de le boire. Involontairement et pour la première fois, je me heurtais, ce matin, à l'invincible et étonnante certitude que, tel que j'étais en réalité, je ne pouvais, en aucun cas, plaire et convenir à un être aimé.
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J'aurais pu lutter contre la cocaïne et lui résister dans un seul cas: celui où la sensation de bonheur aurait été déterminée chez moi moins par la réalisation de l'événement extérieur que par le travail, la peine, les efforts qu'il aurait fallu fournir pour y arriver.
Mais je n'avais pas cela dans ma vie.
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Et voilà qu'une question murit, spontanément: ces pièces où le vice triomphe et où la vertu est bafouée, ces pièces sont véridiques, elles sont la vraie vie, c'est comme cela que ça se passe dans l'existence, ou les méchants sont victorieux, où les meilleurs périssent, alors pourquoi, dans la vie, en voyant tout cela restons-nous calmes, alors que cette même image de la vie qui nous entoure nous indigne et nous rend furieux quand elle est montrée au théâtre? N'est-il pas étrange que la même image, passant devant les yeux du même homme, laisse cet homme calme et indifférent dans l'un des cas (dans la vie) et dans l'autre cas (au théâtre) fasse naître en lui l'indignation, la révolte, la fureur? Et ne serait-ce pas la preuve évidente que la cause de tels sentiments par lesquels nous réagissons aux événements extérieurs doit être recherchée non pas dans le caractère de ces événements, mais entièrement dans l'état de nos âmes?
Une telle question est très importante et il convient d'y répondre avec précision. Tout s'explique sans doute par le fait que dans la vie nous sommes lâches et que nous ne sommes pas sincères; dans la vie nous sommes avant tout préoccupés par notre bien-être personnel, et c'est pourquoi nous flattons, aidons et quelquefois personnifions nous-même tous ces scélérats et agresseurs dont les actes provoquent en nous une si horrible indignation au théâtre.
Au théâtre, en revanche, ce côté intéressé, cette lâche petite aspiration aux biens terrestres disparaît de nos âmes, au théâtre rien de personnel ne viole la noblesse et l'honnêteté de nos sentiments, au théâtre nous devenons meilleurs et plus purs. Alors, les meilleurs sentiments d'équité, de noblesse et d'humanité guident entièrement nos aspirations et nos sympathies.
Et c'est là que vient s'imposer une pensée terrible. La pensée que si, dans la vie, nous ne nous rebellons pas ne nous indignons pas, ne nous révoltons pas, ne devenons pas complètement des bêtes, et ne tuons pas les autres au nom de l'équité bafouée, c'est seulement parce que nous sommes lâches, dépravés, avides, d'une façon générale mauvais, et que si dans la vie
nous avions, comme au théâtre, attisé en nous les sentiments les plus humains, si dans la vie nous étions devenus meilleurs, nous aurions, exaltés par le frémissement dans nos âmes des sentiments d'équité et d'amour pour les dépouillés et les faibles, accompli, ou ressenti le désir d'accomplir (ce qui, décidément, est la même chose dans la mesure où nous parlons des mouvements de l'âme) une quantité de scélératesses, d'effusions de sang, de tortures et d'assassinats vengeurs telle qu'aucun scélérat n'en avait jusqu'alors perpétrée et n'aurait voulu le faire dans un but de lucre et d'enrichissement.
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Involontairement et pour la première fois, je me heurtai ce matin à l'invisible et étonnante certitude que, tel que j'étais en réalité, je ne pouvais, en aucun cas, plaire et convenir à un être aimé.
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page 187
Sous l'effet de la cocaïne, l'homme éprouve des sentiments nobles, hautement humains ... et qu'aussitôt que cesse l'action de la cocaïne l'homme est possédé par des sentiments bestiaux et bas.
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page 178
Ce qui importe à l'homme ce ne sont pas les événements survenus dans sa vie, mais seulement la répercussion de ces événements dans sa conscience.
Si un homme cherche à renverser le pouvoir tsariste, et un autre le pouvoir révolutionnaire, si l'un veut s'enrichir et l'autre distribuer sa richesse aux pauvres, toutes ces tendances contradictoires témoignent de la diversité de l'activité humaine... la cause de l'activité humaine, correspond toujours au besoin de réaliser, dans le monde extérieur, des actes tels que, reflétés dans la conscience, ils provoquent une sensation de bonheur.
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