Ici, les gens avaient des animaux qui leur servaient de compagnons, et pas seulement de nourriture. Un soir, pendant le repas, j'avais demandé à Mme Oaks quand elle comptait cuisiner la créature qui dormait dans le panier au milieu de la cuisine. Elle avait manqué de s'étouffer. Depuis, elle mettait autant de distance entre son animal et moi, craignant que je ne le transforme en ragoût.
Comme beaucoup, je n'étais qu'un mélange de bon et de mauvais, d'amour et de colère, de gentillesse et de fierté. Ce jour-là, je n'étais animée que par la peur et la promesse d'une vengeance.
Ils avaient aussi des machines qui travaillaient à leur place: elles servaient à résoudre des problèmes, à écrire en code, à faire des calculs, à imprimer des écrits et même plus! Alors, les gens sont devenus paresseux. Ils étaient trop gâtés.
J'en conclus qu'il était dangereux d'aimer. Cela ne pouvait mener qu'à la souffrance. Mais je savais aussi qu'une vie sans amour n'en valait pas la peine.
Je ne reviendrais que si elle me de demandait. Non pas par fierté mais parce que, en tant qu''amie, je devais faire passer le bien-être de Tegan avant le mien
Ensuite, j’étalai du baume sur son dos le plus légèrement possible. Je retraçai chaque marque de fouet avec mon doigt. Heureusement, les endroits où la peau était fendue n’étaient pas infectés, et les croûtes étaient saines. Il n’avait donc pas besoin d’un traitement plus fort, et je ne lui mis aucun bandage. Ces cicatrices s’ajouteraient à celles qu’il collectionnait depuis des années.
Une fois terminé, je n’avais qu’une envie : découper Arlo Jensen en morceaux et le jeter aux Monstres. L’idée me remplit de satisfaction.
— C’est fini ? demanda-t-il.
Il n’attendit pas ma réponse et enfila sa chemise sans me regarder. Comme si je l’avais trahi.
— Del ? m’inquiétai-je. Est-ce que tu m’en veux ?
— Non.
— Tu sais, si je ne leur avais pas dit…
— Ne t’en fais pas, ça va.
— Non, je vois bien que ça ne va pas. À quoi est-ce que tu penses ?
— Je méritais ces coups, expliqua-t-il sèchement. J’étais agressif avec lui, je lui répondais tout le temps… J’étais en colère à cause de nous. Je l’ai bien cherché.
Ici les gens avaient des animaux qui leur servaient de compagnons, et pas seulement de nourriture.
mieux vaut chercher le pardon que demander la permission
- C'était ça, ton rêve ? demanda-t-il, la voix mielleuse. Tu rêvais de me caresser ?
- Est-ce que ça te dérange ?
- Non, Trèfle. C'est... parfait.
Il s'endormit le sourire aux lèvres.
J'étais prête à tout pour ce garçon. À tout.
Incroyable. Moi, on m'avait offert des cadeaux le jour de mon baptême, mais c'était pour me féliciter d'avoir survécu quinze ans. Assez longtemps pour mériter un nom. C'était logique. Cette histoire d'anniversaire me paraissait absurde.